Koze-la… disan !

Usons de cette formule très colorée et un tantinet alarmiste de notre langue maternelle pour aborder quelques sujets d’actualité, d’ici et d’ailleurs. D’abord, celui qui a pris tout le monde de court, probablement même ses propres amis au sein du gouvernement, le ministre Bobby Hurreeram. Quand il a sorti que l’accident de Roche-Bois, samedi dernier, serait « un acte criminel » à mettre sur le compte de l’opposition, nombreux sont les Mauriciens à en avoir bien rigolé, se demandant si le politicien s’entendait parler… Les plus sages ont souligné qu’au prochain cyclone, on pourrait tout autant blâmer l’opposition pour les dégâts, tant qu’on y est !

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Depuis plusieurs mois, la Blood Donors’ Association (BDA) s’est lancée dans une bataille sans relâche : rajeunir la banque de donneurs de sang. Autrement, avertit l’Ong, d’ici deux ans, avec le vieillissement de la population, la Banque de sang n’aura plus de stock pour répondre au nombre croissant de demandeurs. Cette éventualité est très grave, car cela implique ni plus ni moins la mort de nombre de Mauriciens, adultes, vieilles personnes et enfants, qui se retrouveraient dans une situation (accident, maladie, chirurgie…) nécessitant une transfusion. De par le manque de donneurs, la Banque de sang pourrait en effet se retrouver dans l’incapacité de fournir le précieux fluide permettant de sauver des vies.

Qu’attend la Santé pour se lancer pleinement dans cette bataille ? La majorité de nos compatriotes ne savent même pas que la Banque du sang existe, ni même comment elle opère, où elle se trouve, ni comment faire pour donner son sang. La BDA a beau multiplier ses collectes aux quatre coins du pays, l’ensemble de la population ne se sent pas concernée par cette problématique !

Un peu caractéristique de notre société contemporaine dès qu’il s’agit des grandes questions. Mais là, il s’agit de sauver des vies ! Ne serait-ce pas avisé que le gouvernement organise une campagne massive et soutenue sur l’importance de faire don de son sang ? Dans le même souffle, depuis l’époque qu’existe la Banque du sang, dans un coin retiré et sombre de Candos, n’est-il pas grand temps de “revamp” toute la structure, de même que ses procédures, histoire de donner un nouvel élan à cette noble cause ?

L’autre actualité est le génocide à peine déguisé qui se déroule au grand jour et face à l’impuissance de tous, ici et ailleurs, en Israël. Sous prétexte de chasser des extrémistes et des fanatiques, des milliers de civils – femmes et bébés – parmi la population palestinienne tombent sous les balles et les bombes chaque jour. Le quotidien français Libération a ainsi écrit dans un reportage, sous le titre Portraits : 30 000 Palestiniens tués dans la bande de Gaza : des visages sur des chiffres, comment « une hécatombe a cours », en représailles à l’attaque terroriste du 7 octobre. « Plus de 30 000 morts, dont deux tiers de femmes et d’enfants. C’est le bilan de plus de quatre mois et demi de guerre israélienne contre la bande de Gaza. Ce chiffre, communiqué le 29 février par le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste, est probablement sous-estimé, car il exclut les personnes décédées hors des hôpitaux, qu’elles aient été enterrées de manière précipitée ou soient toujours ensevelies sous les décombres. Mais l’hécatombe se déroule à huis clos, en raison du blocus sur l’information imposé par Israël, qui empêche le passage des journalistes dans l’enclave palestinienne, et les tragédies individuelles derrière chaque décès s’estompent dans le brouillard des statistiques. »

Hier, le Muvman Liberasyon Fam (MLF) a choisi cette thématique pour marquer la Journée de la femme, observée chaque 8 mars à travers le monde. Des Mauriciens de toutes couleurs et de divers bords politiques et sociaux ont défilé dans les rues de Port-Louis, réclamant un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt de ce massacre sans pareil, la rupture des liens économiques avec Israël, des boycotts des produits venant de ce pays, qui se sert de cet argent pour acheter des armes et tuer femmes et enfants, le retrait des puissances internationales, surtout les Etats-Unis, d’instances comme les Nations Unies… Parallèlement, quelques pays ont daigné s’opposer à la situation qui s’envenime en Israël. Peut-être enfin un début de solution. Tout au moins une diminution des drames humains !

Husna Ramjanally

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