Le Collectif mauricien pour Roches-Noires, qui préconise un développement alternatif pour le site de la zone humide de cette région, franchit un autre pas décisif. Ce collectif, qui comprend certaines entreprises mauriciennes, fait appel à des experts internationaux en conservation environnementale. Ainsi, une équipe d’experts a été constituée pour dessiner les contours de ce parc naturel pérenne et ouvert à tous.
Jean-Baptiste Routier et Matthieu Wemaëre, comptant respectivement plus de 20 et 30 ans d’expérience dans le développement de projets de conservation et de gestion d’espaces naturels, ont eu le mandat visant à définir les grands axes du parc dans cette zone aux qualités écologiques exceptionnelles.
Jean–Baptiste Routier, dorénavant installé à Maurice, est biologiste et géographe avec plus de 22 ans d’expérience dans la direction de projets de conservation et d’adaptation au changement climatique. Il a développé une expertise dans la gestion durable des espaces naturels tropicaux, les études d’impact dans le secteur de l’exploitation minière, l’analyse des politiques environnementales, l’agriculture durable, et la gestion de la biodiversité.
Un communiqué émis à cet effet note que ses récents projets comprennent le développement d’un projet carbone au Bangladesh et au Cambodge, une étude d’impact pour un projet d’extension des parcs nationaux en Argentine, et une assistance technique à la Commission du Mékong pour l’accès aux financements climat.
De son côté, Matthieu Wemaëre est avocat inscrit aux Barreaux de Paris et Bruxelles, spécialisé en droit et politique de l’environnement et du climat depuis 1992. Fort de près de 30 ans d’expérience, il a participé à de nombreux projets internationaux, y compris en tant que chef de projet, pour la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la biodiversité.
Cet expert assiste des clients, notamment des ONG environnementales, devant les juridictions françaises et européennes. En tant que chercheur associé à l’IDDRI et au CERIC, il contribue à l’élaboration de politiques environnementales et climatiques au niveau international. Il a également joué un rôle clé dans les négociations de plusieurs accords internationaux sur le climat et la biodiversité.
Les deux experts, assistés par leurs équipes respectives, auront pour mission d’établir les lignes directrices et le cadre qui serviront au développement du projet, dont des propositions sur les modèles de gestion possibles, le véhicule juridique à mettre en place pour assurer la participation pérenne du plus grand nombre et les activités concrètes d’économie verte et bleu à développer en lien avec les habitants de Roches-Noires.
Ce projet de parc naturel porté par le Collectif mauricien pour Roches-Noires se présente comme une alternative au développement immobilier dans la zone humide. Pérenne et ouvert à tous, ce parc s’étendra sur les 358 hectares constitués entre autres de forêts de mangrove et sera créé en collaboration avec les communautés locales, les Ong et les associations de défense de l’environnement actives dans cette région.
Connecté aux autres espaces et parcs naturels de l’île, il viendra enrichir le parcours vert proposé aux amateurs d’écotourisme. Il s’inscrit ainsi pleinement dans la démarche nationale de protection et de conservation de la biodiversité locale et dans les ambitions économiques du pays.
Le Collectif est composé de quatre entités économiques phares, soit Eclosia, IBL,Currimjee et Scott. Ces partenaires ont pris l’engagement de mettre en place un modèle de gouvernance qui garantira la pérennité du parc et le maintien dans la durée de ses objectifs. Le Collectif, qui a été approché par des entreprises, des Ong ainsi que par des particuliers, enthousiasmés par l’initiative, compte ouvrir à ces partenaires potentiels la participation dès que l’étape initiale de sécurisation du terrain aura été franchie.
Des contacts informels ont cependant déjà été établis, notamment avec les représentants du village de Roches-Noires. Ces échanges permettront d’élaborer de concert avec les habitants des activités qui seront économiquement et socialement bénéfiques à la région tout en favorisant le développement d’une économie bleue et verte, s’appuyant sur des certifications internationales à haute valeur ajoutée environnementale.