Boutique solidaire : Eco-Sud: Apporter du soutien aux familles démunies

Eco-Sud s’est inspirée du modèle de boutique solidaire pour venir en aide aux familles vulnérables de la région de Mahébourg, touchées par la pandémie de Covid-19 et le naufrage du Wakashio. L’objectif, explique Jasmine Toulouse, coordinatrice sociale de l’Ong Eco-Sud, est de réagir au plus vite pour accompagner les bénéficiaires.

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« Nous avions démarré avec des Food Packs pendant le confinement. Nous avons évolué et avons mis en place un système de Vouchers alimentaires pour que les familles puissent aller directement au supermarché en présentant leurs Vouchers et leurs cartes d’identité. Et finalement, nous avons pu mettre en place le Centre Agroekolozi ROC (Resilient Organic Community), une façon de faire participer les habitants à ce projet », fait-elle comprendre.

La boutique solidaire apporte son soutien à une trentaine de familles pendant six mois en leur fournissant des provisions à prix très bas, un tiers des prix pratiqués dans le supermarché. Ainsi, si un produit coûte Rs 90 au supermarché, les familles ont accès à ce même produit à Rs 30. « Les deux tiers, nous les trouvons par les collectes et la boutique solidaire paie la différence. Nos partenaires sociaux de la région sont Caritas de Mahébourg ainsi que l’école Mahébourg Espoir. Nous travaillons en collaboration pour avoir un meilleur impact sur la communauté », indique-t-elle.

Jasmine Toulouse, avance que ceux qui bénéficient de l’aide sont les familles à faible revenu et frappées par le chômage, les mères célibataires et autres, selon le budget suite à des visites faites par le travailleur social. Les familles bénéficiaires sont accompagnées pendant six mois à travers diverses formations, sensibilisées et encouragées à planter chez elles avec les outils nécessaires pour qu’elles puissent produire leurs propres légumes. Les cours sont dispensés par Oliver Maingard, qui est déjà engagé dans ce domaine à Trou-d’Eau-Douce.

« Nous sommes accompagnés par un agronome en la personne de Boris Mayer. Sébastien Sauvage, le CEO, porte ce projet avec conviction et détermination, pour aider à la résilience de la communauté. La formation humaine fait partie aussi de ce processus d’accompagnement avec Action familiale. Les bénéficiaires ont accès aux formations diverses, sur la communication, l’estime de soi. Car au sein de la boutique solidaire, nous sommes convaincus que le changement chez une personne peut apporter des changements au niveau de sa vie personnelle », dira Jasmine Toulouse.

Cette dernière a fait ses débuts dans le social à Caritas de Rivière-Noire, son village natal. Après, elle est partie habiter Mahébourg lorsqu’elle s’est mariée. « Aujourd’hui, j’ai la chance d’apporter ma contribution à l’Ong Eco-Sud en tant que coordinatrice sociale. Je gère une équipe de 12 travailleuses sociales de différentes ONG partenaires. Être travailleur social, c’est d’abord une vocation. Nous apprenons des cours, de l’écoute, de la communication, de gestion des conflits et autres. J’ai 15 ans d’expérience dans le social. J’ai personnellement vécu dans la pauvreté et parmi les plus démunis. Je comprends facilement les besoins de ces familles avec qui je travaille. Je comprends leurs besoins. Je suis à leur écoute pour mieux les aider », fait-elle ressortir.

La boutique solidaire qui a démarré ses activités en mai 2021 a pu aider 90 familles à ce jour. Les visites se font trois fois par groupe, et par famille. Les responsables ont mis en place un système de formation continue. Car les mères de famille sont parfois à bout de souffle. Même en travaillant dur, elles ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leur famille.

Et la travailleuse sociale de poursuivre : « je suis en train de remplir les fiches d’inscription. Je rencontre les bénéficiaires à leur domicile pour préparer ensemble un budget. Les salaires ne suffisent pas. Il faut qu’ils choisissent entre payer les mensualités, l’éducation de leurs enfants et acheter la nourriture, ce qui fait qu’ils n’arrivent pas seulement à joindre les deux bouts. Ils sont endettés. Certains se voient même privés d’électricité, faute de pouvoir payer les factures. »

Avec la hausse des prix pétroliers, l’augmentation des tickets de bus prochainement aura certainement un effet encore plus néfaste sur leur budget. « Je pense qu’en ces temps de crise, il faudrait que les citoyens mettent la politique partisane de côté pour mieux aider le peuple et surmonter ensemble cette crise. Il faudrait que les citoyens mettent la politique partisane de côté pour mieux aider le peuple et surmonter ensemble cette crise. Nous sommes conscients de l’inflation au niveau mondial. Nous devons privilégier le bien-être des Mauriciens L’infrastructure peut attendre. La nourriture est prioritaire », souligne Jasmine Toulouse.

La boutique solidaire est un beau projet. Mais ce projet ne pourra se poursuivre sur le long terme sans soutien financier. Car, il faut soutenir les projets existants et en même temps, étendre le projet partout à travers l’île. « Donner un encadrement et accompagner des ONG qui ont déjà de l’expérience. »

Eco-Sud a sollicité le soutien de la National Social Inclusion Foundation pour son projet. « Nous souhaitons sincèrement avoir leur soutien pour faire que ce projet dure. Cela nous permettra d’aider un plus grand nombre de familles. Nous avons aussi envoyé une demande au Covid Solidarity Fund en 2021. Nous attendons toujours une réponse. Nous invitons le gouvernement au dialogue pour met latet ansam pour donner un souffle aux plus démunis », conclut la coordinatrice sociale.

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