- Narendranath Gopee : « Pourquoi avoir réduit la période de résidence dans le pays de sept à quatre ans ? Pour qui ? »
Certains critères ont été revus concernant l’éligibilité aux bourses de l’État pour les candidats du HSC. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres, le 15 janvier dernier, qui a annoncé la promulgation de l’Education (Amendment) Regulations 2021. Des syndicalistes interrogent les raisons derrière ces changements. Patrick Freyneau, président de la Secondary and Preparatory School Teachers and other Staff Unions, se demande si « ces modifications, à la veille des examens, relèvent d’une Tailor-Made Decision ». Narendranath Gopee, président de la FCSOU et ancien enseignant, estime, lui, que la vice-Première ministre et ministre de tutelle, Leela Devi Dookun-Luchoomun, « devrait venir expliquer les raisons de ces amendements ».
D’après la modification des règlements susmentionnés, désormais, un candidat ayant résidé à Maurice pendant au moins quatre ans pourra être éligible à une bourse de l’État alors que, jusqu’ici, le candidat devait avoir résidé dans le pays pendant sept ans. Pour Patrick Freyneau, ce changement « ne sera pas sans conséquence » sur ceux qui concourent à des bourses de l’État. « La période de sept ans a été réduite à quatre ans pour les examens qui arrivent. Auparavant, il fallait que l’élève ait fait la Form I au HSC pour pouvoir concourir. C’est un problème pour ceux qui vont concourir aux bourses. Cela change la donne. »
Narendranath Gopee estime que « si les Education Regulations accordent le pouvoir à la ministre d’introduire des règlements ou d’amender des règlements, elle se doit de venir expliquer pourquoi elle a réduit cette période de sept à quatre ans ». Il ajoute : « Cela donne l’impression qu’il y a quelque chose qui est en train de Cook Up dans son esprit. À travers cet amendement, on a l’impression que c’est taillé sur mesure de manière à protéger certaines personnes. Mais qui ? Elle doit venir dire ! »
D’ailleurs, ajoute-t-il, cette décision a été prise « sans consultation » avec les syndicats. « Qui sont les principaux “stakeholders” ? Ce sont bien les élèves et les syndicats. La ministre aurait dû consulter les Student Council des collèges et les syndicats pour leur expliquer sa démarche. Est-ce que c’est pour les expatriés, enfants de consuls qui viennent de l’étranger et qui intègrent nos collèges à partir de la Form IV ? Ou alors est-ce pour ouvrir un chemin pour les élèves des collèges privés ? La ministre ne peut apporter un tel changement sans éclairer les parents. »
Le président de la FCSOU fait par ailleurs remarquer une incohérence : « La date du 1er décembre pour tenir compte de la durée de temps que l’élève a faite au collège est demeurée le 1er décembre de l’année où il prend part aux examens alors que le calendrier scolaire a changé… » Autre changement : l’annonce de la révision des matières que les candidats peuvent choisir pour concourir aux bourses. Pour Narendranath Gopee, « il n’est pas concevable que quatre mois avant les examens, on annonce de nouvelles matières ». Il poursuit : « Si un candidat veut choisir une des nouvelles matières, pourra-t-il l’étudier en quatre mois ? On a bulldozé un système qui avait fait ses preuves pour introduire le 9-Year Schooling. Aujourd’hui, on n’en comprend pas la pertinence. Ce sont les enfants qui servent de boucs émissaires ! »
Quant à Patrick Freyneau, « cela implique que ceux qui sont déjà en Lower 6 et qui ont déjà choisi leurs matières peuvent être pénalisés ». Il poursuit : « Il se peut qu’il y ait une matière parmi les nouvelles combinaisons qu’ils auraient préféré choisir. Mais c’est trop tard pour eux. C’est très grave qu’on vienne annoncer cela à la veille des examens. On se demande si ce n’est pas une Tailor-Made Decision. Si cela se révèle vrai, ce serait très grave. C’est une décision anticonstitutionnelle, car la bourse fait partie du droit à l’éducation. » Il invite donc les parents à réagir.