BUDGET 2024-2025 – Propositions syndicales : Le MTUC propose un salaire minimum de Rs 20 000 et la pension à Rs 16 500

Le Mauritius Trade Union Congress (MTUC) est déjà prêt avec son mémoire portant sur les propositions budgétaires. Pour cette formation syndicale, le budget 2024-25 sera décisif pour que le gouvernement actuel prouve sa sincérité et son engagement à répondre aux aspirations de la population.

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« Ce budget préparera la population à juger des actions du ou des partis au pouvoir et à déterminer si les élections générales de 2024-25 les ramèneront au pouvoir ou non », met en avant le MTUC. Cette instance fait ressortir par ailleurs : « ce budget sera également l’élément de conviction pour pousser les citoyens soit à voter en faveur, soit à sanctionner ce gouvernement lors des élections générales. »

Ce gouvernement affirme avoir introduit quelques mesures intéressantes pour les travailleurs comme une révision du salaire minimum national, une augmentation des pensions de base de Rs 9 000/10 000 à Rs 15 000, une aide financière aux travailleurs ainsi qu’aux entreprises ayant eu des difficultés à joindre les deux bouts, le maintien des subventions sur les produits essentiels, les milliards de roupies dépensées pour lutter contre les effets du Covid-19 via des campagnes de vaccination massives, et enfin l’extension du service de Metro-Express à d’autres villes et agglomérations.

« Malheureusement, la thésaurisation des produits de consommation par des commerçants malhonnêtes, la pénurie de légumes et d’autres produits sur le marché et la nouvelle hausse des prix des matériaux de construction, du gaz, de l’essence et des médicaments, ont commencé à créer des troubles civils parmi les plus pauvres de la communauté mauricienne », affirme Dewan Quedou, président du MTUC.

Alors que les élections générales pourraient se tenir vers la fin de cette année, le gouvernement pourrait bien revoir encore à la hausse les retraites de base, dans l’attente de la promesse faite de porter la Basic Retirement Pension des seniors et autres bénéficiaires d’aides sociales à Rs 13 500, ajoute-t-il.

Tous les gaspillages dans les organismes para-étatiques doivent être freinés de toute urgence et des mesures disciplinaires doivent être prises contre tout conseil d’administration qui ne parvient pas à appliquer la bonne gouvernance dans son organisation.

Les corps para-étatiques encore endettés envers le gouvernement devraient bénéficier d’un moratoire de trois à quatre ans pour apurer leurs arriérés, faute de quoi l’organisme pourrait bien être placé sous un partenariat public-privé (PPP), préconise-t-il.

Afin de faire face à la hausse continue des prix, il importe que le gouvernement renforce son personnel d’inspection pour sanctionner toute entreprise défaillante ne respectant pas la loi. Le MTUC estime qu’un salaire minimum de Rs 20 000 par mois sera désormais nécessaire pour permettre à un travailleur de mener une vie confortable. Alors qu’une famille de deux adultes et deux enfants devra obtenir en moyenne Rs 45 000 combinées pour gagner décemment sa vie.

Les entités sucrières ont aussi un rôle à jouer dans la réduction de la pauvreté. Le gouvernement doit les encourager à pratiquer des cultures interlignes et contribuer à réduire notre dépendance à l’égard de certaines cultures importées de l’étranger, s’appesantit le syndicaliste.

Les factures de services publics comme l’électricité, les eaux usées, la Central Water Authority, le téléphone, entre autres, doivent être rendues plus abordables pour certaines catégories de citoyens qui se situent en dessous de la tranche de salaire de Rs 35 000, en étant facturées à un tarif préférentiel.

Les travailleurs ayant atteint l’âge de 60 ans continuent de travailler jusqu’à 65 ans mais commencent à percevoir la pension de vieillesse de base, ce qui est injuste. Il en va de même pour leurs indemnités de transport lorsqu’ils bénéficient d’un transport gratuit mais reçoivent des indemnités de déplacement. Le gouvernement devrait revoir ce paiement abusif, fait remarquer le président du MTUC.

Les budgets des conseils de district et des municipalités doivent être augmentés pour fournir des outils et équipements de protection supplémentaires aux travailleurs et pour acheter des véhicules lourds supplémentaires au service des citoyens locaux.

« La durée de vie actuelle des citoyens varie de 71 à 78 ans. Il existe une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs spécifiques. D’où le recours à la main-d’œuvre étrangère pour combler le déficit. Le travailleur actuel bénéficie de services de santé gratuits et également d’un examen médical régulier dans les établissements de santé publique. Certains sont même prêts à travailler jusqu’à 70 ans si leurs employeurs ont besoin de leurs services. Puisque nous sommes dans une situation de pénurie aiguë de main-d’œuvre, les personnes de plus de 65 ans pourraient avoir la possibilité de continuer à travailler sur une base hebdomadaire de trois jours afin de permettre à l’entreprise/organisation de bénéficier de l’expérience de cette dernière », fait ressortir le syndicaliste.

Ainsi, le MTUC propose également que l’âge de la retraite soit maintenu à 65 ans. « Mais l’option de prendre sa retraite devrait demeurer à 60 ans, avec le choix de continuer à servir jusqu’à 70 ans, si l’employeur l’exige. » Les salariés ayant travaillé jusqu’à 65 ans doivent être intégralement rémunérés s’ils ont continué à cotiser à leur régime de retraite, y compris leur capital et leurs pensions réduites.

Actuellement, les salariés ayant atteint l’âge de 60 ans commencent à recevoir leur BRP de Rs 11 000 ainsi qu’à bénéficier de la gratuité des transports publics. Mais ils continuent d’avoir les indemnités de transport aller-retour domicile-travail. « Le gouvernement doit proposer un nouveau plan pour mettre fin à ces abus. La BRP ne peut pas être versée à un salarié qui occupe déjà un emploi officiel et qui est censé prendre sa retraite à 65 ans seulement »,  ajoute Dewan Quedou.

« Il est à noter que les seniors de plus de 60 ans reçoivent entre Rs 11 000 et 12 000 par mois, ce qui est insuffisant si nous considérons que le salaire minimum national a atteint Rs 18 500. Le MTUC propose donc que la  BRP passe  à Rs 16 500 par mois afin de leur permettre de vivre une vie décente », indique-t-il.

Le MTUC estime que les employés dont les parents ont plus de 60 ans et ne travaillent pas devraient être inclus dans la catégorie des personnes à charge et bénéficier ainsi d’allégements d’impôt sur le revenu. « Les employés gagnant jusqu’à un maximum de Rs 45 000 par mois devraient être exonérés d’impôts sur les revenus, tout en tenant compte de l’allocation de vie chère qui a augmenté de nos jours. Le plafond de l’allégement de l’impôt sur le revenu doit être relevé à Rs 55 000 par mois, car il y a eu une forte augmentation des prix des matières premières. Le plafond de l’allégement de l’impôt sur le revenu doit être relevé à Rs 55 000 par mois, car il y a eu une forte hausse des prix des matières premières. »

Cette confédération syndicale propose que tous les agriculteurs et planteurs soient assurés et que des compensations adéquates soient versées en cas de besoin. « Le gouvernement pourrait très bien proposer de subventionner un certain pourcentage de la prime mensuelle. Nous proposons donc que l’AMB soit équipé de hangars de stockage supplémentaires pour conserver nos récoltes périssables pendant au moins quelques mois. Nous avons constaté que les recrutements et le renouvellement des machines agricoles ne se font pas régulièrement dans les différentes institutions prestataires de services et affectent par conséquent les rendements. Nous proposons que des fonds soient prévus pour les recrutements et pour le renouvellement des mécanismes », ajoute-t-il.

Le MTUC a toujours suggéré la création d’un organisme de recrutement indépendant comme la Public Service Commission, qui se pencherait sur les questions de recrutement, de promotions et d’autres aspects liés à la transparence des décisions, qui font encore défaut jusqu’à présent.

Il existe dans le pays une perception générale selon laquelle la corruption et le trafic de drogue sont endémiques, ce qui place le gouvernement dans une position embarrassante. « Même si la corruption n’est pas visible pour le citoyen ordinaire, elle peut exister à des niveaux supérieurs de la hiérarchie politique, administrative et, pourquoi pas, judiciaire. Le gouvernement en place, et en particulier le Premier ministre, doit faire preuve de plus d’intérêt dans la lutte contre ce fléau de notre société. Les hommes politiques doivent être les premiers à montrer la voie, et la corruption ne doit être tolérée sous aucune forme », fait ressortir le MTUC.

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