Keto Angels Ltd (du Dr. Oumadevi Rangasamy-Bongiorno) : des produits alimentaires adaptés aux diabétiques

En 2022, grâce au financement du Mauritius Research and Innovation Council dans le cadre du Fast-Track Innovation Scheme, l’entreprise Keto Angels Ltd du Dr. Oumadevi Rangasamy-Bongiorno s’était distinguée. Cette chercheuse a eu l’idée de proposer des produits cétogènes alimentaires à faible teneur en glucide, une large gamme avec du pain, des moelleux au chocolat, des cupcakes, des wraps aux graines de lin. Elle s’est intéressée aux produits adaptés aux diabétiques pour qu’ils puissent les intégrer dans leur plan alimentaire, les ingrédients étant à faible indice et charge glycémique.

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À 34 ans, le Dr. Oumadevi Rangasamy-Bongiorno a eu un choc en découvrant qu’elle est diabétique. Titulaire d’un BSc en chimie à l’université de Maurice, d’une maîtrise en Biopharmacy, Biotechnology et Entrepreneurship de l’université de Nottingham en Angleterre et d’un doctorat en pharmacognosie à l’université de Maurice, sous l’égide du prestigieux Institut Louven de Belgique, chercheuse dans le domaine diététique, elle a pu développer ses recherches pour venir en aide à tous ceux qui, comme elle, souffrent du diabète, d’autant plus qu’elle connaît un vaste rayon sur la nutrition et la santé.
À travers Keto Angels Ltd, elle réussit à équilibrer le mode de vie des diabétiques à travers des aliments sains. « Avec ma start-up, j’ai les moyens de transformer mes idées en solutions concrètes pour des personnes souffrant du diabète ou de toute complication liée à un désordre métabolique.»

Affectée autrefois dans le service de recherche et de développement chez Food for Health Mauritius, le Dr. Oumadevi Rangasamy-Bongiorno se consacre depuis totalement à son entreprise. L’un des avantages du régime cétogène, selon elle, est sa capacité à favoriser la perte de poids. Les mécanismes derrière cette perte de poids sont liés à la cétose, un état métabolique dans lequel le corps utilise les graisses stockées comme principale source d’énergie, plutôt que les glucides. « Nous créons des produits adaptés, sans farine, sans sucre ajouté et 90% de nos produits sont sans gluten, faibles en glucide. La particularité de Keto Angels est que ma boulangerie et confiserie ne proposent que des aliments cétogènes favorables aux diabétiques et permettent aussi à ceux en surpoids de mieux contrôler leur alimentation. »

Elle propose, entre autres, de la tourte, de la tielle setoise revisitée en version mauricienne avec ourite de Rodrigues et pâte sans farine et sans gluten, du petit burger buns sans gluten, des financiers aux pépites de chocolat noir sans sucre, des lasagnes poulet keto, des cupcakes pralinés et chocolat blanc sans sucre, des crackers au fromage, des tartes aux cocos, des chapatis et wraps aux graines de lin, entre autres.

Fidéliser la clientèle
Le Dr Oumadevi Rangasamy-Bongiorno croit fermement en son projet au point de développer dans un futur proche un “diet programme” qui va permettre à des personnes dans le besoin de régulariser leur diabète. « Ce sera une alimentation de deux mois, avec des plats livrés à domicile, soutenue par un coaching pour aider les gens à retrouver le plaisir de manger sainement. Des “prep meals” seront au menu en barquette surgelée et frais et on espère que ces produits seront aussi disponibles dans les supermarchés. »
Pour la chercheuse, il est inconcevable quand on est à la recherche d’un produit sain de voir sur des étagères des produits importés qui ne cochent guère les différentes cases, que ce soit en protéines, en glucide. Elle soutient qu’avec le nouveau défi qu’elle s’est lancé, il y aura cette possibilité d’aider le Mauricien à une bonne prise de conscience que tout ce qui se retrouve dans les assiettes doit être équilibré.

Comme tout entrepreneur, le Dr Oumadevi Rangasamy-Bongiorno trouve que dans le contexte économique actuel, toute start-up a besoin de financement et de soutien pour aller au-delà des étiquettes de start-up et être une entreprise bien enracinée à Maurice.
Selon cette dernière, tous les producteurs locaux font face à cette compétition par rapport aux produits qui viennent de l’étranger. « On a plein de propositions dans la gamme des “healthy choice”, qui viennent de l’étranger. Et pour Keto Angels de se faire une place dans les étals des supermarchés, c’est difficile. La grande majorité veut 90 jours de crédit. Comment on fait quand on est une start-up et qu’on a besoin de “cash flow” ? Et c’est là une des problématiques auxquelles on se heurte comme entrepreneur. Pourtant, je crée des produits à haute valeur ajoutée et je trouve dommage qu’il n’y ait pas encore cette valorisation du local, car les gens sont encore à la recherche de produits importés dont les pâtisseries Keto à un coût élevé et qui sont remplis de conservateurs et ne sont pas les mieux recommandées dans les assiettes. »

Toutefois, le Dr. Oumadevi Rangasamy-Bongiorno se dit chanceuse qu’elle n’ait pas de concurrent direct, ce qui fait que son entreprise est unique sur le marché. Certes, elle aurait souhaité, comme responsable de toute entreprise de renom, positionner sa marque à l’étranger, mais dans l’immédiat, elle préfère fidéliser sa clientèle. « Je souhaite avoir la chance d’exporter mes produits, mais j’ai besoin de soutien pour le faire. Il faut aussi sensibiliser les gens et leur faire comprendre que l’alimentation doit être à la tête de leur priorité. »

En lançant son entreprise à la Caverne, le Dr. Oumadevi Rangasamy-Bongiorno a misé sur les réseaux sociaux et s’est dit agréablement surprise de la visibilité. « Aujourd’hui, je réfléchis à un emplacement plus stratégique qui pourrait toucher plus de monde. » Un des souhaits qui lui tient à cœur ? « Un diabétique peut aussi se faire plaisir sans culpabiliser en mangeant un moelleux au chocolat, un brownie sans sucre. Il faut que les médecins et les nutritionnistes parlent à leurs patients de ce régime cétogène faible en glucide. C’est la solution idéale pour arriver à bout avec un nombre incalculable de diabétiques et prédiabétique, sans compter les personnes obèses ou en surpoids.

Prendre les médicaments jusqu’en fin de vie n’est pas la solution adaptée et ne résoudra pas le problème de glycémie à jeun. Il ne faut plus s’attarder que sur les symptômes, mais s’attaquer à la racine du mal par l’alimentation, car les chiffres du diabète sont alarmants. Il faudrait surtout que les produits sains soient accessibles à la grande majorité des Mauriciens. »

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