Economic Development Board : « Pour une politique de rétention des talents internationaux »

Face au progrès technologique rapide et au vieillissement de la population qui risquent d’affecter à terme l’emploi à Maurice, le président de l’Economic Development Board, Charles Cartier, préconise entre autres une politique incitative d’attraction et de rétention des talents internationaux.

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« Nous vivons actuellement une formidable période de transformation rapide où les percées technologiques telles que l’intelligence artificielle, la robotique et les objets connectés perturbent de façon irrémédiable la manière dont nous opérons et communiquons », souligne-t-il dans son message publié dans le dernier bulletin de l’EDB.

Il constate que plusieurs types d’emplois disparaissent et d’autres apparaissent. « Quand les machines sont apparues pendant la révolution industrielle durant le 18e et le 19e siècles, il y avait un sentiment de crainte que les machines remplaceraient les humains, ce qui n’a bien sûr jamais eu lieu. La question n’est donc pas tant de savoir comment préserver l’emploi sous sa forme actuelle mais plutôt comment préparer les jeunes aux emplois de demain ? Comment attirer rapidement et retenir les ressources les plus talentueuses et agiles du monde ? Comment combler la forte tendance baissière de la population active mauricienne due à la démographie déclinante ? Comment résoudre le problème du taux d’activité des femmes qui n’est que de 45%, comparativement à 70% pour les hommes ? »

Selon Charles Cartier, l’EDB se penche sur plusieurs pistes pour résoudre ces défis. « Nous avons la conviction que nos objectifs de croissance passeront obligatoirement par une augmentation substantielle du taux d’activité des femmes et une politique incitative d’attraction et de rétention des talents internationaux », affirme t- il. Citant l’exemple de Singapour, il constate que sur une population de 5,5 millions, 3,4 millions sont des citoyens singapouriens alors qu’il y a plus de 1,6 million de non-résidents et 400 000 résidents permanents étrangers. « L’île Maurice est un pays d’immigrés, et nous devrons nous résoudre à accepter que, pour faire partie de la liste des pays riches, nous devrons, comme Singapour, ouvrir nos portes aux talents étrangers », estime t- il poursuivant qu’il ne faut pas sous-estimer l’effet pervers de la décroissance démographique de Maurice.

Alors que cette décroissance permet aujourd’hui à notre système éducatif d’offrir des classes de taille raisonnable (20 élèves par classe au lieu de 40 dans les années 80-90), avec cette baisse continue du taux de natalité, Maurice sera très vite confronté à un problème de surcapacité de bâtiments scolaires et de sureffectif du personnel enseignant. « Si nous voulons maintenir l’emploi des enseignants, il nous faudra plus d’enfants et ceci est applicable pour tous les emplois de service à la personne.

De même, la plus grande détresse des PME aujourd’hui se situe au niveau d’une perte de marché. Cette baisse de la demande n’est pas uniquement liée aux importations mais découle aussi de la stagnation démographique et du vieillissement de la population. »

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