CHAGOS : Une journée dans les îles

Le souvenir de la vie sur les Chagos reste gravé dans leurs mémoires. C’est en se replongeant dans ces images du passé qu’ils nous font visiter ce bout de paradis duquel ils ont été chassés. Ce retour en arrière, nous l’avons réalisé avec le soutien de plusieurs natifs qui se préparent en ce moment pour les activités qui marqueront prochainement les 30 ans du Groupe Réfugiés Chagos. Et c’est ainsi que se passait la journée dans l’archipel quand tout allait encore bien.
Les premiers rayons de soleil qui caressent l’archipel au milieu de l’océan Indien éclairent une terre où on prend le temps de vivre en considérant ses priorités du jour. Le bruit des vagues et le chant des oiseaux accompagnent Marga et Alphonse, qui comme presque tous ici, sont debout dès l’aube. Cette nouvelle journée s’annonce belle et tranquille. L’archipel est d’ailleurs considéré comme un petit coin de paradis, un endroit où il fait bon vivre et où l’essentiel suffit amplement. L’atmosphère est calme, on vit en bon voisinage, l’entraide et la solidarité sont omniprésentes.
Comme chaque matin, pour Marga, Alphonse et les autres, il n’y a rien de mieux que quelques bonnes rasades de ranmafann pour se mettre en condition. Cette boisson est concoctée à base de riz grillé mélangé à de l’eau et du sucre. Sur la table, il y a aussi du pain pris chez le boulanger, préparé avec la farine qu’ils lui ont donnée la veille. Le petit-déjeuner varie, parfois il est composé de thé, de roti ou de pudding fait avec de la farine mélangée à des oeufs d’oiseaux disponibles en abondance.
Produits frais.
Marga est employée comme “servant kot madam”, l’épouse de l’administrateur. Comme les autres habitants de l’île qui ont un emploi fixe, charpentier, forgeron, infirmier ou monitrice, elle n’a pas à aller au lieu-dit Calorifère pour “lapel”. Chaque matin, c’est là que l’administrateur distribue à chacun le travail qu’il aura à accomplir pour la journée. Les équipes sont placées sous la supervision d’un “komander”. Parmi les divers travaux à effectuer, le nettoyage des routes, la décortication des cocos et la production de divers de ses sous-produits : huile, corde, paille, brosses. La cocoteraie est l’une des principales ressources de l’archipel et certains de ses produits sont destinés à l’exportation.
Les habitants de l’archipel étant de rudes travailleurs, tout le monde a de quoi s’occuper tous les jours et c’est ce qui permet à chacun de subvenir à ses besoins. Ceux qui veulent gagner un peu plus peuvent revenir travailler l’après-midi car dans l’archipel, le temps de travail normal s’achève à la mi-journée. Alors que les adultes sont au travail, les enfants sont à l’école avec la monitrice. Tous sont réunis dans une même salle de classe, peu importe leur âge, tandis que les plus jeunes sont à la crèche.
Son devoir accompli, Alphonse a choisi d’aller pêcher avec ses amis pendant que Marga rentre préparer à manger. Au menu, du riz, un bouillon de poisson avec des bilimbis qui sont très présents dans les divers mets des habitants de cet archipel. Il en est de même pour le coco. Le tout cuit au feu de bois. Les fruits de mer ne manquent pas et tout le monde mange à sa faim. D’ailleurs, après une partie de pêche, les pêcheurs, dans un esprit de partage propre à leur culture, donnent le surplus de leurs prises à leurs voisins. Ici, on mange des produits frais que ce soit des produits de la mer, du potager ou de son élevage.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -