Le PM s’inspirerait-il de son homologue britannique ?

Alors que les élections générales abordent leur dernière phase en Inde, connue comme la plus grande démocratie au monde, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, en a surpris plus d’un, y compris les membres du parti conservateur, dont il est le leader, en annonçant la date des élections générales au Royaume-Uni, soit le 4 juillet. On s’attend à ce que la campagne électorale ainsi que les élections générales dans ce pays, où vivent beaucoup de Mauriciens, soient suivies avec beaucoup d’intérêt à Maurice. Les raisons sont nombreuses. On s’en est toujours inspiré, pour le meilleur et pour le pire.

- Publicité -

En premier lieu, le Westminster System a toujours été utilisé comme référence pour mesurer le niveau de la démocratie, en particulier parlementaire, dans le pays, même si on considère que le système électoral qui repose uniquement sur le First Past the Post est aujourd’hui dépassé.

Le speaker de l’Assemblée nationale, qui semble avoir compris le système parlementaire britannique de travers, s’est servi de l’expulsion d’un député britannique par le Speaker à une date non précisée pour expulser récemment le député Patrick Assirvaden en raison d’une correspondance privée qui lui avait été adressée. Certains observateurs estiment que la date des élections a été choisie en tenant compte de la situation économique actuelle de la Grande-Bretagne, mais également de l’évolution de la situation en Europe et ailleurs.

Il faut noter que l’organisation de ces élections au Royaume-Uni a quelques points communs avec Maurice. Comme c’est le cas à Maurice, ces élections seront en effet organisées dans le cadre d’un nouveau découpage des circonscriptions et, pour la première fois, les électeurs auront à présenter leur carte d’identité. De plus, le Parti conservateur connaît une période d’essoufflement après 14 ans passés au pouvoir, et le Parti travailliste britannique est donné favori dans les sondages.

La campagne du Parti conservateur tient compte de la situation économique et des efforts consentis durant la pandémie de Covid, mais il doit aussi répondre aux attaques par rapport au Brexit et à son Partygate, entre autres. Avec la dissolution parlementaire qui intervient bientôt, plusieurs mesures annoncées ne pourront être mises en pratique. Les espoirs du gouvernement mauricien concernant la conclusion du dialogue entre Maurice et la Grande-Bretagne sur les Chagos avant les prochaines élections à Maurice tombent automatiquement à l’eau. Et on ne sait comment ce dossier sera abordé par le prochain gouvernement.

À Maurice, le Premier ministre maintient, avec insistance, que la partielle dans la circonscription No 10 aura bien lieu, même à un mois de la dissolution automatique du Parlement. Mais il ne serait pas étonnant qu’il s’inspire de son homologue Rishi Sunak pour dissoudre le Parlement à un moment où tout le monde l’attendra le moins, pour fixer la date des élections plus vite qu’on ne le pense. D’ailleurs, tous les partis politiques sont déjà en campagne afin d’être prêts à toutes éventualités.

Le commissaire électoral, lui, multiplie les efforts afin de préparer, dans le dialogue avec toutes les parties prenantes, l’organisation des prochaines élections. Il a déjà rencontré les dirigeants de presque tous les partis politiques, en attendant de recevoir ceux des partis du gouvernement. Pour le moment, c’est le dépouillement le jour des élections qui retient l’attention. Si tout le monde, à l’exception des syndicats des fonctionnaires, est pratiquement d’accord, ce sont les modalités de sa mise en œuvre qui posent questions.

La question est de savoir si le dépouillement se fera dans les centres de vote ou dans un centre de dépouillement central dans chaque circonscription.

Les fonctionnaires, dont les enseignants, ont une grande expérience dans l’organisation des élections. Il est donc important de veiller à ce que le scrutin ne soit pas organisé durant la période d’examens, qui mobilise déjà un bon nombre de fonctionnaires. Et il serait dangereux de remplacer ces derniers par des agents politiques dans les centres de vote et de dépouillement à travers le pays.

Terminons en félicitant nos athlètes du para-athlétisme, et en particulier Noemi Alphonse, qui, pour la première fois dans les annales à Maurice, a permis au pays de remporter une médaille d’or au Kobe 2014.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour