AGRICULTURE ET TECHNOLOGIE SUCRIÈRE : Gopal Pillay, un doctorat à l’âge de 60 ans

Kessawa Payandi Pillay, plus connu par ses collègues, amis et proches comme Gopal, Research Manager à l’Institut de recherche sucrière, responsable de l’expérimentation aux champs et la liaison avec la communauté des planteurs, vient d’obtenir à 60 ans, tout près de sa retraite, son doctorat (PhD) de l’Université de KwaZulu-Natal, Afrique du Sud. C’était pour sa thèse visant à promouvoir la vulgarisation de la recherche sucrière à Maurice, intitulée « Exploring the cause of the persisting productivity gap of small scale sugar cane planters in Mauritius : new directions for Research and Agricultural Extension ».
Originaire de Camp Diable, Gopal Pillay fit ses études secondaires aux collèges Mauritius et Saint Joseph, et après le HSC en 1974, il continua à l’Université de Maurice pour le diplôme combiné : Agriculture et Technologie Sucrière, suivi d’un BSc en Agriculture qu’il termina en 1978.
Il fut embauché comme officier de vulgarisation par le ministère de l’Agriculture en 1979 et par le MSIRI (Institut de Recherches Sucrières) en 1985 pour la vulgarisation envers les planteurs. Vu sa bonne performance et son grand intérêt pour son poste auquel le MSIRI a commencé à donner alors beaucoup d’importance pour assurer la productivité des planteurs non-usiniers, il lui fut donné l’occasion d’aller parfaire sa spécialité dans le domaine de la vulgarisation en obtenant une bourse pour une maîtrise (MSc) à l’Université de Reading, en Angleterre en 1988-89, avec l’appui du British Council.
Son succès à l’heure de la retraite n’est pas des moindres. Cela indique clairement l’importance continuelle donnée au perfectionnement de la recherche par de nombreux chercheurs durant de nombreuses années au MSIRI (maintenant sous l’égide de la Mauritius Cane Industry Authority – MCIA). Presque une trentaine de ces chercheurs y ont obtenu leur doctorat durant les 60 ans du MSIRI, et il en reste encore huit qui continuent à servir la recherche avec passion.
Pour beaucoup d’employés, le travail au MSIRI n’a pas été seulement leur gagne-pain mais une passion, voire une vocation. C’est pour cela que le MSIRI a joué un rôle de très haut niveau pour l’industrie sucrière mondiale et pour la Société Internationale des Technologistes Sucriers (ISSCT). Il faut ajouter aussi sa contribution pour la diversification agricole à Maurice : pomme de terre, maïs, arachide, etc., pour assurer la sécurité alimentaire.
La thèse de Gopal Pillay est un peu exceptionnelle ; alors que toutes les autres étaient axées sur des expériences aux champs ou en laboratoire, celle-ci traite de philosophie, méthodologie et conception de la vulgarisation auprès des petits exploitants. Il a fait un recensement complet et méthodique des caractéristiques d’un bon nombre de planteurs pour bien déterminer les recherches qui leur sont plus appropriées et améliorer les mesures à prendre pour une meilleure utilisation des connaissances acquises par ces recherches. Cela assurerait une meilleure rentabilité de ces planteurs et améliorerait dans une large mesure la productivité de la canne à sucre dans son ensemble pour le pays. Les commentaires des examinateurs en font état et mettent l’emphase sur la nécessité de réduire l’écart de productivité entre les gros et les petits planteurs, ce qui rend hommage au travail accompli.
Il faut ajouter que Gopal Pillay a beaucoup fait appel aux nouvelles technologies informatiques. Il discutait beaucoup, par Skype, avec son superviseur de thèse en Afrique du Sud.
Souhaitons que l’Institut de Recherche de l’industrie de la canne à sucre à Maurice continue à jouer le rôle primordial qu’il a toujours joué pour le pays.

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