Allégation d’escroquerie : Un board director d’une compagnie d’État réclame Rs 25 M à un avoué

  • Le haut cadre explique que l’avoué lui aurait fait croire que s’il investit Rs 2,5 M, son argent allait doubler en 17 jours…
  • La présidente de la Mauritius Law Society, Me Zubeida Salajee pointée du doigt pour conflit d’intérêts

Un board director d’une compagnie d’État, relativement bien connecté avec l’hôtel du gouvernement, a logé une plainte en réclamation contre un avoué. Il reproche à ce dernuier de lui avoir escroqué la somme de Rs 2,5 M en 2015. La plainte est également dirigée contre la supposée partenaire d’affaires de l’homme de loi. Dans sa plainte, il explique que l’avoué lui aurait fait accroire qu’il avait plusieurs projets immobiliers à Morne Brabant et que s’il investit la somme de Rs 2,5 M, il aura Rs 5 M en retour dans 17 jours. Il affirme qu’il n’a jamais récupéré son argent depuis. Le directeur a ainsi écrit à la Mauritius Law Society (MLS) pour réclamer une enquête contre l’avoué. Or dans sa plainte, il cite aussi le nom de la présidente de la Mauritius Law Society, Me Zubeida Salajee, Senior Attorney, à qui il reproche une situation de conflit d’intérêts dans cette affaire.
Ce board director, qui siège sur le Board d’une compagnie à Ebène, explique que l’avoué lui aurait fait savoir que le 3 juillet 2015, sa partenaire d’affaires et lui souhaitaient avoir une rencontre à son bureau. L’avoué lui aurait fait croire qu’il avait plusieurs projets immobiliers à Morne Brabant et que s’il investit la somme de Rs 2, 5 M, il aura Rs 5 M en retour dans 17 jours. Il indique qu’il était réticent au début car c’était la première fois qu’il avait affaire à ces deux personnes mais aurait par la suite accepté d’effectuer le transfert de Rs 2, 5 M sur le compte de l’avoué. Il explique que quelques jours après aucun des d’eux ne l’avait contacté et qu’en dépit de plusieurs tentatives, il n’a jamais récupéré son argent. Il réclame la somme de Rs 25 M à l’avoué et sa partenaire.
La victime a consigné une déposition au poste de police de Piton concernant cette affaire. Cependant, en novembre 2015, le directeur avait logé une plainte uniquement contre la supposée partenaire d’affaires de l’avoué lui réclamant la somme de Rs 8 M. Dans la première plainte, il indique que c’est la supposée partenaire qui lui doit la somme de Rs 5 M et ne fait aucune mention de l’implication de l’avoué dans cette affaire. Il indique qu’il aurait prêté de l’argent à cette dame et que cette dernière n’a jamais honoré ses dettes.
Pour sa part, l’avoué confirme en effet qu’il n’a jamais fait un quelconque arrangement avec le plaignant pour faire fructifier son argent et qu’en tant qu’avoué, il avait simplement agi comme intermédiaire pour régler les dettes de sa cliente car cette dernière lui avait fait comprendre qu’elle avait emprunté de l’argent du directeur. D’ailleurs, l’avoué souligne qu’en 2017, il avait cessé d’être l’avoué de la défenderesse et lui avait retourné tout l’argent qui lui appartenait sur son compte.
Le 27 août dernier, le haut cadre devait écrire à la Mauritius Law Society pour porter plainte contre l’avoué et demander qu’une enquête soit initiée. Or dans sa plainte en réclamation, le directeur reproche à la présidente de la Mauritius Law Society de ne pas s’être désistée vu sa proximité avec l’avoué qui fait l’objet des allégations d’escroquerie. Il évoque une situation de conflit d’intérêts. Ainsi la version de plaignant aurait complètement changé en 2019 quand il retient les services de nouveaux hommes de loi. Sa démarche est perçue comme celui d’un casseur qui a prêté Rs 2,5 M à la dame pour Rs 5 M en retour.

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Me Salajee, SA : « Un triste jour pour la profession légale »

Sollicitée pour une réaction à ce sujet, la présidente de la Mauritius Law Society souligne qu’une plainte a en effet été reçue à la MLS sur un cas d’escroquerie alléguée. « Tout de suite j’ai informé tous les membres de la MLS que je n’allais pas prendre part aux délibérations. L’avoué du plaignant dans la première affaire qui est aussi membre du conseil de MLS, s’est également désisté. La plainte a été traitée par les autres membres. « Je suis l’avouée du Bar Council et j’ai représenté et continue de représenter le Bar Council. Il se trouve que l’avocat du plaignant est l’un des deux avocats contre qui j’ai paru en tant que l’avoué du Bar Council. Si effectivement l’avocat est en train de se servir de son client pour se venger de moi, c’est un triste jour pour la démocratie et la profession légale. Je continuerai à représenter mes clients sans peur de représailles de qui que ce soit », a avancé Me Salajee au Mauricien.

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