ACCUSÉ DE VIOL : Bénéfice du doute à un taximan

Un chauffeur de taxi, Asraf Kurreembokus, qui a été traduit devant la Cour criminelle intermédiaire pour répondre d’une accusation de viol commis sur la personne d’une passagère âgée de 60 ans, a obtenu le bénéfice du doute. Les magistrats Kesnaytee Bissoonauth et Raj Pentiah sont arrivés à la conclusion qu’ils ne pouvaient se fier aux détails donnés par la présumée victime pour établir la culpabilité de l’accusé, tant la femme leur est apparue comme une personne perturbée.
Déposant à huis clos lors du procès, la victime alléguée a indiqué qu’elle est aujourd’hui âgée de 65 ans, qu’elle est une femme mariée et mère de six enfants. Le 5 juin 2009, elle est allée chez son fils, qui habite Belle-Rose. Son mari lui téléphona pour lui dire de rentrer, parce qu’il ne se sentait pas bien. Il était alors environ 21 h, et son fils est allé trouver un taxi pour qu’elle puisse rentrer chez elle à Terre-Rouge.
En voyant le chauffeur, elle devait se souvenir qu’il avait déjà conduit son mari et sa bru à l’hôpital. Toujours selon sa version des faits, arrivé à Saint-Jean, le taximan l’a invitée à prendre place sur le siège avant, à sa gauche. Elle devait refuser au départ, mais, soutient-elle, le chauffeur a tellement insisté qu’elle a finalement cédé.
Par la suite, l’accusé lui aurait dit de le toucher partout sur le corps. Elle aurait alors commencé à pleurer, lui rappelant qu’elle avait de grands enfants et qu’elle avait honte de répondre positivement à ses propositions.
Toujours selon sa version des faits, le chauffeur l’aurait conduite dans un champ de cannes. Elle aurait commencé à crier, et le chauffeur lui aurait expliqué que c’était peine perdue parce que personne ne l’entendrait. Il aurait contraint la sexagénaire à sortir de la voiture et à se déshabiller. Elle dit avoir été traumatisée lorsque l’accusé aurait abusé d’elle à l’arrière du véhicule avant de la violer.
La femme a rapporté l’affaire à la police le 11 juin 2009, mais lorsque sa déclaration fut lue en sa présence, elle a fait ressortir qu’elle ne se souvenait pas de tous les détails, étant quelque peu perturbée mentalement.
Après cet incident, le taximan l’a conduite jusqu’à chez elle et, une fois rentrée, elle a pris une douche et s’est mise au lit. Elle n’a rien dit à son mari, parce que celui-ci était mentalement instable depuis son accident de voiture.
C’est le lendemain qu’elle a parlé de l’affaire à une bru qui se trouvait alors à Rodrigues. Celle-ci se mit en rapport par téléphone avec une des filles de la victime alléguée. Mère et fille se sont rendues à la police, d’abord à Terre-Rouge, puis à Rose-Hill et finalement à Moka. La femme a nié avoir consenti à des relations avec le chauffeur de taxi et a rejeté la version selon laquelle elle aurait rapporté une fausse accusation contre lui. Par contre, elle a admis que ce soir-là, elle et son fils de Belle-Rose s’étaient rendus à Pallagames de Rose-Hill. Ils prirent un taxi pour rentrer, déposant le fils chez lui, et lorsqu’elle est arrivée devant son entrée, elle demanda au chauffeur combien elle lui devait. Il répondit Rs 300, tout en lui faisant comprendre qu’il ne fallait pas qu’elle paye la course. Mais elle insista pour qu’il prenne la somme de Rs 200. La femme a fait ressortir que ce n’était pas la première fois qu’elle voyageait avec ce taximan, ajoutant que ce soir-là elle avait pris place à l’avant pour « toucher » les parties privées de l’homme, à la demande de ce dernier.
Pour les magistrats, les versions relatées par la femme sont trop confuses pour être prises en considération pour déclarer l’accusé coupable. Ils ont donc préféré lui accorder le bénéfice du doute.

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