Des militants anti-JO ont soumis vendredi une pétition demandant l’annulation des Jeux de Tokyo, alors que la pandémie ne cesse de s’aggraver au Japon, où les autorités s’apprêtent à étendre l’état d’urgence en place sur une partie du pays.
Plus de 352.000 personnes ont signé une pétition en ligne intitulée « Annulez les Jeux olympiques de Tokyo pour protéger nos vies », lancée début mai par Kenji Utsunomiya, avocat et ancien candidat au poste de gouverneur de Tokyo.
La vitesse particulièrement rapide avec laquelle les signatures ont été collectées sur la plateforme Change.org au Japon « reflète l’opinion du public », des sondages réalisés depuis l’année dernière montrant que 60 à 70% de la population est opposée à la tenue des Jeux cet été, a-t-il déclaré à la presse.
« Cette fois, la question est de savoir à quoi nous donnons la priorité, la vie ou une cérémonie et un événement appelés Jeux olympiques », a dit M. Utsunomiya.
Avec la pétition, il a demandé à la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, d’exhorter le Comité international olympique (CIO) à annuler les Jeux.
« Le CIO a le droit de prendre la décision d’annuler ou non les Jeux, mais Tokyo, en tant que ville hôte, devrait demander instamment au CIO d’annuler les Jeux », a-t-il déclaré.
Ces activistes ont envoyé leur pétition par courriel au CIO et au Comité international paralympique (CIP) et adresseront ensuite des courriers postaux aux organismes internationaux, tout en prévoyant de soumettre le même texte au gouvernement japonais et au comité d’organisation des Jeux de Tokyo.
Cette initiative intervient alors que le Japon devrait étendre l’état d’urgence lié au coronavirus, actuellement en place dans six départements dont celui de Tokyo, à trois autres départements avant la fin de la journée, selon des sources gouvernementales.
Le nombre de cas de Covid-19 continue en effet d’augmenter dans le pays tandis que la campagne de vaccination ne progresse que très lentement.
Activé pour la troisième fois dans le pays en un peu plus d’un an, l’état d’urgence japonais prévoit des restrictions moins sévères que les stricts confinements instaurés ailleurs dans le monde.
Il consiste surtout à restreindre l’activité de certains commerces physiques, imposant notamment la fermeture temporaire des bars et restaurants servant de l’alcool, sous peine d’amende. Certains grands magasins et cinémas ont aussi été fermés.
Un autre éventail de mesures, d’un niveau inférieur à l’état d’urgence, sera par ailleurs étendu, concernant dix autres départements sur les 47 que compte le pays.
Ces derniers jours, plusieurs sportifs japonais de haut rang, dont le golfeur Hideki Matsuyama et la joueuse de tennis Naomi Osaka, ont exprimé des réserves sur la viabilité des Jeux olympiques en pleine pandémie.
Le Japon a été relativement épargné dans l’ensemble par la pandémie avec un peu plus de 11.000 morts officiellement recensés depuis début 2020, mais les experts médicaux préviennent que le système hospitalier est sous forte pression.