Mauritius Sugar Syndicate : Onze employés contestent le Compromise Agreement

Non satisfaits de leurs indemnités de licenciement, 11 employés du Mauritius Sugar Syndicate (MSS) réclament justice. Ces derniers, dont certains comptent 43 années de service, âgés de plus de 50 ans, ont en effet été jugés surnuméraires par la direction après un exercice de restructuration. Ils ont ainsi été appelés à signer un Compromise Agreement, faute de quoi leurs cas seraient référés au Redundancy Board (RB). Sauf que… ces employés disent avoir signé l’accord en 2020 « sous contrainte » et veulent désormais recevoir des indemnités de licenciement « plus raisonnables ». Il faut dire qu’un ex-employé comptant 43 ans de service comme Sampler a obtenu une compensation de Rs 53 000, contre Rs 27 000 pour un chauffeur ayant travaillé au MSS pendant 35 ans.

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La Congress of Independent Trade Unions (CITU), qui défend les intérêts de ces travailleurs, s’élève contre le fait que, malgré l’interdiction imposée aux employeurs de licencier durant la période de Covid-19, la MSS a malgré tout choisi de limoger une partie de son personnel. Aussi, la CITU considère « malheureux » que le MSS, « qui est supposé aider les travailleurs à surmonter une mauvaise passe durant la pandémie », a choisi de mettre à la porte 11 employés comptant entre 5 à 43 ans de service dans le cadre d’un programme de compression du personnel.

Pour Radhakrishna Sadien, président de la CITU, une telle pratique est « inacceptable et contradictoire par rapport à la politique énoncée par le gouvernement » pour la protection des travailleurs. « La compensation qui a été accordée à ces employés est dérisoire », dit-il.

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Le vice-président de la CITU et négociateur des employés, Deepak Benydin, considère pour sa part que « c’est la loi de la jungle qui prévaut actuellement au MSS », car les travailleurs ne sont pas syndiqués. « Les employés savaient qu’il allait y avoir une restructuration au MSS. Mais ils ne savaient pas que certains d’entre eux deviendraient Redundant. Les travailleurs ont été convoqués un après l’autre par la direction pour leur proposer des indemnités de licenciement. Et en cas de refus, ils auraient alors à débattre de leur cas devant le RB », explique Deepak Benydin. D’après le contrat de travail de ces employés, ils devraient bénéficier de « 2/3 of their salary at time of retirement », dit-il.

Parlant de la santé financière du MSS, le syndicaliste devait souligner que les revenus de l’organisation ont continué d’augmenter depuis 2018. Dans le détail, il explique que les revenus du MSS par tonne de sucre sont passés de Rs 8 686 en 2018 à Rs 11 384 en 2019, Rs 14 062 en 2020 et Rs 16 765 en 2021. « Le MSS ne peut donc pas venir dire qu’il fait face à des problèmes financiers », reprend Deepak Benydin.

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Une rencontre à ce propos est attendue le mois prochain entre le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, et la direction du MSS. En attendant, la CITU propose d’organiser une manifestation dans une dizaine de jours devant le bureau de l’organisation. Pour le vice-président de la CITU, la direction du MSS « ne peut pas continuer à négocier directement avec les travailleurs s’ils ont choisi un représentant pour le faire ».
Du côté du MSS, c’est un autre son de cloche. On laisse en effet entendre que les employés concernés ont choisi « volontairement » d’opter pour une « Early retirement against cash compensation ». Décision faisant partie du programme de restructuration du MSS, et qui touche environ 25% du personnel, explique-t-on au MSS.

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