(Tirs croisés) Politique : Quand du sang neuf est loin de suffire

Le thème revient sur le tapis après les propos du leader du PTr : « Il faut du sang neuf. Les anciens doivent céder la place. » Du sang neuf, soit, mais encore ? Que valent de nouvelles têtes face à de puissants anciens ? Quand bien même vaillants, compétents et motivés seraient de nouveaux venus, que seraient-ils face au blocage des plus anciens ? Comment faire de la place aux nouveaux quand rester au pouvoir est l’obsession des anciens ?

- Publicité -

Pour Kugan Parapen de Rezistans ek Alternativ, s’il est une évidence qu’il faut du sang neuf en politique, le fait qu’on dise que les anciens doivent céder la place s’apparente plus à une stratégie politique qu’à une réelle envie de changement. Au-delà du renouveau, estime-t-il, c’est le système politique qu’il importe de changer.

« Un système politique qui permet à 38% des électeurs de bénéficier d’une majorité parlementaire confortable est inéluctablement mauvais et dangereux. Sauf que dans notre République, cet état de choses ne choque pas l’opinion plus que cela et c’est cela aussi notre problème. » Le renouveau en politique passe, dit-il, inévitablement par une révolution chez l’électeur. « Tant que le peuple élira de nouvelles têtes adeptes de vieilles idées, le renouveau en politique laissera un goût amer à la population. »
Faizal Jeeroburkhan de Think Mauritius considère également que le renouveau en politique ne doit pas s’arrêter au changement de partis ou des politiciens mais doit davantage impliquer « un changement drastique dans la philosophie, l’organisation et le fonctionnement politique avec une vision, des objectifs et des stratégies bien définies ». Un changement où « les intérêts des citoyens et du pays passent avant ceux du parti ». Ce qu’il dit ne pas constater malheureusement, les politiciens étant « empêtrés dans des discussions stériles autour du poste de Premier ministre, des répartitions des tickets et des ministères. Chaque parti insiste sur son propre agenda et ses intérêts, les affaires du pays étant le dernier de leurs soucis ».

José Moirt, avocat et membre de Linion Pep Morisien, affirme que du sang neuf en politique ne vaut rien si de nouvelles têtes arrivent dans un système qui a perduré et qui fait de la résistance. « Il faut avoir de nouvelles visions pour réinventer le pays. C’est pourquoi il faut changer le système car le problème est systémique. Il y a beaucoup de jeunes dans le présent gouvernement mais avec le même système, ils produiront les mêmes résultats », décrie-t-il. Il appelle ainsi à un réveil des Mauriciens. « Nous sommes capables. Nous sommes un peuple débrouillard, résilient, intelligent. Nous avons une population qui croit en Dieu. Nous avons tout ce qu’il faut pour réussir. Il faut simplement faire table rase des partis traditionnels. »

KUGAN PARAPEN (POLITICIEN) :

« L’émergence d’un nouveau système politique une nécessité démocratique »

« Il faut du sang neuf. Les anciens doivent céder la place », a dit le leader du PTr. Ces propos relancent le débat sur le renouveau en politique. Partagez-vous cette déclaration ?

Faire de la place pour les jeunes en politique peut paraître une initiative louable mais je ne suis pas de ceux qui pensent que le changement peut être programmé. Ne dit-on pas que le pouvoir ne se donne pas, il se prend.

C’est une évidence qu’il faut du sang neuf en politique mais le fait que nous disions que les anciens doivent céder la place s’apparente plus à une stratégie politique qu’à une réelle envie de changement. Si la vieille garde était pour une Winning Formula, ce besoin de changement ne serait probablement pas à l’agenda.

Donc, il est important de faire la nuance entre opportunisme politique et culture politique. Certains pays n’ont pas de problèmes à élire de jeunes leaders, pour

d’autres, c’est un peu plus compliqué.
Pour vous, parler de sang neuf en politique voudrait dire quoi : de nouveaux dirigeants au sein d’anciens partis ? Un nouveau et jeune Premier ministre ? Un nouveau parti au pouvoir ?

Un homme ou femme politique qui arrive à remettre sa pensée politique régulièrement en question et qui adopte une certaine contemporanéité dans sa pensée est définitivement préférable au sang neuf qui n’a pas d’idéologie et qui ne réfléchit pas.
Qui devrons-nous valoriser le plus ? Un vieux routier qui propose des solutions progressistes aux problèmes actuels ou un jeune politique qui est inapte à la réflexion politique et qui n’a comme atout que son profil ethnique et sa bonne cote chez les socioculturels. Pour un pays où deux patronymes se sont partagé les rennes du pays, le renouveau à la tête du pays est important pour la postérité.

Qu’est-ce que le renouveau en politique est-il susceptible de laisser espérer aux Mauriciens ?

Aux dernières élections générales, le Parlement a accueilli beaucoup de nouveaux membres et malheureusement, la grosse majorité d’entre eux sont de grosses déceptions. Il y a renouveau et renouveau.
Tant que le peuple élira de nouvelles têtes adeptes de vieilles idées, le renouveau en politique laissera un goût amer à la population. Le renouveau en politique passe inévitablement par une révolution chez l’électeur.
Cinquante-cinq ans après l’indépendance, le pays est-il prêt à avoir du changement au niveau de son système politique avec les principaux blocs toujours au contrôle en alternance ?

Non seulement le pays est-il prêt, il souffre aussi énormément de son héritage politique post-indépendance. Le système politique est désuet et empêche notre démocratie de s’épanouir. L’émergence d’un nouveau système politique est une nécessité démocratique.

Un système politique qui permet à 38% des électeurs de bénéficier d’une majorité parlementaire confortable est inéluctablement mauvais et dangereux. Sauf que dans notre République, cet état de choses ne choque pas l’opinion plus que cela et c’est cela aussi notre problème. Une population souvent déconnectée des normes démocratiques requises par une société qui fonctionne.

Du sang neuf, cela ne peut-il pas aussi être synonyme de manque d’expérience et de manque de vision ?

Le nouveau peut être inexpérimenté et fougueux mais il a aussi des atouts non négligeables et non des moindres par sa connexion avec le futur. La vie est un éternel recommencement et le sang neuf en est son incarnation.
L’équilibre, comme toujours, est souhaitable. Regardez au sein d’une équipe de sport collectif, même le joueur perçu comme indispensable devra être remplacé quand le poids de l’âge se fera ressentir. Vous pouvez vous imaginer ce qu’il adviendra à une équipe qui ne remplace pas ses vieux joueurs.

Au fil du temps, elle ne sera plus compétitive et se fera battre éventuellement par les autres équipes plus compétitives et plus dynamiques. Ce qui est valable en sport l’est aussi pour la politique. Il faut savoir se réinventer. Adapt or perish!
Les jeunes s’intéresseront-ils davantage à aller voter s’il y a du sang neuf parmi les candidats ?

C’est fort probable. Les jeunes électeurs doivent pouvoir s’identifier à ceux qui aspirent à les représenter. Bien qu’on doive pouvoir s’identifier à un politique sur une base idéologique, nous ne pouvons nier l’atout générationnel.
Le mot de la fin…

Il faut croire dans le vrai changement car celui-là est capable de faire des miracles. Et ce genre de changement n’arrive pas tous les jours. Se rallier à un parti politique uniquement parce qu’il propose de nouvelles têtes n’est pas la bonne solution. Les élections générales de 2019 en sont la triste illustration.

Privilégier l’être et non pas le paraître, telle devrait être la doctrine de l’électorat. Au vu de l’énorme déception des dernières années, le pays est avide d’un véritable changement. Le constat que beaucoup font est l’urgence du changement.
Au niveau de Rezistans ek Alternativ, nous partageons ce constat. D’ailleurs, le parti milite pour un changement en profondeur de notre démocratie depuis son existence. Beaucoup de choses ont été dites sur le récent move politique de Rezistans ek Alternativ d’aller à la rencontre des autres partis de l’opposition.

Rezistans ek Alternativ ne quémande pas d’alliances. Ce pèlerinage politique se voulait être un partage de ce constat de changement fondamental pour notre société. Notre message aux autres partis de l’opposition est limpide : venez de l’avant avec des réformes systémiques et une volonté réelle de changement. Notre démocratie est en danger et nous devons faire tout ce qui est de notre possible pour la sauver. Et cela passe obligatoirement par le changement. Le vrai changement.

FAIZAL JEEROBURKHAN (THINK MAURITIUS) :

« Un changement dans la philosophie »

« Il faut du sang neuf. Les anciens doivent céder la place », a dit le leader du PTr. Ces propos relancent le débat sur le renouveau en politique. Êtes-vous d’accord avec cette déclaration ?

Le renouveau à intervalles réguliers en politique est primordial et même indispensable pour le bon fonctionnement d’une démocratie. Cependant, les propos tenus par le leader du PTr ne sont pas valables. Il insiste pour régner en maître au sein non seulement de son parti mais de tout regroupement politique potentiel.
Il se contente de faire des déclarations verbales et des promesses mirobolantes pour amadouer les électeurs. Il n’a présenté aucun programme valable pour combattre les nombreux fléaux qui rongent la société et qui paralysent le pays.
L’espace politique local est malheureusement monopolisé par quatre partis traditionnels qui s’arrangent en alliance, souvent contre-nature, pour rafler le pouvoir à chaque joute électorale. Essentiellement, deux familles agissant en propriétaires des partis politiques se sont partagé le pouvoir pendant ces 55 dernières années.

Tous les leaders politiques ont tous utilisé le communalisme, le castéisme, les bribes et les fraudes électoraux, les slogans vides, les fausses promesses, la manipulation des médias publics, le concubinage avec les barons du secteur privé et les organisations socioculturelles et même la mafia pour s’agripper sans partage au pouvoir.
Cette culture politique, développée au fil des années, est imprégnée dans l’ADN des partis politiques traditionnels et dynastiques. Elle est incompatible avec le « sang neuf ».

Pour vous, parler de sang neuf en politique voudrait dire quoi : de nouveaux dirigeants au sein d’anciens partis ? Un nouveau et jeune Premier ministre ? Un nouveau parti au pouvoir ?

Le sang neuf n’évoque nullement un changement des partis et des personnages. Il signifie un changement drastique dans la philosophie, l’organisation et le fonctionnement politique avec une vision, des objectifs et des stratégies bien définies en termes d’économie, de société et de l’environnement.

Les intérêts des citoyens et du pays doivent passer avant les intérêts personnels ou les intérêts du parti. Celui-ci doit être proche et à l’écoute des citoyens. La consolidation de la démocratie, la justice, l’équité, la méritocratie, la bonne gouvernance, la transparence, l’efficacité et l’efficience, la redevabilité, l’indépendance et le bon fonctionnement des institutions publiques, les valeurs citoyennes et républicaines (la vérité, la justice, l’intégrité, la tolérance, l’unité, la discipline, etc.) doivent primer sur les considérations sectaires.

Le combat acharné contre le népotisme, la fraude et la corruption, l’impunité, le gaspillage, la pauvreté, la pollution et la dégradation de l’environnement, etc. doit être assuré par des institutions indépendantes et non politisées. Nous pourrions dire alors que nous avons du sang neuf.

Qu’est-ce que le renouveau en politique est-il susceptible de laisser espérer aux Mauriciens ?

Le renouveau en politique peut être positif ou négatif. Si nous nous retrouvons avec une équipe honnête, dévouée, compétente et consciencieuse, nous pourrons nous attendre à une amélioration de l’économie et de la qualité de vie des citoyens.
Mais il peut aussi bien être une déception indéniable si on fait élire des politiciens véreux et incompétents. Les élections ne serviront alors qu’à remplacer un groupe de mercenaires assoiffés de pouvoir et d’argent par un autre groupe de mercenaires. Ce sera une tragédie surtout pour nos jeunes qui songent déjà à émigrer vers des destinations qui leur assurent un meilleur avenir.

L’espoir est permis si les citoyens choisissent leurs représentants d’une façon intelligente, sans se laisser berner par les fausses promesses, le communalisme, les bribes électoraux, etc. et s’ils élisent des politiciens qui font la politique par amour pour la patrie et qui vont servir le pays sans se faire servir.

Cinquante-cinq ans après l’indépendance, le pays est-il prêt à avoir du changement au niveau de son système politique avec les principaux blocs toujours au contrôle en alternance ?

Malheureusement, la volonté de changement au niveau des partis politiques traditionnels n’est pas apparente et il n’y a pas de préparation pour la relève. Ils sont empêtrés dans des discussions stériles autour du poste de Premier ministre, des répartitions des tickets et des ministères, etc.

Les alliances hypothétiques sont toujours fragiles et incertaines car chaque parti insiste sur son propre agenda et ses intérêts, les affaires du pays étant le cadet de leurs soucis. Ils sont incapables de venir avec une vision et un programme électoral communs dignes de ce nom.

Les citoyens sont déboussolés dans ce brouhaha politique. Sommes-nous condamnés après 55 ans d’indépendance à toujours choisir entre deux dynasties (la peste et le choléra) qui sont responsables du marasme économique, social et environnemental où nous nous trouvons actuellement ? Le pays mérite bien mieux.

Du sang neuf, cela ne peut-il pas aussi être synonyme de manque d’expérience et manque de vision ?

C’est certain que les jeunes politiciens ont moins d’expérience politique mais pas nécessairement un manque de vision et d’engagement politique. Dans les années 70, les jeunes intellectuels gauchistes avec une idéologie bien définie ont dénoncé un système politique pourri, qu’ils ont réussi à mater après une longue lutte.
Mais pendant ces dernières décennies, les jeunes partis politiques n’ont pas réussi à s’imposer sur l’échiquier malgré leur sincérité, leurs engagements, leurs idées nouvelles, leurs programmes novateurs, etc.

Leur seul salut semble être un regroupement en une troisième force autour d’un programme commun et bien travaillé. Mais leur tâche sera ardue vu les milliards de roupies qui seront utilisées pour acheter les votes des électeurs et même les adversaires politiques.

Les jeunes s’intéresseront-ils davantage à aller voter s’il y a du sang neuf parmi les candidats ?

En général, les jeunes votants ont une très mauvaise notion de la politique bien que les quatre principaux partis politiques aient chacun une aile jeune. L’éducation à la citoyenneté et les débats sur les enjeux politiques n’existent pas dans le programme scolaire.

Il ressort d’un sondage de Transparency Mauritius en novembre 2013 que plus que 50% des jeunes ne s’intéressent nullement à la politique. Dans un tel contexte, je pense que le sang neuf parmi les candidats fera bouger les jeunes mais pas en masse.

Le mot de la fin…
Dans une démocratie, l’action politique est légitimée par les votes des citoyens. Les jeunes citoyens ont un poids politique considérable. Ils doivent réaliser qu’il s’agit de leur avenir et celui des générations futures. La balle est dans leur camp. En refusant de s’impliquer, ils permettent aux dinosaures et à la mafia politique de prendre le contrôle de l’appareil d’Etat à leur détriment. Peut-on s’attendre à un réveil en masse des jeunes ?

JOSÉ MOIRT (AVOCAT) :

« Pas uniquement de nouvelles têtes »

« Il faut du sang neuf. Les anciens doivent céder la place », a dit le leader du PTr. Ces propos relancent le débat sur le renouveau en politique. Êtes-vous d’accord avec cette déclaration et pourquoi ?

Il y a une contradiction dans cette déclaration venant d’un ancien Premier ministre ayant été à la tête du pays pendant 14 ans et leader de son parti depuis très longtemps. Ainsi va la vie : ceux qui sont âgés doivent céder la place aux autres.
L’humanité est ainsi constituée et c’est ainsi qu’elle progresse. Le leader du PTr a donc tout à fait raison de dire qu’il faut du sang neuf et qu’il faut “relooker” les membres du parti, les politiciens et ceux qui prennent des décisions. Il a tout à fait raison mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi cela ne s’applique pas à lui-même.

Un exemple concret : en 2019, on avait créé 100% Citoyens. Après six mois d’existence, il y a eu les élections générales. Le parti était satisfait de sa performance après six mois d’existence. Mais, moi, je n’étais pas satisfait et donc j’ai démissionné pour faire de la place à quelqu’un d’autre.

Si j’ai démissionné, ce n’est pas parce que j’étais vieux mais parce qu’il faut renouveler. Utilisons une analogie qui parlera à tous : prenons les équipes de foot. On peut être une vedette ayant à son palmarès des centaines de buts mais à un moment donné, il faut céder sa place pour le bien de l’équipe. C’est quelque chose de naturel !

Pour vous, parler de sang neuf en politique voudrait dire quoi : de nouveaux dirigeants au sein d’anciens partis ? Un mélange d’anciens et de nouveaux ? Un nouveau et jeune Premier ministre ? Un nouveau parti au pouvoir ?
Le sang neuf, cela ne veut pas dire uniquement de nouvelles têtes. Il faut réinventer le pays qui est au bord de la banqueroute. La situation concernant le Law and Order est au plus bas.
La situation économique vient corser davantage tout cela. Dans un contexte pareil donc, il ne s’agit pas seulement d’avoir de nouvelles têtes. Il faut avoir de nouvelles visions pour réinventer le pays.

C’est pourquoi il faut changer le système car le problème est systémique. Il y a beaucoup de jeunes dans le présent gouvernement mais avec le même système, ils produiront les mêmes résultats.

Qu’est-ce que le renouveau en politique est-il susceptible de laisser espérer aux Mauriciens ?
Il y a un déphasage énorme entre ce que veulent les politiciens traditionnels et les aspirations de la jeunesse mauricienne.

Ces politiciens traditionnels ne sont-ils pas à l’écoute de ce que désirent les jeunes, selon vous ?
Ils ne sont pas du tout à l’écoute. Ils les entendent mais ne les écoutent pas. C’est le cadet de leurs soucis. Leur agenda est d’arriver au pouvoir pour profiter du système. Ces gens ont besoin de la politique pour vivre. Il y en a qui n’ont jamais travaillé de leur vie. Ils ont besoin de la politique pour vivre. Les aspirations de la jeunesse ne figurent pas parmi leurs priorités.

Les jeunes s’intéresseront-ils davantage à aller voter s’il y a du sang neuf parmi les candidats ?

Les jeunes voteront non seulement s’il y a du sang neuf mais s’il y a un projet valable de société qui réponde à leurs aspirations. Il faut qu’ils voient qu’il y a un avenir dans ce pays, des possibilités d’évoluer dans un domaine qui les passionne ; un pays où ils pourront réaliser leur plein potentiel. Il y a du potentiel dans chaque être humain. Il faut que chacun puisse réaliser son plein potentiel. Si les jeunes voient qu’ils peuvent le faire à Maurice, ils resteront à Maurice.

Or, c’est bien parce que le pays ne leur permet pas de respirer et de vivre pleinement, à cause de l’existence d’obstacles liés au communalisme, au socioculturel, au népotisme et à la corruption qu’ils partent. Pas tout le monde n’est intéressé par les maldonnes. Il y a des gens qui veulent gagner leur vie honnêtement, sans passe-droit. Mais le système les force à avoir recours à leurs noms, à leur groupe ethnique, leur religion et leur couleur de peau. Le système ne fait que promouvoir cela. Quel jeune voudra rester dans un pays pareil ?

Cinquante-cinq ans après l’Indépendance, le pays est-il prêt à avoir du changement au niveau de son système politique avec les principaux blocs toujours au contrôle en alternance ?
Les Mauriciens sont prêts mais le système tient bon.

Si le système tient bon, les citoyens ne sont-ils pas quelque part responsables en votant pour les mêmes ?
Non, il y a les forces occultes, les forces économiques, les familles puissantes, les représentants socioculturels qui constituent le système. Les trafiquants font aussi partie du système. Croyez-vous que ces derniers ont intérêt que ce système change ? Non, ils vont tout faire pour le statu quo. Il n’y a pas que les lois et les institutions.

D’où viendra le changement ?
Le changement viendra du peuple. Là aussi, il ne s’agit pas de die hard des partis traditionnels.

Qu’espérez-vous pour l’avenir ?
J’espère un réveil des Mauriciens. On en est capable. On est un peuple débrouillard, résilient, intelligent. On a une population qui croit en Dieu. On a tout ce qu’il faut pour réussir. Il faut simplement faire table rase de ces partis traditionnels.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -