À bas les priorités…

On savait à quel point la Fédération mauricienne de judo (FMJ) était loin d’être crédible. Et elle l’a prouvé, une fois encore, et qui plus est, par deux fois en l’espace de quelques jours seulement sur un même dossier, soit celui de la participation mauricienne aux 11es Jeux des Iles de l’océan Indien prévus du 25 août au 3 septembre à Madagascar.
Ce genre d’attitude qui dépasse largement le simple cadre du « j’en-m’en-foutisme » mérite d’être dénoncé. Alors que de nombreuses fédérations concernées par les Jeux ont elles, déjà pris les choses en main depuis des mois, afin de pouvoir défendre dignement les couleurs à Madagascar.
Pas la FMJ toutefois où l’on semble avoir la tête ailleurs. Comme il était du reste question, avec raison dimanche dernier, dans la rubrique “Points Chauds”, le président Josian Valère et ses membres ont beaucoup de mal à définir les priorités du judo. Pas les leurs, en revanche !
Contrairement aux autres fédérations indiaocéaniques, à l’heure où La Réunion accueille, le week-end prochain, le tournoi international de St-Denis. Madagascar et Mayotte ayant, elles, estimé que cette compétition leur était d’une grande importance. Au moins, sont-ils certains de pouvoir juger de l’état de forme de leurs judokas et de prendre les mesures de réajustement en marge des Jeux.
Par contre, la FMJ a elle, décidé d’en faire l’impasse contrairement à deux clubs ? Est-ce en raison d’un manque de préparation ? Si tel est le cas, cette fédération devra alors rendre des comptes à son principal bailleur de fonds qu’est le ministère des Sports.
Étrangement, la FMJ a opté pour dix jours de préparation intensive à Rodrigues. Non sans oublier que Josian Valère, au même titre que son secrétaire, Laval Perrine, auraient aussi fait le saut dans l’île précise un quotidien. Une décision qu’on a peine cependant à comprendre à moins que ce n’était qu’une visite éclair.
Aussi déplorable soit cette démarche pour préparer les JIOI, alors que de l’autre côté, on n’est même pas en mesure de respecter ses engagements administratifs auprès des organisateurs malgaches. La preuve: aucun technicien et membre de la FMJ n’était présent, lundi, à la réunion technique pour discuter des règlements généraux, contrairement aux autres fédérations !
En d’autres mots, la FMJ n’avait qu’à faire de ces règlements pourtant ô combien important dans le cadre de l’organisation des compétitions en août-septembre prochain ! Le fait même d’y avoir délibérément fait l’impasse — faute de s’être excusée selon le Comité olympique mauricien (COM) — témoigne de l’absence totale de responsabilité de cette fédération !
C’est finalement le déplacement à Rodrigues qui a eu préséance sur d’autres sujets encore plus importants. Au même titre que l’inexplicable éventualité évoquée pour la tenue d’un camp d’entraînement d’un mois avant les Jeux…à Madagascar. Nous apprenons même, de la bouche de Josian Valère, que ce déplacement est «…impératif si on aspire à la performance ». Non, sans blague !
Visiblement, il y a un très gros problème au sein de cette fédération. Et c’est pour cette raison qu’on aurait aimé connaître la posture du ministère des Sports et plus particulièrement celle du ministre Stephan Toussaint sur ce dossier. Ce même ministère qui sera sans doute appelé à financer ce déplacement.
Aussi, serait-il bon de savoir ce qu’en pense le ministre de l’absence de la FMJ à la réunion technique de lundi, aussi bien qu’au tournoi international de St-Denis ? Alors même que la Fédération mauricienne de volley-ball entame, elle, déjà son deuxième championnat national depuis la levée des restrictions sanitaires le 1er juillet. Sans oublier qu’elle organisera, à partir de samedi prochain, la Coupe des Clubs de la Zone 7. Tout cela, dans le souci d’offrir un maximum de compétitions à ses présélectionnés, afin qu’ils soient mieux armés pour aller aux JIOI.
Peut-on en dire autant de la FMJ, hormis une participation à La Réunion, l’organisation des Championnats nationaux, le tournoi de Noël et le camp d’entraînement qui se déroule à Rodrigues ? Pas si sûr en tenant compte de la façon dont elle fonctionne et qui plus est, avec une lecture erronée de la Sports Act 2016. À moins qu’elle nous explique pourquoi elle refuse toujours systématiquement, depuis quatre ans, le renouvellement d’affiliation de 12 clubs, dont certains membres fondateurs.
Ce qui est certain, c’est que la FMJ continue de faire preuve d’irresponsabilité et mérite, pour cela, d’être rappelée à l’ordre. Stephan Toussaint le sait d’ailleurs mieux que nous. Sauf qu’il peine, pour des raisons que nous ignorons, à prendre les décisions qui s’imposent.
Sait-il au moins que l’absence criante du sérieux de cette fédération a coûté une médaille d’or à Rémi Feuillet aux Jeux du Commonwealth ? Le judoka n’ayant pu se faire assister de Laval Collet, faute de l’absence de disposition de la FMJ pour que le judoka soit équipé d’un kimono réglementaire comme exigé par la fédération internationale !
Le temps presse et la FMJ ne peut continuer à être hors-jeu contrairement à une majorité de fédérations. Soit elle fait le travail correctement et dans les règles, soit elle rend son tablier. À Stephan Toussaint de s’assurer définitivement que toutes les paramètres de la préparation soient respectés et surtout, sans entourloupe aucune !

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