AFRICA RISING : Beaucoup d’opportunités d’affaires mais aussi des défis à relever…

Des opportunités multisectorielles se présentent aux investisseurs en Afrique mais les défis et les risques à l’investissement au plan continental sont également nombreux. C’est ce qui ressort des interventions de Nitin Pandea, Senior Director au sein du Board of Investment (BoI), de Steven Dimitriyev, coordonnateur des programmes de développement pour la région de l’océan Indien au sein de la Banque mondiale, et de Kamben Padayachy, adjoint au CEO d’AfrAsia Bank, lors d’une session tenue, hier matin, à l’hôtel Hilton, dans le cadre de la conférence « Africa Rising ». Organisée conjointement par le Mauritius Institute of Directors et l’Institute of Directors Southern Africa, cette conférence de deux jours a pris fin hier après-midi.
Premier intervenant, Nitin Pandea, ancien cadre bancaire et directeur de la division de facilitation des affaires au BoI, a d’emblée mis l’accent sur la performance de l’Afrique en tant que continent attirant l’investissement direct étranger (IDE). En 2012, l’Afrique a été l’une des rares régions à avoir enregistré une croissance des IDE quoiqu’en termes absolus le montant enregistré a été inférieur à ceux obtenus, par exemple, par la Chine, le Brésil ou le Royaume Uni. La part de l’Afrique dans l’IDE mondial ne représentait que de 3,7% mais, a souligné Nitin Pandea, elle est en augmentation graduelle. Les pays occupant les premières places dans le groupe africain sont le Nigeria (US$ 7 milliards), l’Afrique du Sud (US$ 5,7 milliards) et le Mozambique (US$ 5,2 milliards). Maurice, a-t-il relevé, a attiré une enveloppe de l’ordre de US 400 millions.
Les principaux investisseurs étrangers en Afrique étaient les Etats Unis (14%), le Royaume Uni (13%), l’Afrique du Sud (9%), les Emirats Arabes Unis (6%) et la France/l’Inde (5%). C’est le secteur des services, (finance, commerce, communication et informatique) qui a réalisé la meilleure progression au niveau des IDE au cours de la dernière décennie.
« L’Afrique doit pouvoir améliorer l’accès aux finances, l’accès aux marchés, les compétences de ses habitants et faciliter l’intégration régionale. Le problème de connectivité est aigu. L’Afrique doit également faire de gros efforts pour la facilitation des affaires », a déclaré le représentant du BoI. Selon ce dernier, les pays figurant au bas du classement du rapport « Ease of Doing Business » de la Banque mondiale sont africains. Il a observé, entre autres, que dans ces pays les conditions d’obtention de permis de construction sont des plus difficiles, le délai étant estimé en moyenne à 243 jours alors que pour la connexion au réseau électrique, il faut en moyenne deux mois.
« Les entreprises mauriciennes se tournent graduellement vers l’Afrique et à ce jour quelques 70 sociétés y ont investi dans des projets concernant, entre autres, les secteurs des services financiers, de l’agro-industrie, de la santé, du développement immobilier et des nouvelles technologies de l’information et de la communication », note, par ailleurs, Nitin Pandea. Celui-ci a annoncé que depuis le début de 2013, environ 40% des investissements en direction de l’Afrique ont été structurés par des sociétés internationales à travers le secteur du Global Business. Le BoI, a-t-il indiqué, se propose de mener une dizaine de « roadshows » dans des capitales africaines en 2014.
Continent d’opportunités
« L’Afrique est définitivement un continent d’opportunités », dira Kamben Padayachy, l’adjoint au CEO d’AfrAsia Bank. Ce dernier a fait ressortir que le continent a fait beaucoup de progrès aux plans de la démocratie, de la facilitation des affaires et de la lutte contre la corruption. Il a observé que de nombreux pays africains sont mieux classés que la Chine sous le chapitre de la démocratie et sont également en meilleure posture que la Russie pour ce qui est de la transparence. « Il est bon de signaler que 17 pays africains précédent l’Inde dans le rapport Ease of Doing Business et que sur les cinq nouveaux projets réalisés en Afrique l’année dernière, trois sont exécutés par des investisseurs africains », a indiqué l’intervenant.
Les secteurs qui attirent d’importants investissement sont, entre autres, la construction, les infrastructures, le commerce et l’immobilier. Avec l’urbanisation rapide que connaît l’Afrique, il est permis de penser que les secteurs offrant des opportunités d’investissement intéressantes sont : l’infrastructure, l’énergie, la fourniture d’eau, les routes et les rails. « L’investissement dans la distribution de biens de consommation courante et l’industrie manufacturière doit également être fortement considéré », a fait ressortir Kamben Padayachy.
L’Afrique, a poursuivi le banquier, aura aussi besoin de grosses ressources financières pour développer l’exploration pétrolière, les activités minières, le secteur agricole, les infrastructures et les TIC. Cependant, a-t-il observé, « la bancarisation est encore à un faible niveau en Afrique ». Kamben Padayachy s’attend à voir des investissements substantiels dans le secteur des services financiers en Afrique. Mais, a-t-il prévenu, les risques liés à l’investissement sont toujours présents vu qu’il y a encore des poches d’instabilité politique et d’autres problèmes sociaux dont des menaces de grève. L’Afrique se doit, en outre, de relever d’autres défis tels le manque d’infrastructures physiques alors que les cadres légaux et fiscaux nécessitent des retouches et que les lois du travail doivent être rendues plus flexibles.

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