Rapport du NWCC : Le Minimum Wage pas appliqué dans une entreprise sur dix

Le National Wage Consultative Council (NWCC) a rendu public hier son rapport sur l’impact de l’introduction du salaire minimum. Il en ressort ainsi que ce nouveau règlement n’a eu qu’un « léger impact négatif » sur l’emploi. Par ailleurs, 10,9% des entreprises n’appliquent pas le salaire minimum, privant ainsi 21 000 travailleurs de leurs droits. Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a indiqué que des techniciens étudieront ce rapport et chercheront des solutions aux problèmes. Par ailleurs, 316 entreprises ont été épinglées et des poursuites ont déjà été enclenchées contre 136 d’entre elles.

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Cette étude du NWCC a été menée, selon une approche « consultative et collaborative », avec la participation des membres du conseil, a d’emblée précisé le ministre Callichurn. Des informations ont été recueillies auprès de Statistics Mauritius et de la Mauritius Revenue Authority. Les chiffres ont été comparés par rapport à la situation de décembre 2017 jusqu’à juin 2018, soit avant et après l’introduction du salaire minimum. Les trois aspects pris en considération sont l’impact sur les indicateurs économiques, l’évolution des salaires et le respect de la loi.

Sur le premier plan, le rapport note qu’il n’y a pas eu d’impact négatif du salaire minimum sur les indicateurs économiques, de manière générale. Concernant les salaires, cela a permis d’augmenter le pouvoir d’achat et d’améliorer les conditions de vie. Pour ce qui est de l’emploi, il n’y a eu qu’un « léger impact négatif », précise le rapport, avec notamment des employés de maison qui ont vu leurs heures de travail réduites, pour éviter le salaire minimum (voir hors-texte). En revanche, « il n’y a pas eu de perte d’emploi massif dans le textile, comme certains l’avaient prédit ».

Selon Statistics Mauritius, il y a eu 1 400 emplois en plus en 2018, comparé à 2017. Cependant, des licenciements ont été effectués dans 59 entreprises du secteur formel et 58 entreprises du secteur non-formel, relève une étude du NWCC. Autrement, de manière générale « l’emploi a augmenté », surtout dans les secteurs manufacturiers et de services. « Il y a eu une baisse dans les métiers de l’agriculture et de la pêche, mais c’est une tendance qui était déjà là, depuis quelques années. » Le “gini coefficient” est passé de 0,448 en 2017 à 0,0440 en 2018, démontrant ainsi que les inégalités dans les salaires ont été réduites.

Le rapport relève également un taux de “non-compliance” à 10,9%. Même si le ministre Callichurn se dit insatisfait de ce chiffre, qui démontre que des entreprises n’appliquent toujours pas le salaire minimum, « des techniciens étudieront le rapport et nous allons chercher des solutions ». Par ailleurs, il a révélé que les inspecteurs du ministère ont répertorié 316 entreprises qui n’appliquaient pas le salaire minimum. Des poursuites ont déjà été entamées contre 136 d’entre elles, tandis que pour les autres, les procédures sont toujours en cours. « Je préviens que nous veillons au grain. Je rappelle que le salaire minimum est passé à Rs 9 400 en janvier 2019, avec la compensation salariale. »

D’autre part, le rapport souligne que beaucoup de secteurs informels sont devenus formels depuis l’introduction du salaire minimum. Ce qui a eu pour effet que le nombre d’employés contribuant au National Pension Fund (NPF) a augmenté par 23 000, soit passant de 290 368 en décembre 2017 à 313 778 en décembre 2018. Il y a encore 22% des employeurs qui ne sont pas en conformité avec le NPF.

Actuellement, on dénombre 103 000 personnes touchant jusqu’à Rs 9 000. Il convient toutefois de noter que le rapport s’arrête aux statistiques disponibles à juin 2018. Les licenciements ayant eu lieu après cette date ne sont pas comptabilisés.

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