FESTIVAL DU RIRE — VENDREDI AU KAFÉT@ KOMIKO: Joseph Sinon, la révélation

Le rire est avant tout un plaisir partagé et c’est de là que s’inspire ce troisième Festival du rire habilement mis en place par Miselaine Duval. Tous les ingrédients sont là, des vannes bien ciselées, et surtout une kyrielle d’humoristes pour faire décompresser. Vendredi dernier au KafeT@t à Rose-Hill, la compagnie Téat La Kour, Joseph Sinon des Seychelles, Edouard Doyal de Rodrigues et les incontournables Komiko étaient sur scène. Notre coup de coeur ira sans conteste vers Joseph Sinon, même s’il a un peu dérapé par moments.
Difficile de donner une note à ce spectacle, car chaque comédien jouait pour ainsi dire avec son coeur. Il y avait l’habile jeu de scène de Miselaine Duval, l’humour décapant d’Alexandre Martin dans le rôle d’un fou se faufilant dans la salle et interpellant un spectateur au hasard. « Eta Sooklall… tension madame prend compte, pas natcho beti, li ti pé dansé dans discothèque, mais papi chooloo. » Se dirigeant vers un autre qu’il interpellera par le nom de Tino, il jouera la même scène du fou mais de manière bien rodée. Véritable interaction entre lui et son public sur une démarche bien imaginée. Alexandre Martin a trouvé ses marques, le petit détail qui sait faire la différence. Et ce petit sourire coquin qu’il dissimule dans sa barbe ne laisse personne dupe. Il a conquis son public de la même manière que Miselaine Duval, dont la moindre apparition sur scène provoque des applaudissements.
Autre prestation qui mérite qu’on s’y attarde est celle de Joseph Sinon, l’humoriste seychellois qui mérite bien son nom de roi du rire. Il a remporté le prix du Best One Man Show récemment aux Seychelles. L’artiste se base sur les situations vécues au quotidien, s’inspire des danses et en fait son filon. Il ne se contente pas uniquement de faire rire les gens, mais les amène à vivre son spectacle qui se veut à la fois prenant et entraînant. Avec son accent chantant, Joseph Sinon est assurément un des humoristes sur lesquels il faudrait compter à l’avenir. Que dire de ce Festival, sinon qu’il est empreint de petits clins d’oeil satiriques pour évoquer le quotidien de tout un chacun. Les humoristes s’en sont imprégnés dont Edouard Doyal, chanteur rodriguais reconverti pour la circonstance en humoriste slammeur, qui invite à décompresser. Il évoque son île avec un texte en filigrane et fait un parallèle entre Rodrigues et Maurice. Les situations évoquées sont pour le moins cocasses et ne manquent pas de faire rire les spectateurs présents. La troupe Téat La Kour ne démérite pas non plus. L’aspect intéressant de ce Festival est qu’il est un prétexte pour nous faire rire et passer un agréable moment en famille. Ici, ce n’est pas du Vaudeville, ne cherchons point les imperfections, mais bien de l’humour populaire et comme le disait si bien Yousouf Elahee, chef de la troupe Moustouf Comedy Club : « Il vaut mieux être entouré d’une bande de joyeux copains avec des numéros bien ficelés et faire passer un bon moment aux gens qui viennent se divertir. » Blagues, parodies, imitations, au spectateur de faire son choix.

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