Post-Wakashio — Fin du nettoyage : Aucune indication sur la qualité de l’eau

Nikolaos Vlachos (Polyeco) : « Nous avons procédé au nettoyage, c’est au ministère de l’Environnement de faire des tests »

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Le nettoyage de la côte sud-est, suivant la marée noire du MV Wakashio, est complété. Au 31 décembre dernier, la firme grecque Polyeco avait annoncé la fin des opérations, tandis que la firme française Le Floch Depollution vient, elle, de compléter l’exercice le 9 janvier dernier. Il reste maintenant au Cedre, expert des pollutions en milieu aquatique, à valider le travail entrepris. Mais pour ce qui est de la qualité de l’eau, la balle est dans le camp des autorités mauriciennes.

Le lagon du sud-est a retrouvé sa couleur azur. Les activités nautiques sont à nouveau autorisées, mais les activités de pêche sont toujours interdites. Une situation qui crée des doutes dans la tête des Mauriciens, qui s’interrogent sur la qualité de l’eau dans cette région. Car même si la masse visqueuse et noire des hydrocarbures émanant du MV Wakashio a disparu, nul ne sait s’il y a toujours des résidus qui pourraient être nocifs pour la santé.

À cette question, Nikolaos Vlachos, Incident Commander de Polyeco, qui a dirigé les opérations de nettoyage, est catégorique : «Nous avons procédé au nettoyage. Pour ce qui est de la qualité de l’eau, c’est au ministère de l’Environnement de faire des tests et de se prononcer sur la question. » Toujours est-il que ce dernier a le sentiment du devoir accompli. Pendant les cinq mois écoulés, explique-t-il, les équipes sur différents sites, dont Pointe-Jérôme, Petit-Bel-Air, Mahébourg Waterfront et Mouchoir Rouge, se sont activé à redonner son aspect naturel à cette partie de la côte. « Il y a des endroits, comme l’Ile-aux-Aigrettes, où il a fallu recommencer plusieurs fois, jusqu’à ce que ce soit complètement propre. Sur d’autres sites, comme Petit-Bel-Air, je peux même dire que nous les avons laissés plus propres qu’avant. Il y avait en effet une certaine quantité de plastique qu’on a enlevé. C’est aux Mauriciens maintenant de s’occuper de leurs côtes et de ne pas les salir à nouveau. »

Au niveau de Le Floch Dépollution, Pauline Morvan, responsable du développement, laisse entendre qu’à part la pollution qui était visible, il y avait également des dépôts d’huile dans le sable qu’il a fallu faire remonter par des techniques précises, afin de pouvoir les enlever. « Cela nous a pris beaucoup de temps, mais nous avons terminé dans le délai prescrit. » Elle explique que les différents sites avaient des caractéristiques propres, notamment ceux avec des mangroves, qui posent des difficultés d’accès et qui nécessitent certaines précautions pour ne pas affecter les plantes.

La question qui se pose également, c’est l’état de santé des personnes qui ont été engagées par ces deux firmes pour le nettoyage. L’exposition aux hydrocarbures nécessite-t-elle un suivi médical régulier ? Pour Pauline Morvan, il ne faut pas s’inquiéter. « Nous avons donné toutes les protections nécessaires, c’est-à-dire les combinaisons, les bottes, les gants et les masques quand il le fallait. Nous-mêmes, nous faisons ce travail depuis longtemps. Nous avons fait des suivis en France et nous n’avons rien eu jusqu’ici. Tout dépend des conditions de protection. Il ne faut pas s’alarmer. »

Même réflexion du côté de Polyeco, où Nikolaos Vlachos souligne que les équipements utilisés sont spécifiquement conçus pour ce genre de tâche. « S’il y a des personnes qui souhaitent faire des suivis, elles peuvent le faire. Moi-même, j’en fais. Mais je peux assurer que cette opération s’est faite sans risques car nos collaborateurs étaient bien protégés. »
Au niveau de Japan P&I, assureur du MV Wakashio, qui a commandité ces travaux, on se dit satisfait, car on peut constater la différence entre les premiers jours suivant la marée noire et maintenant. « Tout ce que je peux dire, c’est que sans la collaboration des Mauriciens, on ne serait pas parvenu à ce résultat. Polyeco et Le Floch ont engagé environ 200 personnes qui, chaque jour, ont entrepris ce travail minutieusement. Ils étaient très appliqués et cela m’a impressionné », dit Ryo Kobayashi, envoyé à Maurice pour superviser les travaux.
Au total, 1 300 m3 de déchets liquides et 7 900 m3 de déchets solides ont été recueillis. Les déchets liquides sont recyclés par Virgin Oil et Eco Fuel, tandis que les solides, eux, sont stockés à La Chaumière pour être envoyés à l’étranger.

COMPENSATION : Les premiers paiements à la fin du mois

Rs 40 000 maximum. C’est le montant de la compensation que le Japan P&I versera à ceux qui ont fait des réclamations individuelles fin janvier. Il s’agit de pêcheurs, skippers, commerçants ou toute personne affecté par la marée noire et qui a fait une demande de compensation. Un représentant de l’assureur est déjà à Maurice pour signer les documents nécessaires, mais il se trouve en quarantaine. Il y a environ 3 000 réclamations individuelles. Pour le moment, seules les compensations jusqu’à Rs 40 000 seront versées.
Pour ce qui est de la réclamation du gouvernement, cela prendra du temps, car il y a des procédures à suivre. Toujours est-il qu’il y a déjà un premier paiement, représentant le coût des opérations, notamment l’utilisation des hélicoptères dans l’opération de pompage. « L’assureur rembourse au gouvernement mauricien les sommes dépensées sous le Solidarity Grant. Il y a donc un paiement de Rs 12 M qui a déjà été fait», dit Ruzayna Beegun, porte-parole de Japan P&I à Maurice.

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