Appel pressant pour sauver la cathédrale St James

Avant d’aller assumer très bientôt ses nouvelles fonctions à Rome en tant que Représentant personnel de l’archevêque de Canterbury auprès du Vatican et directeur du Centre anglican de Rome, Mgr Ian Ernest, l’évêque de Maurice, entouré de ses proches collaborateurs, a lancé hier, lors d’une conférence de presse, un appel pressant aux Mauriciens pour un soutien financier en vue de la restauration de la Cathédrale St James. Cet édifice religieux, datant de plus 160 ans, est le plus vieux lieu de culte de la communion anglicane à Maurice et se trouve dans un état de dégradation avancé. D’où le slogan “Sov nou kate- dral”, choisi par le diocèse anglican pour sa campagne de sensibilisation et de levée de fonds, lancée hier.

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« La cathédrale Saint- James a joué un rôle clé pour la communauté anglicane en tant que lieu de culte depuis 1832 et elle fait partie du patrimoine national de Maurice. La cathédrale est aussi un lieu important de la cité de Port-Louis », ne manque pas de souligner l’évêque de Maurice. Celui-ci rappelle que ce lieu a accueilli un large éventail d’événements, allant des célébrations religieuses ouvertes à tous les Mauriciens aux cérémonies nationales, y compris les activités dans le cadre de l’indépendance du pays. Mais c’est en 1854 que cette église, située rue La Poudrière, à Port-Louis, est devenue une cathédrale.

La communion anglicane, dit Mgr Ernest, est reconnaissante envers les Mauriciens qui, tout au long des 160 ans d’existence de cette cathédrale, « ne se sont épargné aucun effort » pour préserver ce lieu. « Nos aînés nous ont légué ce patrimoine et il est important à notre tour de continuer à le préserver pour les générations actuelles et celles à venir », croit ainsi l’évêque de Maurice. « Le bâtiment est en ruine », constate sur une note de tristesse le révérend Brian Adeline, doyen de la cathédrale. « Nous avons de sérieux problèmes avec la toiture du bâtiment, qui fuit à chaque fois qu’il y a de grosses pluies. Nous avons constaté aussi la présence de termites dans le bâtiment et certaines zones ont subi des dommages », poursuit le doyen.

« L’état du bâtiment constitue un danger pour le public et c’est pour cette raison que nous avons décidé de fermer la cathédrale l’année dernière en attendant la rénovation », explique encore le révérend Adeline. Pour sa part, le révérend Stelio Andre, archidiacre, et qui a servi la paroisse de la Cathédrale St James pendant 24 ans, dit avoir « été témoin de beaucoup de changements dans ce lieu » au fil des années qu’il y a passé.

Au cours des 160 ans d’existence de la Cathédrale St James, il y a eu régulièrement des travaux de réparations ici et là mais, selon le révérend Adeline, c’est la première fois qu’on aura « une restauration de cette envergure ». Il pour- suit : « Ce sera cette fois une restauration complète et de fond en comble. C’est pour cette raison que nous avons besoin du soutien des Mauriciens. »

Un appel à la générosité
Si les responsables du diocèse anglican avaient estimé l’an dernier le coût des travaux de restaura-tion à une trentaine de millions de roupies, ils ont depuis dû revoir leurs calculs, la réalisation du projet nécessitant une somme de Rs 80 M. « Cette somme paraît mirobolante pour un bâtiment, mais il y a des travaux conséquents à faire. Nous lançons donc un appel à la générosité des Mauriciens pour nous aider à restaurer la Cathédrale St James. Nous avons la possibilité de donner une deuxième nais- sance à ce lieu sacré, qui fait partie du patrimoine national de la ville de Port-Louis. Il faut sauver la cathédrale ! » lance Mgr Ernest.

Les travaux de rénovation devraient durer deux ans. La société Ong Seng Goburdhun Partners Ltd a été choisie par le diocèse anglican pour en être le Project manager. Il reviendra à cette dernière de lancer l’appel d’offres pour la réalisation des travaux. Cette rénovation concerne les aspects suivants : les murs en pierres, la toiture, les portes et les fenêtres, l’électricité, la plomberie et les drains, ainsi que d’autres systèmes mécaniques nécessaires pour le bon fonctionnement du bâtiment.

Le financement du projet reste une préoccupation réelle du diocèse anglican. Le comité responsable du dossier a donc décidé de lancer un appel aux dons à la fois au niveau local et à l’étranger. Le gouvernement mauricien a rassuré le diocèse anglican qu’il y apportera sa collaboration.

Pour soutenir sa demande de dons auprès des Mauriciens, le diocèse anglican a produit une vidéo donnant un aperçu historique du bâtiment et racontant la vie de la cathédrale à travers des témoignages. Les responsables du diocèse y expliquent également les objectifs du projet de restauration. Ce film, d’une durée de cinq minutes, et intitulé tout simplement “Saint James – Cathedral”, réalisé de manière très professionnelle, montre de très belles images de ce lieu historique sous plusieurs angles, à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment

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