CHANGEMENT CLIMATIQUE —ÉLÉVATION DU NIVEAU DE LA MER: 60 000 personnes affectées à Maurice et Rodrigues

Jusqu’à 60 000 personnes, habitant les zones côtières de Maurice et de Rodrigues, pourraient être exposées aux marées de tempête (“storm surge”) causées par des phénomènes climatiques extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer. Ceux-ci sont, entre autres, des conséquences du réchauffement climatique. C’est ce qu’indique un dépliant du ministère de l’Environnement et du Développement, distribué dans le cadre de la Journée mondiale de l’Environnement, célébrée hier.
Le dépliant décline le détail des impacts de l’élévation du niveau de la mer sur les zones côtières de Maurice et de Rodrigues. Le document indique que jusqu’à 60 000 personnes, habitant les zones côtières de Maurice et de Rodrigues, pourraient être exposées aux marées de tempête (“storm surge”) causées par des phénomènes climatiques extrêmes et l’élévation du niveau de la mer. Une marée de tempête est une brusque montée des eaux de la mer ou d’un lac envahissant les terres due aux vents forts associés à un cyclone s’approchant des côtes, et, secondairement, aux faibles pressions de la tempête. Les marées de tempête sont réputées pour leur force destructrice en termes d’infrastructures et de vies humaines.
Vagues de chaleur, pluies torrentielles, inondations, sécheresses extrêmes, tempêtes et cyclones tropicaux, entre autres, sont des exemples des phénomènes climatiques extrêmes.
L’élévation du niveau marin est une des conséquences du réchauffement climatique, et ce via deux processus principaux : la dilatation de l’eau de la mer (puisque les océans se réchauffent) et la fonte des glaces terrestres. Les phénomènes climatiques extrêmes et l’élévation du niveau de la mer sont, entre autres, des conséquences du réchauffement climatique. Celui-ci est une augmentation globale de la température moyenne de la Terre causée par des émissions massives de gaz à effet de serre (GES) par les pays développés. Les GES concernent notamment le dioxyde de carbone (ou gaz carbonique), le méthane, le protoxyde d’azote, l’ozone, les gaz chlorofluorocarbones et l’hexafluorure de soufre.
Selon le document, le niveau de la mer à Port-Louis s’est élevé d’environ 3,8 mm par an ces 5 dernières années. La montée annuelle moyenne des eaux de la mer a été de 2,1 mm entre 1998 et 2007.
D’autre part, la température moyenne à Maurice a augmenté de 0,74 C°, comparé aux années 1961-1990. On s’attend toutefois à ce que la température augmente de 2°C d’ici 2070 à Maurice.
D’après le dépliant, les impacts de cette élévation du niveau de la mer à Maurice sont notamment une accélération du phénomène de l’érosion des plages, l’inondation des zones côtières, la salinisation des nappes d’eau souterraines se trouvant sur les côtes, le blanchiment des coraux et la dégradation des infrastructures côtières.
Avec la montée des eaux résultant des cyclones de plus en plus destructeurs et des marées de tempête de plus en plus fortes, le phénomène de l’érosion côtière ira en s’aggravant. La croissance des coraux sera moindre que celle de la montée des eaux, ce qui signifie que des vagues de plus en plus fortes gagneront les côtes, accentuant l’érosion des plages.
De même, la force grandissante des vagues déferlantes et des marées de tempête inondera les infrastructures peu élevées, telles que routes, habitations et installations récréatives. Selon un rapport du National Disaster Risk Reduction and Management, 12,2 km2, 60 km de routes principales et 80 km de routes secondaires sont à risques.
Selon le quatrième Rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), avec une élévation de la température à la surface de la mer de plus de 2°C, davantage de coraux mourront. En 1998, à Maurice, jusqu’à 95% des coraux de notre région sont morts suite à un réchauffement rapide de nos eaux, associé au  phénomène El Nino.
Les autres impacts de l’élévation du niveau de la mer à Maurice sont la dégradation des zones humaines et des mangroves (lieux de reproduction pour les poissons, crabes, crevettes et oiseaux de mer, entre autres), la destruction des monuments et sites touristiques, et l’acidification de l’océan.

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