Natasha Magraja et Laetitia Dalais, entrepreneures : Un maillon essentiel dans la chaîne économique de Mahébourg

Natasha Magraja et Laetitia Dalais ont mis en place un réseau, à travers le concept I Love Mahébourg, où l’artisanat se conjugue principalement au féminin. C’est la détermination et la résilience des femmes entrepreneures qui expliqueraient cela. Mais en réunissant une vingtaine d’exposants sur la plateforme I Love Mahébourg, le duo est devenu un maillon important dans la chaîne économique du village.

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Les grands projets prennent souvent naissance dans la douleur. I Love Mahébourg, concept et réseau incontournable pour des artisans de la région et d’ailleurs, a vu le jour non sans difficulté. Il a fallu la détermination d’une femme, en l’occurrence Natasha Magraja, 47 ans, pour que I Love Mahébourg devienne désormais un maillon important dans la chaîne économique du village. I Love Mahébourg est bien parti pour durer et grandir non seulement en taille, mais aussi comme référence. Pour Natasha Magraja, en relevant ce défi, elle démontre aussi l’importance de la contribution de la femme dans la vie économique de sa région. Et à quelques jours de la Journée internationale des femmes, l’occasion dit-elle, tombe à point nommé pour saluer la résilience des entrepreneures qui, comme elle, rendent dynamique le marché de l’artisanat.

Résilience des artisanes

C’est aux côtés de Laetitia Dalais, 37 ans, entrepreneure spécialisée en broderie personnalisée de Brod & Joy Ltd, que Natasha Magraja a décidé de poursuivre le rêve, interrompu, de son défunt époux, Vishal. Ce dernier, artiste et pyrograveur connu de Mahébourg, est décédé en 2019 des suites de maladie. Vishal Magraja, profondément amoureux de Mahébourg, voulait offrir une plateforme aux artisans pour qu’ils exposent leurs travaux. Après le décès de son époux, Natasha Magraja avait dû mal à assurer la survie de I Love Mahébourg.

Il y a seulement un peu plus d’une année depuis que Natasha Magraja a pu relancer le concept imaginé par son époux. Si au départ elle avait envisagé de reprendre le gouvernail seule, elle s’est ravisée en cours de route. Son chemin avait alors croisé celui de deux femmes, l’une est partie vivre en France et l’autre, Laetitia Dalais, est restée. « Nous sommes sur la même longueur d’onde, nous partageons les mêmes visions de l’entrepreneuriat », explique Natasha Magraja. Désormais, c’est un duo féminin qui, tout en gérant leur business respectif — la broderie et la confection de sacs pour Laetitia et les produits I Love Mahébourg pour Natasha Magraja —, assure la promotion et la visibilité des artisans du village. Mais pas que…

« Nous avons choisi d’ouvrir nos portes à des artisans de Maurice pour qu’ils aient aussi la chance de se faire voir et connaître par les touristes et autres clients de passage à Mahébourg », explique Natasha Magraja. Et sur la vingtaine d’exposants dont les produits, fabriqués localement, sont mis en vente par I Love Mahébourg, la majorité sont des femmes. Ce qui atteste de la capacité de la femme à jongler avec plusieurs responsabilités, disent les deux partenaires. Car elles ont fait de l’artisanat un travail d’appoint. De la fabrication de bijoux, en passant par des sorties de bain, d’huiles, de savons ou encore de shampooing, le savoir-faire des femmes s’est forgé durant les deux confinements. Et après avoir retrouvé leur premier métier, elles ont gardé leurs acquis pour arrondir les fins de mois.

Le thème, Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes, de la Journée internationale des femmes cette année reflète un des challenges auxquels Natasha Magraja et Laetitia Dalais font face dans leur aventure avec I Love Mahébourg. « L’utilisation des outils digitaux pour assurer notre visibilité est, j’avoue, un point faible auquel il nous faudra remédier », concède Natasha Magraja.

Challenges

Et Laetitia Dalais de renchérir : « Ce n’est pas simple de se retrouver dans le monde de l’entrepreneuriat. À la base, je suis une créatrice. Nous avons dû sortir de notre zone de confort et nous adapter.» Au magasin, les responsabilités sont réparties et le travail d’équipe prime. Et malgré leur complicité — les deux femmes sont devenues amies —, elles restent professionnelles à l’heure du debrief.

Depuis un certain temps déjà, I Love Mahébourg a mis en place une stratégie qui s’est révélée payante. « Nous avons commencé à organiser des concours, quiz… à l’issue desquels les gagnants remportent un bond qui leur donnent accès chez un des prestataires de services de Mahébourg, dont les spas, restaurants ou autres », explique Laetitia Dalais. Cette initiative, dit-elle, fait aussi tourner les autres commerces du village. Après un peu plus d’un an d’opération, I Love Mahébourg a trouvé ses marques. Tous les jours, des touristes de passage et la clientèle locale poussent sa porte pour découvrir des travaux de qualité faits main.

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