Encore une semaine… dengue !

À peine la folle semaine sous le signe de Belal passée, avec tous ses traumas et mauvaises expériences vécus, que le fameux cyclone, sans nom pendant plusieurs jours et finalement baptisé Candice, est venu replonger les Mauriciens dans des eaux très troubles. Jour et nuit durant, les avertissements, communiqués et autres prévisions du service météo local nous ont tenus en haleine. « Pe vini, pa pe vini, zafer la ? » Et au final, même pas plus de peur que de mal. Mais davantage de temps gaspillé et perdu ! Quel gâchis !

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Attention, nous entendons déjà ces voix qui nous reprochent : « Zame zot satsife sa bann-la ! » Nous saluons pourtant bien la décision des autorités d’avoir privilégié la sécurité des citoyens avant tout. Tant mieux ! Les ratages lamentables lors du passage de Belal n’y sont certainement pas étrangers, on s’en doute bien ! Les expériences effroyables des compatriotes pris sous les eaux, dans les rues ou dans des véhicules, à Port-Louis et ailleurs, le 15 janvier, ont pesé forcément très lourd dans la balance.

En revanche, d’avoir paralysé tout le pays durant quatre jours ne mérite-il pas réflexions et actions ? Et ce n’est pas la première fois ! Disons que la perturbation affectait particulièrement une partie de l’île, où il ventait très violemment et pleuvait abondamment. Tandis que dans d’autres régions, le temps n’était pas au beau fixe, mais n’exigeait pas non plus que l’on se cloître chez soi. De tels scénarios sont fréquemment enregistrés par notre service météo. Ne serait-il pas (enfin !) temps d’avoir une mise en commun de nos techniciens et experts de multiples bords, impliqués dans ce domaine, pour dégager un consensus et planifier des actions en amont ?

Dans son édition du 21 janvier, notre confrère Week-End consacre une interview très bien argumentée de Subiraj Sok Appadu. Le vieux routier ne fanfaronne pas et appelle un chat, un chat. L’homme est ainsi d’avis que l’outil très high-tech que les Japonais avaient donné au gouvernement mauricien (sous Navin Ramgoolam), soit le radar de Trou-aux-Cerfs, pourrait avoir des limites ou que les officiers qui sont désignés pour travailler avec ne maîtrisent pas totalement l’outil. « Me basant sur quelques événements passés, je ne vois pas que ce radar est en train de donner satisfaction. À moins que nous ne sachions pas l’utiliser à bon escient. Mais je ne suis pas là-bas, je ne peux pas en dire plus », déclare-t-il. En fin de semaine, le « sauveur » (il a été appelé à la rescousse à deux reprises après son départ à la retraite) du gouvernement de Pravind Jugnauth, Prem Goolaup, a émis pour sa part ses réserves et plaide pour un modèle numérique spécifique, indique-t-il dans une entrevue accordée à un confrère.

Ces deux professionnels mettent forcément bien en avant le changement climatique et ses caprices, soulignant que ces phénomènes (pluies torrentielles, inondations, pluie de mousson, mini-tornades…) ne peuvent évidemment être prévus au millimètre près. Encore une fois, des rencontres régulières et l’élaboration d’une “road map” ne se dicte-elle pas avec le savoir et les connaissances de techniciens rodés ?

De même, peut-on savoir ce que les gouvernements successifs ont mis en place concrètement, au moins depuis 2013, pour protéger la vie des Mauriciens ? Cette année-là avaient été enregistrés les flashs flood les plus meurtriers, avec 11 victimes, à Port-Louis. Le pays avait commencé à être affecté dès 2008, avec les pluies torrentielles qui avaient emporté la collégienne Laura Paul, 13 ans, à Mont-Goût. Et entre-temps, toujours pas d’étude, et encore moins de mesures efficaces pour protéger l’humain ! La formule idéale demeurant : enfermons tout le monde chez eux ! Ou les fameux drains du ministre Hurreeram…

Cette semaine pluvieuse et humide a aussi livré une information importante pour la population : chaque jour, une quinzaine de nouveaux cas de Mauriciens atteints de dengue sont detectés. Et du 1er au 24 janvier, le pays a enregistré 101 cas, dont 99 locaux. Soit des patients qui n’ont pas contracté le virus à l’étranger, mais dans le pays. Ni le ministère de Kailesh Jagutpal, ni le GIS n’ont communiqué officiellement au vendredi 26 à ce propos. Alors qu’il s’agit là d’une “Public health issue” et que le peuple doit être protégé. Réveillez-vous, les autorités !

Husna Ramjanally

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