RODRIGUES : Les oiseaux de l’Ile-aux-Cocos

Pour se rendre sur la réserve naturelle de l’Ile-aux-Cocos, il faut passer par Discovery Rodrigues, un organisme du gouvernement régional qui a pour mission de développer, opérer et gérer les sites touristiques de l’île. C’est cet organisme qui s’occupe du permis et organise la visite, qui dure une bonne demi-journée avec traversée en pirogue, parcours en compagnie d’un guide et déjeuner près de la maison des gardiens. Le tout pour environ Rs 1 200 par personne.
Pour se rendre à l’Ile-aux-Cocos, qui se trouve à quatre kilomètres de la côte ouest de Rodrigues, il faut aller rejoindre le guide à la Pointe-du-Diable où attend la pirogue qui va effecteur la traversée. La visite commence dans ce lagon turquoise si caractéristique de Rodrigues. L’île est un banc de sable sur lequel a poussé, au fil du temps, une végétation qui en a fait le lieu privilégié de ponte de plusieurs espèces d’oiseaux de mer qui vivent dans les îles des Mascareignes. Si l’Ile-aux-Cocos n’est accessible que par pirogue en raison de la faible profondeur des eaux du lagon, il arrive régulièrement qu’une partie du trajet se fasse à pied. En effet, quand la marée est basse, les visiteurs sont invités à terminer la moitié de la trajectoire en marchand. C’est une promenade originale dans un lagon avec quelques centimètres d’eau. Au fur et à mesure que l’on approche de l’île, des petits groupes d’oiseaux apparaissent et certains viennent tourner autour des visiteurs pour les observer. La guide préposée à la visite ce jour-là, explique que c’est actuellement la saison de la ponte et de la couvaison des oeufs. Ne sont restés sur l’île que les couples qui couvent, les autres oiseaux ont migré vers certaines îles de l’archipel des Seychelles ou des côtes africaines, où ils passent l’hiver. En décembre, souligne la guide, l’île est « surbookée » avec des dizaines de milliers d’oiseaux, tandis que pour le moment, elle n’en accueille que quelques centaines.
Quatre espèces d’oiseaux habitent sur l’île — où il n’y a pas un seul cocotier — et sa voisine, l’Ile-aux-Sable. Une partie de l’île est le territoire des pailles-en-queue, le reste est partagé entre les makwak ou noddi brun, les malan ou noddi à bec grêle et les zwazo la vierge ou goélette blanche. Ces trois espèces cohabitent pacifiquement dans les arbres et les herbes de l’île où ils ont installé leurs nids pour couver. La guide explique que les oiseaux pondent dans des nids construits sur les branches d’ordres ou de buissons, ou carrément sur le sol. Un seul oeuf est pondu par ces types d’oiseaux et il est couvé alternativement par le mâle et la femelle. Après l’éclosion, le poussin est surveillé par un parent, pour le protéger des prédateurs, tandis que l’autre va à la pêche aux poissons à la surface de l’eau pour le nourrir. Le petit zwazo la vierge à la particularité d’être doté de griffes tranchantes qui lui permettent de s’agripper aux branches pour ne pas tomber. Une fois que le poussin a appris à voler, et donc à se nourrir, il va quitter ses parents pour assumer son indépendance. Ces explications sont données par la guide au cours de la promenade à travers l’île, qui est une immense volière sans filets et sans barrières, où les oiseaux vivent dans leur habitat naturel. Un habitat discrètement protégé par les gardiens qui nettoient les sentiers, enlèvent les branches cassées et les plantes envahissantes et font la chasse aux prédateurs, principalement les rats — qui raffolent d’oeufs ou de poussins. La balade à travers la volière à ciel ouvert et à travers les bois où les oiseaux se laissent photographier sans problèmes, se termine par le déjeuner, servi sous la varangue de la maison des gardiens. Pendant que ces derniers se livrent à une bruyante partie de dominos, le visiteur a droit à une daube d’ourite, du poisson frit, des salades — dont celle, fameuse, de papayes vertes —, une spécialité sucrée locale et des boissons fraiches.
Un dernier tour dans la volière à ciel ouvert, les dernières photos prises et il est l’heure de rentrer. Entre-temps, la marée est montée et tout le trajet du retour se fera en pirogue dans le lagon redevenu navigable. Cette excursion à l’Ile-aux-Cocos est un « must » pour le visiteur qui a la chance d’aller à Rodrigues, île ou la préservation de l’environnement n’est pas seulement un slogan qui fait joli dans les discours officiels.

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