À CUREPIPE : Un haut gradé dénonce un transfert punitif

Un chef inspecteur de police se dit victime d’un transfert punitif après l’intervention d’un ministre, dont le nom a été impliqué dans différentes polémiques ces derniers temps. Cette décision serait survenue après une opération ardue menée récemment sur le terrain pour sévir contre les marchands illégaux à Curepipe.
Il était affecté au poste de police de Curepipe et a récemment mené plusieurs opérations sur le terrain suite aux doléances formulées par écrit des citadins et commerçants. Ces derniers rapportent les problématiques qui découlent d’une part du comportement de certains élèves des établissements secondaires dans les lieux publics et, d’autre part, de la présence de marchands illégaux ayant envahi la gare Jan Palach Nord, les alentours du marché, la gare Jan Palach Sud et l’arrière du supermarché Bleu Blanc Rouge. Ce chef inspecteur affirme s’être donné « corps et âme » pour faire respecter la loi et pour satisfaire les attentes du public.
Lors de son opération, l’homme a constaté que des marchands de nourriture opéraient rue Seetulsingh, à proximité de La Poste, et ce sans détenir les permis adéquats. Par ailleurs, les files d’attente obstruaient les trottoirs. Cela provoquait des ralentissements à partir de la rue Chasteauneuf. Les hommes du chef inspecteurs ont notamment sévi contre un marchand de biryani opérant à bord de son véhicule pour deux infractions à la loi, à savoir “trading without licence” et “failing to produce food handlers certificate”. Le “deck” de biryani de ce marchand a été immédiatement saisi et a été offert à un couvent.
Mais le 29 août dernier, le haut gradé en question a été informé de son transfert. Ce dernier dit avoir « de fortes raisons de croire » que cette décision a été prise après l’intervention d’un ministre, chez qui, selon ses informations, un groupe de marchands illégaux étaient allés frapper à la porte. Ce chef inspecteur se dit ainsi « victime d’un transfert punitif » et s’attend à ce que « justice soit faite ». Selon lui, dès le lendemain de son transfert, le centre-ville de Curepipe était de nouveau envahi de marchands illégaux.
Le Front Commun des Commerçants de l’Île Maurice (FCCM), qui soutient la cause de ce haut gradé, dénonce avec force « l’ingérence politique » dans le dossier des marchands illégaux à différents niveaux. Selon Raj Appadu, président de cette association, « c’est une pratique courante que des politiciens interviennent personnellement auprès des autorités » pour « laisser opérer des marchands illégaux ». Il poursuit : « Les politiciens ont la mainmise sur les municipalités. Ce sont les politiciens qui décident. Il est temps que cela cesse. Nous demandons au Premier ministre de ramener à l’ordre ses politiciens et ministres qui empêchent la police et la National Transport Authority (NTA) de faire correctement leur travail. » Raj Appadu rappelle que les règlements issus de la Local Governement Act et un jugement de la Cour pour les villes de Port-Louis et de Rose-Hill interdisent toute activité ayant trait au commerce illégal. Dès lors, il réclame un durcissement des lois. « L’amende infligée aux marchands illégaux ne les décourage nullement puisqu’aussitôt la somme payée à la cour, ils recommencent à opérer », explique Raj Appadu.

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