Le constable Ronie Bryan Beauger (31 ans) nie être mêlé à un quelconque trafic de drogue après la saisie lundi de 7,63 kg de cannabis, d’une valeur marchande de Rs 10 M, à son domicile de Pointe-aux-Sables. Il affirme en effet qu’il ne réside pas à cet endroit, mais dans le nord.
En revanche, il concède avoir autorisé Jean Marie Gérard Wilson Blackburn, âgé de 68 ans, à s’occuper de cette maison, où la drogue a été retrouvée. Problème : ce dernier affirme au contraire que le cannabis découvert dans trois sacs de sport appartient au PC Beauger, tout en précisant qu’il effectuait des travaux d’entretien dans la maison du policier. Aucune de ces deux versions n’a convaincu les enquêteurs à ce stade.
Entre-temps, un troisième suspect, soupçonné d’être mêlé à cette affaire, a été interrogé hier par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Son arrestation est d’ailleurs envisagée. Les enquêteurs poursuivent cependant leurs investigations et examinent actuellement le passif de Ronie Beauger et de Gérard Blackburn. Ils ont ainsi appris que ce dernier est un travailleur social connu dans la région de Camp-Levieux. Un policier de l’endroit, qui le côtoie régulièrement, dit d’ailleurs à son propos : « Li abitie ed dimounn an difikilte. Li osi donn bann bon konsey a bann zenes dan landrwa. Gagn pa kwar li arete dan enn case ladrog. Nou atann lanket pli divan pou konn laverite. »
Le sexagénaire n’est pas fiché à la police et une perquisition de son appartement de la NHDC, à Camp-Levieux, n’a rien donné. Le suspect clame son innocence depuis le début.
De son côté, Bryan Beauger est considéré comme un élément prometteur de la National Coast Guard, où il est affecté comme commando du Marcos. Le jeune homme, qui a intégré la force policière il y a une dizaine d’années, est décrit par ses collègues comme un sportif et une personne très attachée à sa famille. Un de ses supérieurs ajoute : « Li enn garson serye, ki pa koz boukou. Li ase diskre konsernan so lavi personel. Li enn bon nazer ek plonzer. » Ses collègues ne comprennent d’ailleurs pas comment il s’est retrouvé impliqué dans une affaire de drogue.
Le profil des suspects n’a donc pas plus éclairé les enquêteurs, lesquels misent désormais beaucoup sur les cellulaires des deux hommes, saisis après leur arrestation, et dont ils espèrent extraire des informations. En outre, vu la position adoptée par les suspects, l’Adsu n’écarte pas la possibilité d’organiser une confrontation entre eux, histoire de tenter d’établir qui dit vrai.
D’ici là, les policiers chercheront à vérifier leur alibi au cours du week-end dernier, car ils soupçonnent la cargaison de drogue d’être arrivée récemment par voie maritime. La police tentera également de connaître la provenance du fusil à air comprimé, des 193 projectiles de plomb et des 1 536 papiers à cigarettes retrouvés à Pointe-aux-Sables.