Innodis : La hausse des prix des intrants fait flamber les coûts de production

– Malgré une Perfect Storm, le groupe reste résilient avec un chiffre d’affaires en hausse (Rs 5,4 milliards) et des profits de Rs 30,2 millions

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Le groupe alimentaire Innodis a réalisé un chiffre d’affaires de Rs 5,4 milliards l’année dernière, contre Rs 4,5 milliards en 2021.  Ses bénéfices nets ont reculé à Rs 30,2 millions, contre Rs 44,4 millions en 2021. En 2021, la direction expliquait que des circonstances défavorables semblaient être devenues la norme dans un monde en constante évolution, de sorte que les entreprises ne peuvent plus se permettre de compter uniquement sur l’économie pour la reprise, et qu’il faut faire plus pour rester pertinents.

L’invasion  de l’Ukraine par la Russie a confirmé les appréhensions d’Innodis, ralenti la reprise et engendré des défis importants pour les entreprises. Les marchés de l’énergie et des céréales, notamment du soja, du maïs et du blé, ont été plongés dans la crise, ce qui a entraîné une hausse supplémentaire des prix de la majorité des produits alimentaires et des biens de consommation courante.

Le taux d’inflation a explosé. La combinaison de l’augmentation des prix de l’énergie et d’autres produits de base, des coûts de transport élevés et de l’affaiblissement de la roupie, ont encore fragilisé le pouvoir d’achat des Mauriciens.

Malgré tout, le groupe Innodis a su faire face à la tempête à ce stade. « The lessons learned from the past have continued to serve us well, and actions taken at the beginning of the FY 21/22 to contain our costs, diversify our procurement sources and offerings and re-invent the way we conduct our business, have cemented our resilience and allowed us to grow stronger in the face of adversity », expliquent Victor Seeyave, Chairman, et Jean-Pierre Lim Kong, Chief Executive Officer (CEO), dans le dernier bilan annuel.

Innodis a levé Rs 800 millions sur le marché dans le cadre d’un Note Programme, ce qui lui a permis de refinancer les facilités bancaires à court terme existantes et de restructurer une partie de la dette sur des échéances à plus long terme. L’offre a d’ailleurs été largement sursouscrite, reflétant la confiance des marchés financiers dans le groupe.

Le programme d’obligations a contribué à une réduction de ses frais financiers de plus de Rs 4 millions sur la dernière année financière. L’émission d’obligations a également permis à Innodis d’augmenter son exposition aux instruments à taux d’intérêt fixe, atténuant ainsi l’impact des augmentations futures prévues des taux d’intérêt à moyen terme.

Sur le plan sectoriel, le cluster Agro-industrie a vécu une Perfect Storm au cours de l’exercice financier 2021/22, que ce soit pour Innodis Poultry Ltd ou pour Poulet Arc-en-Ciel Ltee, ses deux filiales. « While the local industry was still struggling in the Covid aftermath, with the main producers competing aggressively against each other to reduce their high stocks of frozen chicken, the Ukraine-Russia conflict and outbreaks of Highly Pathogenic Avian Influenza in Europe brought forth new challenges, in the form of further increases in the prices of cereals for poultry feed, as well as disruptions in the supply of raw materials in general » , note le rappport annuel.

Hausse vertigineuse

La hausse du coût des aliments pour animaux a toujours été un défi majeur pour les producteurs de poulets, car l’alimentation représente environ 70% des coûts de production. De juin 2020 à  décembre 2021, les prix du maïs ont connu une hausse vertigineuse de 100%, tandis que ceux  du soja ont augmenté de 75%.

En outre, les coûts de l’alimentation animale ont augmenté de 32% au cours du premier semestre de l’exercice 2021/22, ce qui a entraîné une augmentation de Rs 72 millions des coûts de production chez Innodis. Il a été très difficile de répercuter l’ensemble de la hausse des coûts des intrants sur les consommateurs, souligne le groupe, cela dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat des Mauriciens. Cette forte hausse de prix des aliments pour animaux a donc entraîné une forte compression des marges sur la volaille.

De plus, l’épidémie de grippe aviaire a causé d’importants problèmes de production en Europe, ce qui a entraîné des interdictions d’importation de la plupart des pays européens. Le groupe a donc dû se tourner vers les pays africains pour s’approvisionner en stocks de reproduction, ce qui a rendu la logistique plus complexe et a augmenté ses coûts.

Meilleures perspectives au Mozambique

Malgré ces contraintes, Innodis a enregistré une amélioration de ses ventes durant le dernier trimestre de l’année financière 2021/22. En outre, le groupe a évolué sur certains de ses projets phares, comme la création de synergies entre Innodis Poultry Ltd et Poulet Arc-en-Ciel Ltée, renforçant ainsi ses bases de croissance pour les années à venir.

La construction de sa nouvelle chambre froide à Beau-Climat est dans les temps. Cette nouvelle structure donne davantage de flexibilité au groupe et lui permet de réduire le recours au stockage extérieur dans le futur.

Au Mozambique, la performance du groupe s’est clairement améliorée, et les récents résultats financiers montrent une tendance encourageante. Outre les efforts consentis pour améliorer la production et la pénétration du marché, l’environnement commercial est maintenant plus favorable que dans le passé, vu que les producteurs locaux peuvent enfin compter sur l’engagement du gouvernement mozambicain qu’il exercera un meilleur contrôle sur les importations de poulet. «This provides a sounder basis for our future business to continue to grow in capacity and prosper », soutient la direction d’Innodis.

Le cluster Manufacturing du groupe, avec notamment la fabrication de divers produits laitiers, a également été confronté à des obstacles de taille. Si son chiffre d’affaires a crû de 8%, sa marge de profit a chuté de 6%, notamment à cause de l’envolée du coût des matières premières.

Mais le groupe a pu compter sur des ventes records de yaourt notamment (+20%). En revanche, les ventes de crèmes glacées ont été quelque peu affectées par un climat moins chaud et la baisse de la demande des clients pour les produits non essentiels.

Néanmoins, la direction d’Innodis affiche la confiance en soulignant que « there are also some more recent indications of a stabilisation of fuel, freight and commodity prices. While it is difficult to speculate whether these prices will ever go back to the levels of pre-Covid years, it is nevertheless expected that they should become more reasonable in the year ahead. »

Par la force des choses, la résilience est désormais devenue partie intégrante de son ADN. Ainsi, pour le trimestre clos le 30 septembre dernier, Innodis a réalisé des profits de Rs 38,2 millions, contre Rs 9,5 millions pour la période correspondante en 2021.

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