Colère en raison du retour au travail dans des conditions climatiques « dangereuses »

Les fortes rafales persistent toujours. La pluie s’abat sans cesse. Plusieurs routes à travers l’île sont obstruées, provoquant mort d’homme. Des régions sont inondées. Mais malgré ces conditions dangereuses, les Mauriciens ont dû retourner au travail suite à la levée de l’alerte cyclonique, ce jeudi matin. Provoquant ainsi une colère généralisée et l’incompréhension.

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« Pena okenn konsiderasion, fran tou! », s’insurge une habitante de Quatre-Bornes, âgée d’une vingtaine d’années. « Je ne comprends pas le gouvernement. Nou ki bizin al travay zordi. Les autorités auraient dû repousser la reprise d’un jour » après le passage du cyclone.

Tôt ce matin, un motocycliste, âgé de 54 ans, a perdu la vie en se rendant sur son lieu de travail. Il circulait à Trou-aux-Biches et a heurté un arbre tombé en plein milieu de la route. Les secours dépêchés sur place n’ont pu que constater son décès.

Se rendant à sont travail au volant de sa voiture, un responsable informatique d’une firme privée du nord est passé sur le lieu d’accident à Trou-aux-Biches quelques minutes après. « Ca m’a fait paniquer », dit-il. « C’était une erreur d’enlever l’avertissement de cyclone classe 4 aussi tôt ».

« Mo pa ti dakor. Ti ka’av met lavi dimounn an danze », fustige un employé de Pailles. « Quand je me suis levé, visuellement il y avait encore des conditions cycloniques de classe 4. En venant au travail, les chemins étaient bloqués par les arbres tombés sur la route ».

« Get inn ena lamor »

« Mo kontan! Mo’nn tro res lakaz, fatige roule dan de lasam », commente un travailleur d’Ebène habitant le centre, qui considère que la route était « praticable » malgré « quelques branches sur le chemin ».

« Comment font ceux qui n’ont pas de voitures? », questionne une habitante de Pointe-aux-Sables, qui a eu toutes les peines du monde pour se rendre au travail à Port-Louis, plusieurs routes de sa localité étant obstruées par des chutes d’arbres, de pylônes électriques, ou des accumulations d’eau.

« Plusieurs voitures, comme la mienne, ont dû rebrousser chemin de nombreuses fois. Il n’y avait aucune indication et on ne savait pas quoi faire. En plus, la région n’est plus alimentée en électricité depuis hier soir », ajoute-t-elle, soutenant avoir dû quitter ses enfants chez une voisine pour se rendre au travail.

« Les autorités ont pris des décisions trop rapidement », observe Pierre, un habitant de Petite-Rivière. « Get inn ena lamor. Ils auraient dû attendre avant de lever l’alerte. Je suis sûr que ceux qui ont dû prendre le bus ne se sentent pas en sécurité ».

« Nous voyons ce matin que les protocoles cycloniques ne sont pas adaptés à la réalité de la météo », commente la Commission Développement Durable du MMM, dans un post publié sur Facebook.

« Avec des vents dépassant les 80km/h dans certaines régions, de fortes pluies et des routes difficilement praticables, il est clair que nous ne sommes pas dans une situation où l’activité économique peut reprendre normalement », est-il ajouté.

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