Mauritius Telecom Saga : Ellayah met la FIU K.-O. et fait face à une charge de l’ICAC

  La juge Gunesh-Balaghee : « Different payments (Rs 683 M) effected by the Security Division of the PMO should have been disclosed by the FIU »

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Face aux institutions-Kadna, la règle se résume à cette formule magique pile je gagne, face tu perds. L’homme d’affaires Dhanesh Ellayah, proche de Sherry Singh, ancien Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, du temps où il exerçait comme Top Chef au sein de Lakwizinn du Prime Mininster’s Offce, l’a apprise à ses dépens. En début de semaine, la Financial Intelligence Unit (FIU), qui avait obtenu en date du 28 mars dernier un Freezing Order contre ses avoirs et comptes bancaires à Maurice et à l’étranger, a été déboutée en Cour suprême.

Contrats alloués
par le PMO

Dans les attendus d’un jugement de 37 pages, la juge Karuna Gunesh-Balaghee a pris à contre-pied la FIU en dénonçant de manière virulente que « I am of the view that the information regarding the different payments Rs 683 million affected by the Security Division of the Prime Minister’s Office should have been disclosed by the respondent at the time of making the ex parte application. »

Ainsi, la Cour suprême a révoqué séance tenante ce Freezing Order. Toutefois, vendredi, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), la soeur siamoise de la FIU, passait à la contre-offensive avec une inculpation provisoire contre le même Dhanesh Ellayah.

Au-delà de la mise à l’index de la tactique adoptée pa la FIU, avec des manquements flagrants au titre du principe de full, fair and frank disclosure, le jugement de la Cour suprême met en évidence les différents deals entre la société de cet homme d’affaires, avec ses entrées et sorties à l’Hôtel du Gouvernement, et la Security Division du Prime Minister’s Office, en particulier les services de renseignements (National Security Service).

D’ailleurs, pour justifier ses dépôts et retraits bancaires, que ce soit sur ses comptes personnels ou ceux de sa société, DNS International Limited, Dhanesh Ellayah a soumis en cour toute une série de documentations officielles du Prime Minister’s Office. Les détails des multiples contrats alloués par le PMO sont catalogués avec moults détails pour la période s’échelonnant de janvier 2015, soit au lendemain de l’arrivée au pouvoir du MSM, à mars 2023, dans le jugement du 12 septembre.

« There is, notably, before me evidence in support of DNS International Limited’s contention that its property is not proceeds, benefits, an instrumentality or terrorist property », souligne la juge en ajoutant que les documents, dont des Purchase Orders, portent la signature soit de Mohunlall Madhow, soit d’un dénommé Deal L, respectivement du NSS et de la Counter Terroris Unit du PMO.

L’ICAC prend
le relais

Après une analyse exhaustive de ces correspondances portant sur des paiements variant entre $ 84 000 et $ 3,7 millions, la juge arrive à la conclusion que « it can be gathered that numerous purchases were made by the Security Division of the Prime Minister’s Office from applicant No. 3 and the Security Division of the Prime Minister’s Office also sought the provision of services in relation to some of the items purchased. Invoices where the price of the items purchased and the payment due for the services in respect of some of the items were issued by DNs International Ltd to the Security Division of the Prime Minister’s Office, wherein reference is made to DNS International Ltd’s USD account number 051xxxx showing that payment was to be effected into the said account. »

Armé de tels arguments émanant de la Cour suprême, Dhanesh Ellayah croyait avoir été vacciné et immunisé contre des tracasseries d’odre pénal dans la conjoncture. Mais c’était en vain. Dès vendredi matin, l’ICAC assurait le relais.

Danesh Ellayah et son ex-collègue de Huawei Technologies (Mauritius), Sundeep Rambhojun, licencié par MT, ont été provisoirement inculpés sous les sections 16 (1) et 83 de la Prevention of Corruption Act (PoCA), soit respectivement de Corruption of Agent et de Burden of Proof. L’arrestation opérée par l’ICAC concerne le contrat de 40 000 Set Top Boxes (STBs) à MT en 2018. La charge provisoire avance que MT avait privilégié Anglomobility DMCC pour cette cargaison de STB pour une somme de Rs 136 millions. Il était prévu que MT commande en effet 340 000 STB pour un montant de Rs 1,5 milliard et qu’Anglomobility n’était pas un distributing agent de Huawei Technologies (Mauritius).

Par ailleurs, trois autres cadres de MT ont été arrêtés et inculpés par l’ICAC, soit Dharmadutt Gokulsing, Head of Sourcing and Supply Chain de MT, engagé dans l’exercice de Procurement du projet MT Fintech Journey/MyT Money 2.0. Le Head Mobile Financial Services de MT Chandrakumar Ramkissoon et Yogendresing Soobul sont aussi accusés d’avoir favorisé Intellect Design Arena et DNS Consult pour ce projet.

Affaire d’arrestations en série à suivre…

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