MEURTRE D’IBRAHIM MUSTAPHA : Un accusé, « Mo ti finn dakor pou fer travay la »

Le procès intenté à Samuel Chavreemootoo et son complice Sheik Mohamad Saoud pour le meurtre d’Ibrahim Mustapha commis le 2 juillet 2010 a été entendu hier par le juge Benjamin Marie-Joseph. Deux témoins ont été appelés à barre, les PS Balladin et Soomarath, les deux Enquiring Officers sur cette affaire. Lors des plaidoiries, les avocats de la défense Me Jean-Claude Bibi et Alvin Juwaheer ont demandé à la Cour de prendre en considération le jeune âge des accusés et le fait qu’ils avaient exprimé des remords. Le juge Benjamin Marie Joseph fera connaître la sentence le 7 octobre.
Si lors des plaidoiries hier, l’avocat de la poursuite Me Shakeel Bhoyroo s’est attardé sur l’atrocité de ce crime, les avocats de la défense ont eux plaidé pour la clémence de la Cour. Me Jean-Claude Bibi a mis en avant le fait que les accusés n’avaient pas réalisé l’ampleur de leurs actions et avaient exprimé des remords par la suite. Ils avaient avoué leur crime et coopéré avec la police durant l’enquête. Lors de sa déposition, le PS Soomarath a produit le certificat de décès et le rapport d’autopsie effectué par le Dr Sudesh Kumar Gungadin. Ce dernier avait attribué la cause du décès à un « shock due to chop wounds ».
Le policier a par ailleurs produit les photos prises lors de la reconstitution des faits et a lu la déposition des accusés à la police. Il en ressort que quelques mois avant ce crime, Sheik Mohamad Saoud avait fait la rencontre de Samuel Chavreemootoo sur un chantier de travail. Les deux avaient pris de l’emploi chez la victime. Dans un premier temps ils travaillaient à bord d’un camion et devait ensuite être transférés pour travailler sur un chantier. Un mois après, Sheik Mohamad Saoud avait cessé de travailler pour le compte d’Ibrahim Mustapha. Quelque temps après, il avait appris que son ami aussi avait arrêté. « Un jour il était venu me voir chez moi et on est parti faire un tour à Rose-Hill. En rentrant, nous sommes passés par une ruelle sur un terrain vague et c’est là qu’il m’a dit qu’il y a un travail à accomplir », a soutenu Sheik Mohamad Saoud dans sa déposition. Et de poursuivre : « Linn dir moi bizin amenn enn dimounn isis bat li ek touy parski li doi mwa kas. Pou ena bokou kas ar li. Mo pa finn demann li ki dimounn sa me mo ti dakor pou fer travay la. »
C’est ainsi que le 2 juillet 2010, vers 15 h, Ibrahim Mustapha avait reçu un appel pour se rendre à Rose-Hill pour un travail. Ses deux aide chauffeurs l’avaient accompagné à bord de son camion et une fois sur place il devait s’y rendre seul. Plusieurs heures passent, ses compagnons ne le voyant pas venir l’appellent sur son portable. Il ne répond pas et c’est là que les deux hommes décident de se rendre à la quincaillerie pour informer leur patron. Alertés entre-temps, les proches d’Ibrahim Mustapha avaient informé la police. Ce n’est qu’après plusieurs jours que les recherches ont mené à la découverte du cadavre du quadragénaire sur un terrain en friche à Rose-Hill. Il était caché sous des feuilles à 200 m de sa camionnette. Il portait de profondes blessures à la nuque et au visage. Ibrahim Mustapha avait reçu plusieurs coups de sabre, dont cinq mortels. L’enquête policière avait débouché sur l’arrestation de Samuel Chavreemootoo et Sheik Mohamed Saoud deux habitants de Plaisance, alors âgés de 19 et 24 ans respectivement. Ils avaient reconnu être les auteurs de l’agression mortelle.

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