Avec les récentes pluies : Pas de pénurie de légumes en vue pour les planteurs

Si certaines plantes grimpantes, comme les margoses, pipangailles et autres voèmes, sont susceptibles d’être affectées avec les dernières pluies, de même que les fines herbes, Krit Beeharry, de la Plateforme des planteurs des îles, et Kreepalloo Sunghoon, de la Small Planters Association, ne prévoient cependant pas de pénurie de légumes pour les prochains jours. « Au contraire, les brèdes seront disponibles en quantité et la qualité sera aussi bonne », indique Kreepalloo Sunghoon, qui regrette toutefois que des marchands de légumes aient déjà augmenté leurs prix.

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Avec les pluies se faisant de plus en plus insistantes, des planteurs ne prévoient pas de pénurie de légumes, notamment en amont de la période de jeûne pour les fêtes de Cavadee et Maha Shivaratree. « Presque toutes les variétés les légumes sont disponibles. Il peut y avoir un petit décalage par rapport aux carottes suite à la sécheresse, mais l’Agricultural Marketing Board dispose déjà un stock.

Nous pourrons par contre remarquer moins de haricots verts sur le marché », note Krit Beeharry. Il estime que les légumes pourront être disponibles à des prix plus ou moins stables dans les jours à venir.

Par contre, explique-t-il, les pluies affectent les fines herbes (coriandre, thym, menthe). Certaines plantes sont attaquées en outre par des maladies, comme le Phytophthora, en temps pluvieux. Cet agent pathogène cause la pourriture des racines et crée des taches sur les feuilles.

Les pommes d’amour risquent de même d’en être affectées. « Si on n’arrive pas à les traiter, ce sera un peu compliqué dans les sept à huit jours qui suivent. De la moisissure apparaîtra. Par ailleurs, s’il y a accumulation d’eau, les racines des plantes seront pourries. De l’autre côté, le temps pluvieux diminue la présence des insectes », fait-il comprendre.

Les piments figurent également parmi les plantes pouvant être affectées par les maladies s’il continue de pleuvoir. « Les plantes ne mourront pas, mais les fruits seront affectés, et il faudra alors attendre une quinzaine de jours pour de nouvelles productions », indique-t-il.

Si les pluies persistent, poursuit Krit Beeharry, « il n’y aura pas de pollinisation, car les pollens partent avec la pluie ». Il ajoute : « les productions baisseront un peu, ce qui pourra impacter légèrement les prix. Toutefois, cet impact n’est pas pour tout de suite, mais pour dans deux semaines. Cela concerne les productions qui devaient être là dans deux semaines, mais qui n’ont pu aboutir en l’absence de pollinisation. »

Kreepalloo Sunghoon, de la Small Planters Association, explique pour sa part qu’a priori, les pluies représentent une manne pour les planteurs et leurs champs. Toutefois, si elles durent et sont intenses, elles peuvent poser problème pour la production.

« Les plantes ont aussi besoin d’un peu de soleil. Si l’eau est en excès dans le sol, les racines pourrissent. Les plantes cesseront alors de fleurir, mais des branches pousseront. Cependant, elles tarderont à rapporter. Pour l’heure, dans mes champs, dans le Nord, l’eau de pluie est absorbée par le sol, ce qui est une bonne chose. Il y a une semaine, on prévoyait que les pluies nous apporteraient plus de légumes dans une quinzaine à une vingtaine de jours, mais vu que les pluies durent, ce délai sera repoussé  », dit-il.

Kreepalloo Sunghoon prévoit une légère baisse dans la production à partir de la semaine prochaine, mais cela devrait reprendre dans une vingtaine de jours. « Quand il y a beaucoup de pluies et de chaleur, une bactérie apparaît dans la terre, attaquant les

cultures », dit-il.

Quels légumes trouvera-t-on chez les maraîchers et ceux qu’on trouvera le moins ? « Nous avions un stock de pommes d’amour vertes que nous avions récoltées et qui seront disponibles pour encore une quinzaine de jours. Après cette période, le prix des pommes d’amour risque d’augmenter. Les plantes grimpantes (lianes), comme les margoses, pipangailles et voèmes, seront affectées. Elles seront donc un peu plus chères. De plus, avec la forte demande en légumes pour la période de jeûne en février, les marchands risquent de pratiquer des prix forts. Quant aux autres légumes, pas de pénurie à prévoir. Nous avons déjà un stock de giraumons pour au moins trois mois. Malgré tout, certains marchands en profiteront pour augmenter les prix, mais cela ne devrait pas dépasser les Rs 25 à Rs 30 la livre », rassure-t-on au sein de la communauté des planteurs.

Kreepalloo Sunghoon regrette l’absence d’un règlement pour fixer les prix des légumes. « Si tout le monde sait que le prix des pommes d’amour, par exemple, est de Rs 18 la livre, on ne va pas en acheter à Rs 60. Par manque d’informations, il peut y avoir des prix très disparates. J’ai remarqué que les marchands ont déjà augmenté les prix de Rs 35 à Rs 40 par exemple. En temps difficile, où les légumes se font rares ou sont chers, le gouvernement peut baisser les prix des légumes qui sont sous son contrôle, comme les oignons et les pommes de terre », dénonce-t-il.

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