(ReA) Subron dénonce une « dérive totalitaire dans le pays »

Ashok Subron, dirigeant de Rezistans ek Alternativ, dit constater une « dérive totalitaire dans le pays ». Rencontrant la presse samedi au siège du parti, à Moka, il s’est ainsi dit d’avis que le renvoi des municipales signifie que « le gouvernement a annulé le droit de vote de la moitié de la population pour choisir ses représentants dans les municipalités. »

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« Nous constatons aussi que le gouvernement utilise de plus en plus la police comme une arme pour lutter contre ses opposants. La liste est longue… On a utilisé la police contre Roshi Bhadain, Bruneau Laurette, Rama Valayden et d’autres opposants du pouvoir. Nous allons ajouter un autre nom à la liste. Nous annonçons aux médias que cette attaque à l’encontre des opposants du régime est arrivée jusqu’à Rezistans ek Alternativ. » Il dit ainsi avoir appris avec surprise qu’un des membres du comité national, à savoir Devianand Narrain, ainsi qu’autre activiste syndical ont été convoqués en cour pour une action syndicale qui s’est déroulée en… 2012.

« Ils réclamaient à l’époque une nouvelle république pour qu’il y ait plus de démocratie. À la veille de sa convocation, un policier a débarqué au domicile de Devianand Narrain, qui est aussi le secrétaire de la General Workers Federation, pour dire à son épouse qu’il devait se présenter en cour, alors qu’il n’est pas à Maurice », explique-t-il. « Ce genre d’action fait partie des attaques contre les opposants du pouvoir. Cette dérive peut avoir de graves conséquences pour la démocratie et pour la présomption d’innocence de n’importe quel citoyen », dénonce-t-il.

Se référant à la déclaration du ministre de la Culture, Avinash Teeluck, qui a déclaré que « des gens mettent des bâtons dans les roues dans le combat contre les trafiquants de drogue », il estime que ces propos feront que « tout le monde pensera qu’il accuse le bureau du Directeur des poursuites publiques ».

« La crise institutionnelle a pris une nouvelle dimension avec cette déclaration. Nous demandons au leader du MSM, Pravind Jugnauth, d’éclaircir ces propos. Est-ce une attaque du MSM à l’encontre du DPP ? Le régime tenterait-il d’attaquer le garde-fou de la Constitution ? Nous assistons à l’émergence d’un régime pro-État policier », prévient-il.

Pour lui, la genèse du conflit entre la police et le bureau du DPP trouve son origine dans l’affaire Kistnen, chef agent de trois personnalités politiques et qui a été assassiné. Il ajoute qu’« en sus cela, une section de la police agit comme la main droite du régime ».

Ashok Subron a également tenu à dénoncer ce qu’il qualifie de « dérives antisyndicales » dans certains corps parapublics, citant Air Mauritius et la Banque de Maurice. « La syndicaliste Yogita Baboo a été convoquée devant un comité disciplinaire à la suite d’une déclaration à la presse. Un autre syndicaliste a des démêlés avec la Banque de Maurice et maintenant, j’entends parler d’actions à l’encontre de ceux ayant élevé la voix chez Airmates. Rezistans ek Alternativ est solidaire de tous les syndicalistes attaqués actuellement », ajoute-t-il.

Ashok Subron a également souligné que le gouvernement a accordé depuis 2020 un jackpot de plusieurs milliards au secteur corporatif pour effectuer le paiement du salaire des travailleurs. Or, selon lui, cet argent aurait dû retourner dans les caisses de l’État.

« Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a omis de mentionner cette affaire dans le dernier budget », regrette-t-il. À la suite d’une interpellation parlementaire, le Grand Argentier avait confirmé qu’il avait accordé Rs 21 milliards au Corporate Sector. « Et ce, tandis que beaucoup de compagnies opérant dans ce secteur paient de gros dividendes, alors qu’ils doivent de l’argent au peuple mauricien », affirme-t-il, estimant cette somme colossale, si l’on la compare aux Rs 20 000 que le gouvernement a promis aux jeunes ayant 18 ans. « Ce point est important, car cela vient démasquer le slogan socialiste du régime au pouvoir », ajoute-t-il.

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