I Les quatre qualifiés aux Jeux paralympiques, à savoir Noemi Alphonse, Anaïs Angéline, Roberto Michel et Yovanni Philippe de la partie, tout comme les Rodriguais Brigila Clair et Eddy Capdor
I Le président du MPC lance un appel à la solidarité nationale afin de récolter la somme de Rs 3M pour aider ceux qu’il considère comme de dignes ambassadeurs de la République
Le ministère des Sports a tranché sur le nombre de para-athlétes qui défendront les couleurs du pays aux Championnats du monde prévus du 12 au 25 mai à Kobe au Japon. L’État financera uniquement le déplacement de six athlètes et de deux entraîneurs, y compris trois Rodriguais. Les huit autres athlètes qui ont chèrement gagné leur qualification resteront à quai. Le président du Mauritius Paralympics Committee (MPC), Jean-Marie Malepa, parle de véritable coup de massue pour la communauté handisportive. Loin de s’avouer vaincu, il lance un appel à la solidarité nationale aux sponsors et au grand public, afin de réunir la somme de Rs 3M et ainsi soutenir ces huit athlètes qui essaient de décrocher leur qualification aux Jeux paralympiques (du 28 août au 8 septembre) à Paris, en France.
La nouvelle fait très mal et porte un mauvais coup aux huit autres qualifiés des Mondiaux de Kobe, déclare d’emblée Jean-Marie Malepa. Seuls les quatre qualifiés aux Jeux paralympiques, nommément Noemi Alphonse, Anaïs Angéline, Roberto Michel et Yovanni Philippe feront le déplacement, tout comme les Rodriguais Brigila Clair et Eddy Capdor. Mais ce n’est pas pour autant qu’il jette les armes. « C’est un jour très triste pour le handisport. Mais on continuera à se battre jusqu’au bout pour une noble cause. C’est la raison pour laquelle nous appelons la solidarité nationale pour réunir quelque Rs 3M, afin de permettre tous les qualifiés de profiter de leur dûs. »
Même s’il dit comprendre que ce budget est énorme, il est aussi d’avis que les athlètes pénalisés ont sué pour obtenir leur qualification. « Ces athlètes ont tous le potentiel de décrocher une médaille à Kobe tout en validant leur qualification aux Jeux paralympiques. C’est pour cette raison que le MPC a été, dès le départ, contre la proposition du ministère des Sports de faire un tri en ordre prioritaire », fait-il ressortir.
Jean-Marie Malepa ajoute que le fait de se battre jusqu’au bout est une obligation. « Comme je l’ai toujours dit, si nous devons faire un tri, alors autant que personne ne parte. Comment annoncer à un athlète de haut niveau qu’il ne partira pas aux Mondiaux, alors qu’il a pourtant fait d’énormes sacrifices pour se qualifier ? Si pour certains c’est une simple formalité, en revanche, tel n’est pas notre cas », déplore-t-il.
Selon le président du MPC, les qualifiés mauriciens aux Jeux paralympiques sont mêmes prêts à ne pas participer aux Mondiaux en guise de solidarité. Sauf, dit-il, qu’ils se doivent d’être réalistes, de peine d’être suspendus. « De plus, nous avons confirmé les participations, car nous ne pouvions continuer à attendre. Si nos démarches de sponsoring n’aboutissent pas, il faudra alors payer les frais de participation et autre d’hébergement. Et, si on ne peut respecter nos engagements, on risque une suspension à l’internationale qui entraînera également une non-participation aux Jeux paralympiques », souligne Jean-Marie Malepa.
C’est dire que le MPC se retrouve coincé entre deux feux. Il aura, d’une côté, à faire face à la déception de ses athlètes et, de l’autre, à payer des frais à l’organisateur. Certes, le ministère des Sports a déjà fait part de sa posture, faute de moyens. Faut-il toutefois se demander où il trouve Rs 11M pour donner aux clubs de la Mauritius Football Association, sans pour autant exiger une garantie de performance en retour pour une discipline à la traine. Contrairement aux para-athlètes qui, eux, ne ratent jamais une occasion pour faire flotter le quadricolore.