Le variant Omicron, qui sème la panique en Europe, aux États-Unis et dans d’autres régions du monde, est au coeur d’une polémique à Maurice. Dans un récent rapport technique, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne à ce sujet que « additionally, large increases are now starting to be seen in other african countries reporting cases of Omicron ». En tête de liste, Maurice est citée avec le nombre de cas positifs, passant de 733 à 6 415, soit 8,8 fois de plus entre le 6 et le 12 décembre.
Mais à l’hôtel du gouvernement, on conteste ces données officielles en soutenant qu’il y aurait une confusion entre des pays d’Afrique. Cependant, indépendamment de cette guerre des chiffres, la présence du variant Omicron sur le territoire mauricien bien avant la fin de novembre est confirmée, alors que le nombre de cas locaux de cette souche d’Afrique du Sud continue à croître.
Devant les risques, les autorités sanitaires ont pris en catimini la décision d’ordonner la quarantaine obligatoire au centre de réhabilitation de Pointe-aux-Piments pour tout cas suspect d’Omicron. En tout cas, un couple de professionnels, qui s’apprêtait à se rendre à l’étranger à la veille de Noël, vit ces jours-ci cette amère expérience, appelée à se répéter dans d’autres cas de tests PCR positifs.
Ce couple s’était rendu hier matin dans une clinique privée pour des tests PCR avant de prendre l’avion aujourd’hui pour se rendre à l’étranger. « Nous n’avons aucun symptôme. Mais à la clinique, le test s’est révélé positif. Nous n’avons plus d’autre choix que de nous auto-isoler et de reporter notre projet de voyage », raconte l’épouse, qui n’a pas encore digéré ce qui allait arriver en début de soirée.
« Sur le coup de 20h, alors que nous dînions, nous avions reçu un appel d’un préposé de la Santé nous ordonnant de nous rendre en quarantaine au centre de réhabilitation de Pointe-aux-Piments. La raison est qu’un exercice de séquençage avait révélé la présence du variant d’Omicron. D’abord, je me demande comment les autorités ont pu avoir des résultats du séquençage de nos échantillons en moins de 24 heures. Et puis, comment avons-nous pu contracter cette souche alors que nous n’avons fait aucun déplacement à l’étranger ? Il est plus qu’évident que le variant Omicron circule librement à Maurice », s’insurge l’épouse, craignant « une Panic Attack » dans la circonstance.
L’autre controverse est l’imposition de la quarantaine obligatoire au centre de Pointe-aux-Piments, alors que tout autre choix d’hôtel est aux frais du patient. « Le ministre Jagutpal peut-il nous dire au nom de quel règlement il nous impose cette quarantaine dans les conditions que nous connaissons ? C’est inadmissible la façon dont on traite les Mauriciens. Est-ce à dire que tout cas suspect à un test PCR du privé mène obligatoirement à la quarantaine ? » se demande-t-elle, alors que les autorités se veulent intraitables pour la quarantaine dans ce cas.
