Malgré la hausse du nombre de cas de contamination au Covid-19 dans le pays, le Mauritius Labour Congress (MLC) rejette la possibilité d’un troisième lockdown. Elle prône plutôt un couvre-feu national à Maurice entre 19h et 5h du matin dans une tentative de briser la chaîne de briser la chaîne de transmission du Covid-19 et du variant Delta.
Le président du MLC, Haniff Peerun anticipe qu’un troisième confinement national mettra l’économie à genoux et que de nombreux travailleurs risquent de perdre leur emploi, avec « une nouvelle souffrance » pour des petits entrepreneurs.
« Il faut se rendre à l’évidence qu’il y a des gens qui travaillent le matin pour pouvoir manger le soir », a-t-il souligné en présence de ses membres et de ses affiliés notamment la Nurses’ Union, la Ministry of Health Transport Workers Union et la Senior and Other Nurses Staff Association.
Le syndicaliste se dit favorable à une série de mesures dans la conjoncture, notamment l’accès supermarchés par ordre alphabétique ; la réduction du nombre de personnes autorisées à prendre part un rassemblement (25 au lieu de 100) ; la réintroduction de la distanciation sociale dans les autobus avec un passager par siège ; un plus grand nombre d’employés à travailler à domicile dans les secteurs privé et public ; une assurance médicale aux Frontliners et une distribution gratuite de masques conformes aux règlements et des Hand Sanitizers à toute la population.
Le MLC souhaite une collaboration entre l’État et le secteur privé en vue de parvenir à de bons résultats. « Comment se fait-il que l’on peut distribuer gratuitement des préservatifs et des seringues dans le pays mais pas des masques ? », s’est interrogé le syndicaliste dans un contexte sanitaire qui suscite une grandissante inquiétude.
Le président du MLC, notant que de plus en plus de jeunes succombent au virus du Covid-19, indique que ce regroupement ne peut rester insensible à une telle situation.
« Ce n’est pas le moment de jouer au Blame Game. Je lance un appel solennel à tous les politiciens et à la population pour qu’ils comprennent que la situation est vraiment grave dans le pays et que nous devons assumer nos responsabilités rapidement. Il ne faut pas politiser cette situation. Il faut que chacun respecte le protocole sanitaire préconisé par le gouvernement », a déclaré Haniff Peerun. Il affirme aussi que les autorités doivent mettre l’accent sur l’éducation au lieu de la répression.
Pour sa part, Boolanath Jeewooth, président de la Nurses’ Union, souligne que des membres du syndicat sont en train de travailler actuellement sur des cas critiques où des gens se retrouvent sur l’asphalte et qu’il fallait les transporter à l’hôpital.
« Le ministre de la Santé est en train d’ouvrir de nouveaux centres de vaccination, de nouveaux Testing Centers mais sait-on déjà si le personnel de santé est en mesure de faire face à la situation? », s’est-il demandé.
Le président de la Ministry of Health Transport Workers Union, Boodia Kirshsadeon, rappelle qu’il n’y a pas de suivi après qu’une personne a été testée positive dans un Testing Centre. « En l’absence d’un moyen de transport, la personne prend l’autobus pour aller s’isoler chez soi. Je lance un appel au ministre de la Santé : il faut prendre en charge une personne qui a été testée positive pour que le virus ne se propage pas », a-t-il fait ressortir.