France: l’incertitude demeure à la veille de l’élection présidentielle

L’incertitude demeurait forte samedi, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle en France, où les candidats sont désormais tenus à la discrétion jusqu’au résultat du scrutin, dimanche, qui s’annonce serré entre le président sortant Emmanuel Macron et sa rivale d’extrême-droite Marine Le Pen.

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D’après les sondages, les deux finalistes de l’élection de 2017 sont les mieux placés pour se qualifier dimanche, même si le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon surfe lui aussi, comme Mme Le Pen, sur une dynamique positive.

Dans l’hypothèse d’une réédition de ce duel, cinq sondages vendredi donnaient une très courte victoire au second tour au président sortant le 24 avril, avec des scores de 51 à 54%.

Les dix autres prétendants semblent relégués mais l’incertitude demeure, notamment car, prévient le politologue Pascal Perrineau, « c’est la première élection qui atteint un tel taux de personnes qui sont indécises, qui ont changé d’opinion, à peu près un Français sur deux ».

« Ca se dessine vaguement mais franchement je pense que dans l’isoloir, ça sera au dernier moment », expliquait vendredi sur un marché parisien Jeanne Di Mascio, une professeure de musique de 38 ans.

Autre énorme inconnue de cette élection dont le résultat sera particulièrement suivie en Europe et au-delà: le taux d’abstention.

Beaucoup de politologues craignent que le record du 21 avril 2002 (28,4%), le plus haut niveau jamais enregistré pour un premier tour d’une élection présidentielle, puisse être battu, soit bien plus qu’en 2017 (22,2%) qui n’était déjà pas un bon cru.

« Autour de moi, personne ne vote et tout le monde râle », se désolait sur un marché parisien Christine Mazaud, une retraitée de 75 ans.

– Sans relief –

 

Anesthésiée par le confit en Ukraine, la campagne, qui avait démarré sans relief, a regagné en intérêt dans les derniers jours à mesure qu’a pris corps l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen, qui serait à la fois la première femme et le premier représentant d’extrême droite à accéder à la présidence.

La fille de Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française durant des décennies, a réussi à lisser l’image autrefois abrasive de son parti, tout en menant une campagne convaincante sur le pouvoir d’achat, priorité numéro un de la population à l’heure où l’inflation augmente, dopée par la guerre en Ukraine.

En attendant les premiers résultats dimanche à 20H00 (18H00 GMT), réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats sont donc interdits depuis vendredi soir à minuit en métropole.

Certains prétendants pourraient toutefois s’afficher publiquement samedi lors de manifestations. Des « marches pour le futur » sont annoncées partout en France à l’initiative d’organisations de gauche.

En attendant, les candidats se consacraient à des interventions médiatiques ou de petits déplacements pour essayer de convaincre les quelque 48,7 millions de Français appelés aux urnes.

Emmanuel Macron a ainsi effectué vendredi matin une courte visite impromptue sur un marché à Neuilly-sur-Seine, aux portes de Paris.

Pendant 45 minutes, le président-candidat a échangé avec des commerçants, des clients et des employés municipaux.

Marine Le Pen était elle à Narbonne dans le Sud de la France, également sur un marché, où elle s’est présentée comme la candidate de « la France tranquille ».

Un verre de rosé à la main, elle a dit ne pas ressentir « le vertige » d’une éventuelle victoire, et ajouté: « l’artichaut se mange feuille à feuille, d’abord le premier tour, après le second ».

Les bureaux de vote ouvriront à 08H00 (06H00 GMT) dimanche et aucune interview ni aucun sondage ou estimation ne pourra être publié avant les résultats.

Pour tenir compte du décalage horaire, certains électeurs d’outre-mer voteront dès samedi.

 

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