DES LOUPS À L’ŒUVRE !

On savait que des « forces obscures » étaient à l’œuvre dans les travées de l’hôtel du gouvernement. Cela, par le biais d’un fort lobby politique et qui dépasse largement le simple cadre sportif. Son but : pousser le ministre des Sports, Stephan Toussaint, à changer de posture sur le dossier lié à la Mauritius Football Association (MFA). Une pression malsaine pour qu’il accepte les nouveaux statuts de cette association, votés fi n août 2022 et déposés à son ministère le 6 septembre. En somme, l’argument de la menace internationale est, semble-t-il, en passe d’avoir raison de Stephan Toussaint ! Pour ceux qui sont dans le secret des Dieux, on avance que le ministre pourrait très bientôt être contraint de faire machine arrière. Même s’il disait récemment avec conviction: « Pena personn ki pli extra dan sa pey-la. Tou dimounn bizin respekte lalwa ».

- Publicité -

Certes, personne n’est au-dessus de la loi, mais toujours est-il, monsieur le ministre, que nous sommes tout de même à Maurice. Une île paradisiaque, mais qui a perdu, encore un peu plus, sous ce gouvernement MSM — dont vous faites toujours partie —, la notion des valeurs associées à un pays dit libre et démocratique. Et les exemples ne manquent pas en considérant le traitement qui est accordé à certains contrairement à d’autres ! “Pey-la dan dife lepep admirab”. Et ça, nombreux sont-ils les Mauriciens à le savoir. Sauf qu’on ne semble pas être vraiment déterminé ou intéressé à lever le petit doigt, afin que notre beau pays retrouve un peu de sa légitimité et de sa crédibilité. On fait comme si de rien n’était ! Sans doute de peur de perdre “so tibout” ou d’être persécuté, pour ne pas dire être confronté au diable en personne et faire face, qui sait, aux incertitudes ! Quitte à voir le pays glisser dangereusement vers cet autoritarisme que nous ne cessons de dénoncer, si ce n’est pas déjà trop tard. En somme, le trop d’intérêt personnel nuit. Au point où certains préfèrent, à un moment donné, jeter l’éponge au lieu de continuer à se faire entendre et à se battre pour ses principes et son pays. C’est un peu ce qui se passe par le biais de ce lobby exercé pour faire craquer Stephan Toussaint. Un lobby qui trouverait sa source au sein de cette fameuse “lakwizinn” et à laquelle certains préfèrent parfois ne pas s’y frotter. Un peu à l’image du ministre des Sports qui ne serait plus très loin à lâcher la poêle sous pression. Quitte à se faire ensuite lyncher sur la place publique.

Stephan Toussaint resterait un politicien comme le sont une bonne majorité. Le pouvoir d’abord, pour le reste, on s’en fout ! C’est “sakenn so sakenn” ou pire, “sakenn so bann”. Loin de ces discours qui se veulent tantôt enchanteurs et tantôt rassembleurs à l’heure de la campagne électorale ! Aussi, on verra si le Premier ministre, Pravind Jugnauth pourra, sur son honneur, y faire front à ce lobby de bas étage. Cela, en continuant à soutenir son ministre des Sports sur cet épineux dossier. Même si certains oiseaux de mauvais augure, ayant cour à Trianon et à l’hôtel du gouvernement, continuent, eux, d’être à l’oeuvre dans leur sale besogne en exploitant toutes les issues possibles. Le mot d’ordre est plus que clair: le football ne doit, en aucun cas, changer de main. Et la raison est plus qu’évidente ! D’autant que le football est loin d’être une discipline comme les autres. La preuve: toute la puissance dont jouit la Fédération internationale de football associations (FIFA), financièrement comme administrativement. Au point de pouvoir dicter à un pays souverain ce qu’il doit et ne doit pas faire ! Non sans oublier ces milliards de dollars qui sont répartis chaque année à travers les 211 associations membres. Une poule aux oeufs d’or, dites-vous ? Le football l’est certainement. Et forcément, dans ces conditions, tous les coups sont permis ! À tel point, qu’aujourd’hui, Stephan Toussaint, — même s’il maintient vouloir aller jusqu’au bout — aura un choix à faire. Demeurer intransigeant jusqu’au bout pour un respect des lois du pays, tout en étant conscient qu’il pourrait éventuellement perdre son fauteuil ministériel ? Ou faire le dos rond face à ce lobby impitoyable et ainsi poursuivre l’aventure en orange ?

Le choix n’est pas si diffi cile et Stephan Toussaint le sait très bien au cas échéant. Lui qui, rappelons-le, avait fait l’expérience fatale des calculs électoralistes dans la circonscription No.12 lors des élections de fi n 2019. Il ne doit son salut qu’au système de Best Loser ! Sans doute, sait-il aussi, que s’il n’abdique pas, quelqu’un d’autre fera le boulot à sa place. L’histoire retiendra d’ailleurs qu’en 2002, Cassam Uteem, avait refusé de signer, en tant que Président de la République, la Prevention of Terrorism Act, sous le gouvernement MSM, dirigé alors par feu Sir Anerood Jugnauth. Il avait démissionné, tout comme le Vice-président de l’époque, Angidi Chettiar. C’est fi nalement le chef juge, feu Ariranga Pillay, assumant l’intérim au sommet de l’État, qui avait signé le document. Stephan Toussaint aura-t-il le courage de demeurer ferme face à la pression ? On le saura dans pas longtemps. Alors, pourra-t-on dire que le football a obtenu, grâce à sa détermination, une seconde chance ou tout simplement qu’il a poussé son dernier soupir !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -