Quel silence ? Méprisant, Gêné ou Coupable…

Une fois n’est pas coutume, l’image qui nous a le plus ému dans cette superbe Coupe d’Or 2022, c’est celle de l’entraîneur Shyam Hurchund, lorsqu’au micro du commentateur du MTCSL il a lâché timidement avec une émotion palpable que la victoire de Walls Of Dubrovnik était son tout premier sacre dans une épreuve classique, alors que Jean-Philippe Lagane se délectait lui de la performance du cheval. Comme quoi, on peut avoir trusté tant de victoires au cours de sa carrière, mais remporter une épreuve classique telle que la Coupe d’Or du MTC reste un moment exceptionnel pour un professionnel des courses, car avoir son nom gravé à jamais sur les tablettes d’une des plus prestigieuses épreuves de notre calendrier hippique ouvre la voie à la reconnaissance professionnelle. Bravo Monsieur Hurchund ! D’autres succès de grand acabit vous attendent dans votre cheminement vers l’excellence et la résistance aux démons qui planent au-dessus du Champ de Mars !

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Certes, il y a eu d’autres émus, et pour cause. Chacun aura vu les larmes du jockey vainqueur Andre Luiz De Souza, qui s’en veut toujours de son excès de confiance lors de l’unique défaite de son champion, le sourire heureux, au point d’en perdre ses mots, de Reynolds Chung qui n’a pas oublié de rendre à César ce qui est à César, c’est-à-dire donner le mérite de ce succès classique au leadership du propriétaire Patrick Chui Wan Cheong, qui était lui aussi au septième ciel avec les autres propriétaires qui ont eu la chance ou le flair de partager cette progression spectaculaire de Walls Of Dubrovnik depuis qu’il est arrivé au Champ de Mars. Il est passé de la catégorie B31, avec une valeur de 29, à l’épreuve de Groupe 1 qu’est la Coupe d’Or, cumulant depuis qu’il est chez nous dix victoires sur onze. La seule défaite fut imputable au seul jockey, qui en a d’ailleurs payé les conséquences. Bravo à tous !

Personne ne nous en voudra de dire qu’au vu du déroulement de la course, que The Gatekeeper méritait autant que son vainqueur du jour la victoire finalement. Rye Joorawon a sans doute monté une des plus belles courses de sa carrière, même s’il a dû s’avouer vaincu après une course qu’il a rendue palpitante par une monte digne de l’Australien Shane Dye. Malchanceux de se retrouver en troisième épaisseur à l’amorce de la montée aux 1200 mètres, puisque le grand favori Frosted Gold — d’habitude attentiste —, en deuxième position à l’extérieur, insistait pour ne pas lui céder sa place. Une insistance de Bernard Fayd’herbe, étrangement passée inaperçue du côté des commissaires de courses, qui a coûté l’épreuve au cheval de l’écurie Maingard qui, finalement, a malgré tout devancé, comme la saison passée, son compagnon d’écurie Undercover Agent. Comme quoi, c’est plus la tactique que sa préparation qui a placé Frosted Gold là où il était à l’arrivée !

The Gatekeeper est donc parti à 1000 mètres de l’arrivée pour écœurer l’ensemble de ses adversaires, excepté Walls Of Dubrovnik qui, comme tous les bons sprinters en cyclisme, n’a fait que prendre les bonnes roues, celles de The Gatekeeper, pour finalement l’emporter de peu au passage du poteau. Si l’état-major de l’entraînement Rameshwar Gujadhur a fait preuve de fair-play en allant féliciter ses anciens propriétaires, il était quelque part écrit que The Gatekeeper serait cette année le Poulidor des deux plus importantes courses classiques de la saison. Qu’ils se consolent, l’histoire n’a pas oublié Poulidor, dont le patronyme est aujourd’hui associé à la deuxième place… une place pour laquelle il ne faut pas rougir !

Cette journée de la Coupe d’Or fut une belle fête populaire, comme sait l’organiser le Maurtius Turf Club, qui retrouve peu à peu l’appui de ses sponsors d’antan. Le travail de communication sur la direction du MTC et du MTCSL, leur rôle et objectifs particuliers, tel qu’expliqué à la télévision, redonne du tonus et de la crédibilité aux ambitions retrouvées du club des rues Shakespeare et Eugène Laurent, dans une conjoncture économique qui reste aléatoire. Dans tous les cas, l’unité affichée par l’ensemble de la direction de l’organisateur historique des courses est rassurante, d’autant qu’elle affiche clairement ses ambitions de ne plus se laisser marcher sur les pieds.

Pourtant, comme avant le Maiden, la nuit des longs couteaux s’est répétée. Si l’on ne connaît toujours pas qui sont les saboteurs de la piste du Champ de Mars, faute de volonté politique et policière — alors que la population sait déjà tout —, par contre, celle qui a voulu saboter l’accès au parking au trotting track, malgré un ordre de la cour, en abusant de sa présence permanente sur les lieux, la People’s Turf du quatuor Lee Shim, Taposeea, Leblanc, Ubheeram, a été clairement identifiée et dénoncée à la police pour outrage à la cour. Ce que décidera la juge, la semaine à venir, lors de la prochaine comparution, sera intéressant à suivre. Dans tous les cas, le temps des mesquineries d’adolescents immatures est révolu. Si People’s Turf veut durer au-delà des prochaines échéances électorales, il est plus que temps qu’il se la joue modeste et continue à apprendre le métier d’organisateur de journées hippiques, car on ne devient forgeron qu’en forgeant, pas à passer son temps à vouloir discréditer l’adversaire ou avoir recours à ses parrains intéressés de la HRD, la GRA et le PMO. Heureusement qu’il y a encore des juges à Berlin, quoique…

Qu’on le veuille ou non, la nouvelle cette semaine est l’annonce en exclusivité par Week-End de la démission de Wayne Wood. Celui qui n’aurait jamais dû être des nôtres au vu de son passif sur lequel nous n’insisterons plus, puisqu’il s’en va, avait pourtant été plébiscité par des dirigeants du pays et leurs aboyeurs habituels qui se sont mués dans un silence coupable depuis quelques mois, après des claques bien sonnantes de certains intervenants indépendants sur les ondes et dans la presse. Wayne Wood est victime d’avoir enfin voulu effectuer normalement son travail d’organisateur des courses à Maurice après des débuts bien biaisés pour le nouveau venu sur pression de la GRA, ou plutôt pression du grand manitou de cette organisation. Deux actions normales et sans conséquence vis-à-vis du MTC, comme le tirage au sort des lignes du Maiden, et le changement des conditions d’une course semi-classique ont fait qu’il a perdu la confiance de Dev Beekhary, lui-même sous pression de son Petit Gamin.

Mais se gausser de ce silence de la GRA serait une erreur grave car, dans l’ombre, ses marionnettistes continuent leur sale besogne de protection de leurs favoris, mais surtout de leur machine à sous sans limites, mais qui marque le pas ces derniers temps. Chacun aura noté que, contrairement aux deux autres entités existantes, le lancement du nouveau Tote s’est passé dans une opacité choquante et jusqu’à l’heure, la GRA n’a jamais jugé utile d’informer la population sur tous les tenants et aboutissants de ce développement majeur dans le monde du pari mauricien. Après deux journées, personne ne sait où se procurer les informations publiques obligatoires… et nécessaires pour ceux qui ont choisi ou voudraient choisir cette nouvelle plateforme pour parier. Pas d’informations non plus sur la disparition des officines de jeu du PMU remplacées par une nébuleuse PKP dont on aurait souhaité — et nous pensons qu’il est du devoir de la GRA de communiquer dessus — d’en savoir plus.

Cependant, lorsqu’il s’agissait de reprendre une main solide sur la HRD, en créant le poste de Racing Executive et nommant le Stipe Moodley comme Chief Stipe, la GRA a fait le boulot de transparence. Pourquoi donc ces silences sur le Tote de Lee Shim, la démission de Wayne Wood et le sabotage de la piste du Champ de Mars la veille du Maiden ?! Silence méprisant ? Silence gênant ou silence coupable ?

Quoi qu’il en soit, la promotion express de Moodley comme Chief Stipe peut se justifier, car sa compétence à ce niveau est reconnue. En revanche, ses actes manqués depuis qu’il a repris séance tenante ses nouvelles attributions, ses décisions semblent de plus en plus discutables et suspectes. Chacun aura été choqué par des décisions qui ressemblent à de l’acharnement sur l’entraînement Samraj Mahadia et certains autres restés fidèles au MTC. En tout cas, la question se pose de savoir s’il a reçu les mêmes instructions que celles adressées à l’ex-Integrity Officer de la GRA par Dev Beekhary, à savoir qu’il ne faut rien faire aux amis, mais qu’il faut être intransigeant vis-à-vis de tous ceux qui ne sont pas dans la mouvance « ansam » !

Au vu de l’état de notre industrie hippique aujourd’hui, il est clair qu’on ne l’a pas confiée à des bâtisseurs, mais plutôt à des démolisseurs. Puisque tel est le cas, n’est-il pas temps de lui indiquer la porte de sortie… qui serait salutaire pour les courses hippiques mauriciennes, mais même à son maître dont il participe au ternissement de son image ?

Definitely, the guy must go ! The earlier, the better !

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