Et le double F du quadricolore !

Il y avait une génération de Mauriciens, voire même plusieurs, qui répugnaient de voir s’aligner la lettre F sur leurs bulletins de résultats des examens académiques. Que ce soit au niveau du primaire ou du secondaire. Le F était l’équivalent de Failed. Une évidence, non. Et pour les examens de fin de cycle secondaire, ce n’était nullement une gloire de ramener à la maison Kat Fizi, soit échec total sur toute la ligne dans les quatre matières.

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Aujourd’hui, le système de notation pour les examens académiques a complètement changé. Le F a été classé au musée de l’Éducation nationale et n’a même plus de valeur. Pourquoi alors s’aventure-t-on à coller un double F au quadricolore mauricien, le symbole identitaire de la république.

Surtout en cette année du 55e anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance. Avec en prime une One-Off Independence Allowance de Rs 20 000 à tous ceux qui fêtent leur maturité à 18 ans en cette auguste année.

Toutefois, le double F attribué au quadricolore est loin d’être le synonyme d’échecs. Au contraire, l’Anglais dirait tout simplement these Two Fs stand for fierté et fougue.

Fierté que procure cette jeunesse à la nation sur le plan international. Dans la conjoncture avec les Jeux de la Francophonie. Encore auparavant lors d’autres compétitions sportives à l’international ou sur le plan régional.

Fougue de cette jeunesse, qui a porté très haut le quadricolore mauricien lors du rassemblement d’ouverture, jeudi soir, des Journées mondiales de la Jeunesse à Lisbonne pour la rencontre avec le pape François. Est-ce un hasard que sur les premières 812 photos de cet événement, réunissant au moins 500 000 participants, jeudi soir, pour atteindre 1,5 million hier, représentant quelque 150 nationalités, disséminées dans le monde entier, l’Agence France Presse a jugé important d’inclure cette photo avec le Rouge-Bleu-Jaune-Vert de la République de Maurice bien Focussed par le photographe, qui n’a aucune affinité ou aucun intérêt avec l’île Maurice, lors du passage du pape François ?

Vraiment une fierté et une émotion incomparables d’admirer le symbole de ralliement de tous les Mauriciens transcendant cette marée humaine. Ce jeune, simple anonyme de la délégation mauricienne qui tient le quadricolore, a encore de quoi être fier. Durant tout son vivant, il saura faire preuve de fierté en admirant ce qu’il a osé faire et se rappelant cet instant magique d’identité nationale.

Mieux encore, il y a quelque temps de cela, comme ce jeune à Lisbonne, ils étaient d’illustres anonymes même dans leur pays. Leur fougue et leur rage de vaincre, mais avant tout leurs engagement et sens du sacrifice, ont eu pour résultat que le drapeau national a été hissé au haut du mât pour les IXes Jeux de la Francophonie, se déroulant à Kinshasa en République démocratique du Congo avec en prime l’hymne national.

Aujourd’hui, ils méritent de sortir de l’anonymat le plus total. Au tournant de ce week-end, les Mauriciens, médaillés d’or aux jeux de la Francophonie et qui ont fait la fierté du quadricolore de par leur fougue sont Jean-Ian Carré (marteau), Dezardin Prosper (saut en hauteur), Jessika Rosun (javelot); Anndora Asaun et Loïc Bhugeerathee (guide) au 100m de la catégorie T1; Tracy Durhone (+78 kg) et  Melisa Madanamootoo en photographie.

Ces jeunes, encore à la fleur de l’âge et qui ont encore tout à prouver, ont osé croire et ont fait la démonstration de ce qui est plus qu’un slogan : Mauritians have got Talents. Et que la jeunesse a de quoi contribuer à l’épanouissement et à la reconnaissance de la nation mauricienne sur l’échiquier international.

Mais pour en arriver là, et récolter ces fruits bien mérités, ces jeunes ont sué sang et eau pour se préparer, s’entraîner. Ils ne se sont épargné aucun effort, tout en se fixant des étapes de progression pour se retrouver sur la plus haute marche du podium. Fidèles au rendez-vous pour la gloire du quadricolore.

La leçon à retenir est que des jeunes font comprendre que l’EFFORT prime avant toute considération. Comme pour parodier Thomas Edison, inventeur américain du phonographe et de l’ampoule électrique à incandescence, ne dit-on pas que le génie est fait d’un pour cent d’inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration ?

Ou encore comme les économistes aimaient à le répéter il y a quelques années que « there is no such thing as a free lunch ».

Le moment n’est-il pas venu de rappeler que ce n’est que dans la culture de l’effort à tous les niveaux que la récompense, sous forme de fierté et de fougue, est de mise. Rien d’autre. Surtout à l’adresse de cette jeunesse, la république de demain, accrochée au virtuel, donc sans effort avec au final un écran tactile des plus illusoires…

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