Perte du pouvoir… d’achat : La NTUC réclame la révision « immédiate » des salaires

La National Trade Union Confederation (NTUC) réclame la promulgation  immédiate de l’article 91 de l’Employment Relations Act, prévoyant une révision des salaires dans le secteur privé chaque cinq ans.  Devanand Ramjutun, qui dirige l’instance syndicale, estime la promulgation de cette section de loi plus que nécessaire, et ce, en raison de la hausse continue des prix des commodités  et de la perte du pouvoir… d’achat.

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Le syndicaliste affirme qu’il existe une discrimination entre les travailleurs du secteur privé et ceux du secteur public, notamment en termes de salaires et de conditions associées, et qui sont révisés à intervalle de chaque cinq ans. « La même disposition n’existe pas pour les travailleurs du secteur privé », a-t-il fait remarquer.

« Et pourtant, la section 91 de l’Employees Relations Act n’a pas encore été promulguée. Celle-ci prévoit que les Terms and Conditions  des salariés du secteur privé doivent être revus tous les cinq ans », dit-il en s’appesantissant sur le fait qu’« il est important de promulguer cette section de loi, car le salaire qui prévaut dans le secteur privé est incomparable à celui du secteur public. »

Environ 32 secteurs sont concernés par l’article 91 de l’Employees Relations Act. « Nous demandons au ministre du Travail de promulguer cette section au plus vite pour rétablir l’équilibre entre les travailleurs des secteurs public et privé », demande Devanand Ramjutun.

Évoquant la célébration de la récente Fête du Travail, le syndicaliste dit l’avoir vécue dans la tristesse en raison des restrictions sanitaires, et ce, même si « les syndicalistes continuent de sensibiliser les travailleurs par des moyens technologiques », dit-il. « Nous savons aussi qu’il y a beaucoup d’injustices et de domination au sein du secteur privé, car la plupart des cas de violence au travail proviennent du secteur privé. Malgré l’abolition de l’esclave, on constate qu’un autre système est en train de perdurer, car les différents gouvernements ont continué de favoriser le gros capital », ajoute-t-il.

« Terragen est en train de faire du chantage  avec le gouvernement.  À l’époque, on disait que huit familles contrôlaient l’économie du pays. Aujourd’hui, ce nombre est passé à 14. Il est grand temps de mettre fin à cette situation. Une grande inquiétude a gagné les employés de Terragen, car ils n’ont pas de travail en ce moment. Il y a l’insécurité au travail. Nous réclamons l’intervention du gouvernement pour rassurer ces travailleurs », met en garde le syndicaliste.

Intervenant à son tour, le président de la NTUC, Narendranath Gopee, a estimé que le Labour Day aurait être baptisé Workers Day. Un changement d’appellation qui, selon lui, « reflèterait la bataille menée par les travailleurs pour obtenir leurs droits à l’époque de l’esclavage ».

Il poursuit : « Le Workers Day est un jour mémorable, car il met exergue ce sentiment de liberté. Malheureusement, cette célébration a perdu un peu de son importance ces dernières années en raison du Covid-19. Cela ne veut pas dire que les syndicalistes ont oublié leurs sœurs et leurs frères travailleurs. Nous savons quels efforts les travailleurs du secteur privé sont en train de faire pour soutenir l’économie du pays. »

Jane Ragoo a souligné pour sa part que « la hausse continue des pris des commodités est considérée par les travailleurs comme une forme de violence ». Elle rappelle ainsi que gouvernement « a ratifié la section 192 du Bureau international du travail », et que, ce faisant, Maurice est devenue le 7e pays au monde à ratifier cette convention.  Pour autant, déplore-t-elle, les dispositions de cette convention ne sont pas mises en pratique sur les lieux de travail.

Par ailleurs, elle demande au ministre des Finances de « commencer à penser en termes d’économie de la vie pour amortir la cherté de la vie ».

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