Taxis basés dans les établissements hôteliers: Atma Shanto se retire en tant que syndicaliste de la FHTA

« L’attitude mercantile du président et ses accointances avec le gouvernement me sidèrent »

Le torchon brûle entre la  Federation of Hotel Taxis Association (FHTA) et son négociateur syndical, Atma Shanto, de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), au point que ce dernier a confié à Week-End qu’il ne collaborera plus avec le syndicat des taximen et son président Yashpal Murrakhun.

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« Quelques membres de la FHTA, avec son président en première ligne, se sont laissés berner par les promesses fallacieuses du gouvernement, de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) et du National Productivity &  Competitiveness Council (NPCC) et se sont ainsi déviés des objectifs de cette fédération qui est de combattre pour le bien-être de leurs employés », nous confie Atma Shanto pour justifier sa décision. Nous avons tenté, en vain, à plusieurs reprises, de joindre Yashpal Murrakhun au téléphone pour avoir son avis sur toute la question.

Neuf ans après sa création en 2013, la FHTA regroupe aujourd’hui divers syndicats répartis dans les hôtels des quatre coins de l’île. Atma Shanto, qui figure parmi les membres fondateurs, soutient que « nous avons créé cette fédération à but non lucratif avec un objectif ferme qui est de défendre bec et ongles les droits des taximen du secteur hôtelier qui ont été bafoués à maintes reprises, ces 20 dernières années », et en veut pour preuve « la manifestation qu’on a organisée devant l’hôtel Veranda le 13 mars 2018 pour déplorer le fait que plusieurs hôtels ne respectaient pas la décision du gouvernement de mettre sur pied le Taxi Desk dans l’enceinte de leur établissement. La même année, nous avions manifesté contre la décision du ministre du Commerce d’interdire aux taximen d’importer des véhicules. »

À cela s’ajoute la longue bataille des taximen d’hôtels pour que le gouvernement fasse marche-arrière dans ses velléités d’introduire les services de taxis Uber à Maurice. Or, selon Atma Shanto, « je constate que la FHTA a créé l’application MoTaxi qui leur permettrait de toucher des commissions pour la réservation en ligne d’un taxi. Comble de l’ironie ! » Le principal objet du courroux d’Atma Shanto demeure, toutefois, les « accointances de plus en plus évidentes entre la FTHA et le gouvernement » qui ont envenimé les relations entre les deux fédérations.    

Pour comprendre la genèse de cette dissonance, il faut remonter à 2019 à la veille des élections générales, à en croire Atma Shanto: « J’avais alors noté un changement de comportement de la part de certains membres de la FHTA qui ne suivaient plus la ligne adoptée par la fédération pendant la campagne électorale. Un membre influent ira même jusqu’à mettre des guirlandes de fleurs au cou d’un élu de la majorité ! J’ai fait part de mon mécontentement au président qui ne semble pas faire grand cas, hélas, de mes conseils. » Selon le président de la FTU, « en promettant monts et merveilles à la FHTA, le gouvernement et l’AHRIM ont réussi le pari de museler les taximen qui vont très vite déchanter s’ils ne rectifient pas le tir. Toujours est-il que certains membres qui ne savaient pas que j’avais pris ms distances de la fédération m’ont contacté car ils commencent à se rendre compte qu’ils sont tombés dans un traquenard et qu’ils ont désormais les pieds et poings liés. »

Le conflit entre la FTU et la FHTA de Yashpal Murrakhun franchit, donc, un nouveau palier avec la décision d’Atma Shanto de ne plus exercer en tant que conseiller et syndicaliste pour le compte des taximen du secteur hôtelier. Les deux hommes ne donnent pas l’impression de vouloir enterrer la hache de guerre car la FHTA aurait déjà recruté un clerk pour gérer ses activités. Parmi les nombreux reproches adressés à la FHTA, le syndicaliste  accuse Yashpal Murrakhun d’adopter une attitude mercantile. Citant l’île aux Cerfs, Private Dream Travel Agency, Obélix, Taxi Mauritius Tours Grill House et Long Beach Private Taxi, entre autres, Atma Shanto affirme que « la FHTA s’est muée en courtier auprès de certaines entreprises du tourisme. »   

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