DANSE CLASSIQUE INDIENNE ET MUSIQUE : Nalini Totiah, Vani Baloonuck Mouvements émouvants

Des mythes, des contes, des énergies de l’instinct aux mouvements qui animent le corps, Nalini Totiah (Kuchipudi) et Satyavani Baloonuck-Mattabaddul (Bharata Natyam), enseignantes et ambassadrices des danses traditionnelles de l’Inde, évoquent leurs matériaux de création, ces sources qui traduisent leurs préoccupations artistiques. Elles tentent de retranscrire deux styles traditionnels fondés sur la conception d’un art total alliant surtout la musique, le théâtre, la poésie, la danse, le yoga. La musique est une constante comme source d’inspiration dans leur travail.
Nalini Totiah, dont on connaît la popularité, s’est spécialisée dans le Kuchipudi (qui s »est développé dans un village qui porte le même nom, dans l’Etat d’Andhra Pradesh, au sud de l’Inde au 15e siècle). Son talent, sa persévérance, sa collaboration avec les musiciens et son dévouement à la reconnaissance du Kuchipudi qui était tombé, selon elle, un peu dans l’oubli à Maurice, lui ont permis d’exécuter son art sur la scène locale avec rigueur et la touche personnelle de l’artiste. Nalini enseigne à l’Institut Mahatma Gandhi depuis 2009 après un « Masters » obtenu au Telegu University. Andhra Pradesh. Nalini Totiah, nous parle des racines du Kuchipudi : la danse, la musique, le théâtre. Au 15e siècle, au sud de l’Inde, les gens se promenaient dans les villages pour raconter les épopées du Mahabarata, Ramayana d’où le nom de la danse Kuchi (les gens) et pudi (village). Au départ, c’étaient les hommes déguisés en femmes, raconte Nalini, qui exécutaient cette danse à la fois très rythmique et gracieuse. Ensuite, le maître ou le pionnier a introduit la femme dans le domaine du Kuchpudi vers 1900. Aujourd’hui, qu’est-ce qui inspire Nalini ? C’est cette danse en solo ou en groupe exécutée au rythme de la musique dans un style très fluide, vivant. Nalini nous parle de la danse pure, rythmique, mais aussi de la danse narrative. C’est le jeu des pieds qui suit la rythmique en accord avec la musique et le reste du corps, les yeux, la tête, les gestuels suit ce rythme dans la recherche d’un équilibre. L’expression du visage et la gestuelle des mains sont très importantes dans la danse narrative (qui illustre un récit, un conte par le chant). Il s’agit d’un véritable langage pour exprimer toute une palette d’émotions. Tout le corps suggère ce qu’il exulte. Le Kuchipudi allie la danse pure à des histoires issues de la mythologie indienne ou tout le corps est exploité. Le spectacle d’environ trois à dix minutes est un pur moment d’échange entre la danseuse et les musiciens. Si le rituel semble le premier matériau de cette danse, le corps avec cet absolu désir de danser, exige une discipline corporelle, la maîtrise de soi ainsi que la concentration. Dans le Kuchipudi, les costumes (pantalons, « dhotis » ornés de plis, de couleur jaune, vert, fuchsia ont des valeurs symboliques. En matière de création, Nalini Totiah nourrit l’idée d’un spectacle (une histoire sur Shiva et Vishnu) que le public pourra voir bientôt.
On ne peut parler de ces « enchanteresses » de la musique classique indienne sans évoquer une autre figure illustre à Maurice : Vani Baloonuck. Elle a été initiée au Bharata Natyam, originaire du Tamil Nadu (sud de l’Inde) par sa tante Brinda Tirvendadum-Vyas qui est en quelque sorte sa source d`inspiration. Vani nous dit qu’elle a commencé à danser dans le ventre de sa mère avant de se perfectionner à l’université de Mumbai (Masters Performing Arts). Comme sa collègue du MGI elle insiste sur le langage corporel pour véhiculer les émotions. « The art form I have practiced for years. Bharata Natyam is the exquisite classical dance form from the southern part of India. This dance form interprets life and communicates feeling. This visual poetry enhance by the Raga or melody of soulful music comes to full vibrance with intense footwork. These qualities of Bharata Natyam makes it the highest form of yoga…  » Vani Baloonuck déclare que la danse et la musique sont inséparables. Elle parle aussi de cette expérience de la danse qu`elle ne s’explique pas : « Dance has made me stop and enjoy each and every moment, experiencing the joy of the emotions, and most of all to be one with myself, with the music, with the movement and one with the spiritual force… »

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