Soyez responsables Messieurs les décideurs, démissionnez !

La gestion exécrable, digne d’amateurs, et sans égard aucun envers la population ce lundi 15 janvier, du passage à son point le plus dangereux du pays de Belal, exhorte le citoyen lambda autant que les observateurs sociaux et politiques à réclamer la démission et le mea culpa de ceux qui nous dirigent. De ceux-là même qui ont fait preuve d’une immense irresponsabilité et mis en péril la vie de milliers de citoyens. Un tel manque d’anticipation est preuve d’une gouvernance à l’aveuglette qui ne peut être tolérée. La leçon réunionnaise, en face, en est la preuve. Réclamer que ceux qui ont fauté reconnaissent leurs torts n’est-il pas juste ? La réaction de la population ne découle pas d’une banale colère passionnelle, mais bien d’un ras-le-bol accumulé et généralisé. Soutenue cette fois par une maladresse flagrante.

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Le premier quidam rencontré au coin de la rue concède que les décisions prises par le gouvernement de Pravind Jugnauth ce fatidique lundi défient toute logique et ne sont pas raisonnables. La première et très mauvaise décision de ne pas avoir fermé les bureaux dès le petit matin, au même titre que les établissements scolaires, équivaut à jouer avec la vie de milliers d’innocents. Tous ces pauvres diables qui, dès l’aurore, ont bravé la pluie battante et les grands vents pour se rendre au boulot, parce que nos décideurs n’ont pas pris la réelle mesure du danger que représentait le superstorm Belal qui s’approchait définitivement de nos côtes !

L’autre décision, plus lamentable celle-là, c’était d’enchaîner les avertissements de classe 2 et de classe 3 en une poignée de minutes d’intervalles ! Eoula, kiete sa ? C’est tout à fait comme si ces messieurs avançaient leurs rideaux et décidaient, au petit bonheur, des états d’alerte à émettre. Pourquoi, aussitôt le pays passé en alerte 2, Pravind Jugnauth n’a-t-il pas demandé à tous ceux qui se trouvaient au travail, dans la capitale et ailleurs, de rentrer chez eux immédiatement, plutôt que d’attendre 12h30 ? Puisqu’entre-temps le pays est passé en classe 3, semant du coup la panique généralisée et le sauve-qui-peut. Sans compter que le temps s’était également brutalement détérioré. Tout cela a occasionné, comme tous les Mauriciens l’ont suivi, scotchés à leur écran de téléphone, la stupeur et le désarroi, rongeant colère et inquiétudes quant aux proches et parents pris au piège dans les eaux montantes dans la capitale et ailleurs ! Sans parler de l’immense colère et frousse de ceux qui étaient eux-mêmes victimes des flots, qui emportaient tout sur leur passage. Dans les artères principales de Port-Louis, transformée pour la deuxième fois, après le fatal 30 mars 2013, en immense cuvette à ciel ouvert, les eaux déchaînées, comme enragées de ne pas trouver leur avenue de sortie, d’évacuation, menaçaient de tout prendre sur leur passage… véhicules comme vies humaines !

Trop, c’est vraiment trop. Cette indéniable erreur de nos dirigeants témoigne du mépris total dont font preuve ces messieurs envers le peuple. Comme si les vies n’avaient pas toutes le même prix à leurs yeux. Qu’est-ce qu’un jour de productivité en moins contre des milliers de vies épargnées ? Et dans leur arrogance, ceux se trouvant au pouvoir se fendent d’avoir contrôlé la situation, sanctionnant les boucs émissaires du jour. La réaction inattendue de Ram Dhurmea, directeur de la Météo, qui aurait supposément “step-down” selon Pravind Jugnauth, et qui maintient sa position face aux autorités, est très révélatrice. Ce joug entre l’homme qui a fait les frais d’une prise de position à la va-vite de Jugnauth (davantage soucieux de protéger son VPM Husnoo ?) et ces décideurs politiques ne sera pas sans fracas.

De nombreux Mauriciens déplorent que « rien n’a été fait » entre 2013 et 2024 pour protéger les vies à Port-Louis après le tragique 30 mars. Le bétonnage massif et le manque total de développement réfléchi ne doivent-ils pas être au premier rang des accusés ? Au plus fort des catastrophes, en 2013 comme ce lundi 15, la solidarité instantanée et inhérente des Mauriciens face aux épreuves donne du baume au coeur. Inondations meurtrières, Wakashio, Covid-19 et un Belal sous-estimé rappellent que les Mauriciens ont avant tout à coeur le bien-être de tout un chacun. Dommage que la politique mercantile de certains cherche à pourrir tant d’amour !

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