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EMPIRE RAWAT : BAI, un constat d’EY Mtius avant l’adjudication des « bids »

Avec l’adjudication de trois entités de l’empire Rawat, en l’occurrence la clinique Apollo-Bramwell, Iframac et Courts, entamant une phase délicate, les autorités, dont le ministère des Services financiers, ont voulu prendre une double assurance quant à la validité et la rentabilité de l’exercice. La Financial Services Commission (FSC) a pris la décision de solliciter les services de la firme d’experts-comptables, EY Mauritius (anciennement Ernst & Young) en vue de soumettre un rapport complet sur les procédures avant l’adjudication des offres pour la reprise de ces opérations. À la mi-journée, des informations recueillies de sources officieuses indiquaient que l’ouverture des offres pourrait être avancée de 24 heures, soit très probablement cet après-midi au lieu de demain. Sur le front des enquêtes relatives à la BAI-Mega Financial Scam au Central CID, le rendez-vous pour interrogatoire Under Warning de Seemadree Rajanah, Chief Operating Officer et bras droit du Chairman Emeritus de BAI toujours en fuite en France, Dawood Rawat, qui avait été pris pour demain, a été reporté à la semaine prochaine par des hommes de l’assistant commissaire de police, Heman Jangi.
Suite à des consultations de haut niveau entre le ministère des Services financiers, la Financial Services Commission et les deux Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet, le bureau d’experts-comptables d’EY Mauritius s’est vu confier une ultime mission avant le démembrement final du conglomérat BAI. Ainsi les Senior Partners d’EY Mauritius devront soumettre un rapport complet sur les procédures engagées en marge de l’Expression of Interest et le choix des repreneurs avant toute décision officielle.
Cette étape est prévue dans le nouveau texte de loi voté à l’Assemblée nationale en avril dernier pour tenir compte des répercussions du BAI Ponzi Scheme de l’ordre de Rs 23 milliards. Ce sera la base de ce rapport, dont le principal motif sera la bonne gouvernance, que le choix des repreneurs sera entériné. Toutefois, à l’hôtel du gouvernement aussi bien qu’au ministère des Services financiers, l’on souligne le fait que deux facteurs déterminants devront être pris en compte lors de cette étape.
Au cours des séances de travail, se déroulant dans la nuit d’hier à ce matin, il a été rappelé aux différentes parties concernées que la sauvegarde des intérêts des clients du défunt groupe BAI et la préservation au maximum des emplois dans ces trois compagnies devront constituer des « Defining Factors ». Les propositions de redéploiement des membres du personnel de ces compagnies devront peser de tout leur poids lors de l’évaluation. « Il ne peut être question de braderie comme tentent de le faire croire ceux qui ont orchestré et également qui ont bénéficié de la banqueroute annoncée du groupe BAI. Tout se fera dans la transparence et nullement recouvert d’un voile opaque comme les avances de Rs 650 millions, puisées de BAI Co (Mtius) Ltd et accordées à Dawood Rawat au cours de ces cinq dernières années, pour ne parler que de cela », indique-t-on officiellement à l’hôtel du gouvernement.
Pour les quelque 1 500 employés, dont presque la moitié en service à la clinique Apollo-Bramwell, la fin du suspense devra intervenir dans les prochaines heures. L’ouverture des 23 Bids soumis, selon des sources officieuses, pourrait intervenir dès cet après-midi sous le contrôle de la FSC à moins que celle-ci ne décide de maintenir le calendrier initial de vendredi.
À ce stade, aucune des sources officieuses approchées ne veut s’aventurer à quantifier les recettes générées par cet exercice d’Expression of Interest. Dans un rapport en date du 24 avril dernier, le bureau d’experts-comptables de BDO, agissant en tant que Financial Advisers pour le compte de la FSC, avait identifié les Price Tags suivants : Rs 1,7 milliard pour la clinique Apollo-Bramwell, Rs 1,3 milliard pour Iframac et Rs 1,2 milliard pour Courts.
Entre-temps, il est question des développements au niveau des Liabilities de ces compagnies et également de la réticence exprimée par Daimler pour octroyer à tout éventuel repreneur la représentation de la prestigieuse franchise de Mercedes-Benz ou encore de la Revenue-Puller que constitue la marque japonaise Mitsubishi. Il y a également un Discount à prévoir dans ces Price Tags si le maintien du nombre d’emplois dans les entreprises est imposé comme une quasi sine qua non.
Dans les milieux officiels, on s’appesantit sur le fait que toute indication au sujet de l’identité des repreneurs ne sera connue qu’au début de la semaine prochaine après un premier exercice d’évaluation des offres par rapport aux critères majeurs définis.
En ce qui concerne le déroulement des enquêtes relatives à l’opération de Daylight Robbery, le calme plat sera de mise pour cette semaine avec le renvoi de l’interrogatoire de Seemadree Rajanah, l’homme-orchestre derrière les transferts de fonds au profit de Dawood Rawat. Les conseils légaux de ce Top Manager de BAI ont été informés en fin de semaine qu’ils devront faire preuve de patience jusqu’à la semaine prochaine, le temps que les limiers du Central CID peaufinent le questionnaire pour cet exercice.
Les hommes de l’ACP Jangi comptent concentrer leurs tirs sur les 135 versements pour un montant de Rs 653 186 456 sous forme d’avances en faveur de Dawood Rawat selon les informations puisées du BAI Investment Ledger du 30 décembre 2008 au 31 décembre 2014. Cet inventaire est édifiant à plus d’un titre, car toutes les dépenses du clan Rawat ont été financées à partir de ces détournements de fonds allégués, dont
Rs 3 millions en juillet 2009 pour l’acquisition d’un bateau de plaisance pour le plaisir du Chairman Emeritus
Rs 10,2 millions en novembre et décembre 2009 en passant par la Bramser Services Ltd pour l’acquisition d’actions en faveur de KLAD Investment de Dawood Rawat, basée aux Bahamas,
Rs 16,9 millions le 16 septembre 2009 pour l’acquisition d’une propriété immobilière,
Rs 5,3 millions en décembre 2010 pour une grosse cylindrée au nom de Laina Rawat, celle qui a logé en Cour un cas de réclamations de Rs 2,2 millions pour sa police d’assurance,
Rs 30 millions en octobre 2010 « for various payments on behalf of Mr Dawood Rawat as requested by Finacc, 04 March 2011 »
Rs 30 millions en décembre 2011, montant transféré sur le compte du Chairman Emeritus,
Rs 39,5 millions en tranches de Rs 5 millions (voir fac-similé) plus loin en décembre 2013 toujours au nom de Dawood Rawat ou encore
Rs 100 millions, soit Rs 50 M, Rs 20 M et Rs 30 M successivement en novembre 2014, soit juste avant les dernières élections générales de décembre 2014.

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