Transition Énergétique – Contrat de Rs 5 milliards : La ferme solaire de 30 MW de Corexsolar s’implantera à Mare d’Australia

Le Central Electricity Board (CEB) aurait déjà approuvé le 3e site proposé par la société réunionnaise, qui a déjà écopé  Rs 40 M de pénalités depuis novembre

Les projets de fermes solaires de 30MW de Corexsolar s’implanteront finalement dans l’Est du pays, soit du côté de Mare d’Australia. C’est ce qui ressort de derniers développements survenus dans cet épineux dossier énergétique, qui a fait polémique depuis septembre. Des milieux avisés indiquent que le Central Electricity Board (CEB) aurait déjà approuvé le troisième site proposé par la société réunionnaise, après avoir failli à retenir un site à Baie-du-Tombeau et précédemment à Belle-Vue-Harel pour ses deux fermes solaires. La troisième proposition depuis qu’elle a participé à la Request of Proposals pour des Renewable Energy Hybrid Facilities en mars 2022 serait cette fois-ci la bonne, les démarches de permis auprès des administrations régionales étant déjà enclenchées, fait-on ressortir.

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Après avoir eu toutes les peines du monde pendant des mois à identifier un terrain pour abriter ces fermes solaires, le dossier a finalement été finalisé à Mare d’Australia et ce, après que toute la documentation au sujet du site en question ait été sujette aux vérifications des techniciens et du Board du CEB. Une équipe du CEB avait d’ailleurs eu la responsabilité d’examiner minutieusement les documents relatifs au nouveau site.

Le temps pressait pour la société réunionnaise, qui avait jusqu’au 19 mars dernier pour se conformer aux conditions du Power Purchase Agreement (PPA) signé avec le CEB, soit celles au regard de l’obtention du terrain pour la mise en place de la ferme solaire. Après s’être empêtrée dans la polémique d’avoir soumis un site dont elle n’avait pas pu s’approprier à Belle-Vue-Harel lors de l’exercice d’appel d’offres, Corexsolar a aussi rencontré des difficultés à boucler un deal pour un autre site à Baie-du-Tombeau, peinant à trouver une entente avec les propriétaires.

Le dossier Corexsolar est suivi avec beaucoup d’attention au CEB, l’Independent Commission Against Corruption ayant déjà à l’œil certaines décisions prises par des responsables au CEB sur ce projet énergétique. Dans l’intervalle, cette instance réclame des dommages et intérêts pour chaque jour de retard, puisés des Development Securities de Corexsolar à compter du 15 novembre dernier.

Le PPA entre la société française et le CEB prévoit qu’un montant de Rs 360 000 par jour est appliqué à titre de dommages pour tout retard dans la mise à exécution de cette ferme solaire. Malgré les efforts déployés par Corexsolar depuis l’étalage de cette affaire sur la place publique pour sécuriser son troisième site, la société a subi des conséquences financières importantes. Sa pénalité, incluant les intérêts, est passée à Rs 420 000 par jour, soit pour compenser les retards et les inconvénients causés par le non-respect des délais contractuels.

Jusqu’à présent, Corexsolar a dû verser un montant de Rs 40 millions au CEB. Cette déduction se fait progressivement sur une base mensuelle, soit le premier jour de chaque mois, avait expliqué le ministre de l’Énergie et des Services publics, Joe Lesjongard, précédemment au Parlement. Corexsolar avait, en effet, signé deux PPA avec le CEB le 15 février de l’année dernière pour l’installation de deux projets hybrides d’énergie renouvelable de 30 mégawatts chacun.

L’investissement du promoteur est estimé à environ Rs 5 milliards. La société avait en effet un délai de neuf mois à compter du 15 février 2023, soit jusqu’au 14 novembre 2023, pour réaliser les conditions suspensives spécifiées à la clause 3.1.2 du PPA. Corexsolar avait soumis deux Development Securities, dans le cadre de conditions suspensives, pour un montant total de Rs 180 millions pour ces deux projets.

Au 14 novembre dernier, Corexsolar avait remis au CEB une lettre d’engagement concernant la location de deux lots de terrain à Baie-du-Tombeau pour les besoins de ces projets ainsi que le titre de propriété du terrain mais que conformément aux conditions suspensives de la clause 3.1.2, aucune preuve documentaire d’un titre clair et de la possession du site n’avait été soumise.

Corexsolar a aussi en novembre dernier demandé une prolongation pour une période de 6 mois en tenant compte de facteurs qui, d’après elle, ont directement impacté la viabilité de ses projets mais cette demande a été refusée. En dépit de ces développements, les réponses du ministre de tutelle Joe Lesjongard sont attendues au Parlement demain sur ce PPA entre le CEB et la société réunionnaise.

Patrick Assirvaden du parti Travailliste voudrait connaître si un nouvel accord a été ratifié entre le CEB et les promoteurs aussi bien que les sommes versées en termes de Legal Fees depuis que des éclairages juridiques ont dû être recherchés.

De son côté, Joanna Bérenger du MMM tentera de savoir si le retard dans la réalisation des conditions suspensives s’est poursuivi pendant plus de 120 jours à compter du Long-Stop-Date et si le CEB a considéré de mettre fin à l’intégralité de l’accord et encaisser la totalité de la garantie de développement. Visiblement le CEB en a décidé autrement.

Affaire à suivre…

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