Athlétisme – 110 m haies Pascal Désiré, le poulain de Karl Paul

Karl Paul, ancien athlète de Maurice devenu entraîneur, a pendant longtemps fait émerger des adeptes de haies, dont Lensley Juhel et Antonio Vieillesse. Cette année, le public mauricien a pu voir en action un certain Pascal Désiré (22 ans) lors des derniers Jeux des îles. Ce jeune athlète avait décroché deux médailles à cette compétition régionale, l’argent au 400m haies (53″22) et le bronze au 110m haies (14″62). Toutefois, le parcours de ce Port-Louisien n’a pas été un long fleuve tranquille.

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Ses débuts

C’est à l’âge de 12 ans que Pascal Désiré découvre l’athlétisme, grâce à sa voisine qui l’avait encouragé sur cette voie. À cette époque, c’est sur un 60m qu’il avait fait son baptême du feu et en 2008, il décroche sa première médaille au niveau national pour le Port-Louis Centaurs Athletic Club. Néanmoins, il abandonne cette distance pour se mettre aux haies car, « je me faisais battre à chaque fois et personne n’aime se faire battre », nous dit-il avec le sourire aux lèvres. Alors qu’il se démarque de ses camarades, à 15 ans, c’est aux intercollèges qu’il tape dans l’œil de Lensley Juhel, qui lui propose de rejoindre les rangs du coach Karl Paul. « J’ai effectué des recherches sur Karl et les gens me disaient que ses entraînements étaient très durs et que je n’étais pas prêt pour ce défi. Malgré cela, le palmarès de Karl Paul m’a séduit et de là j’ai persévéré à ses côtés », fait ressortir l’ancien collégien du St Mary’s.

L’ascension

Après cinq mois sous les conseils de l’entraîneur Paul, Pascal Désiré participe à ses premiers championnats nationaux de Maurice pour la catégorie en 2013. À sa grande surprise, il réalise les minima des championnats du monde (cadets) au 110m qui avaient lieu en Ukraine. Mais néanmoins, il n’a jamais compris pourquoi il n’a pu défendre Maurice à ces Mondiaux. « On est en 2019, et je n’ai toujours pas cette réponse à ma non-participation aux championnats du monde, alors que j’étais le premier au classement. Au début, c’était difficile pour moi de l’accepter, mais mon entraîneur m’a fait comprendre que si je n’étais pas parti, c’est que je ne le méritais pas et je devais travailler encore plus dur », fait ressortir Désiré. En 2016, il prend sa revanche et inscrit un nouveau record national de la catégorie juniors au 110m haies avec une performance de 14″32. L’ancienne marque était détenue par Fabrice Rajah (14″47).

Partir pour

mieux revenir

Juste après avoir inscrit son nom sur les tablettes du 110m haies, Pascal Désiré s’éloigne de l’athlétisme pour des raisons personnelles. Mais toutefois, après deux ans, il revient sur ses pas avec Karl Paul à la baguette. « Au début, c’était très difficile car je devais reprendre tout à zéro et malgré que j’avais fait de bonnes performances dans le passé, Karl m’a encouragé et me répétait à chaque fois de travailler et d’être patient », nous dit-il. En 2018, il monte de catégorie (seniors) et termine 4e aux championnats nationaux de Maurice au 400m haies avec un chrono de 56″36. « Le 400m haies n’est pas une priorité pour moi, car je préfère de loin le 110m haies, mais c’est mon entraîneur qui me donne des instructions pour que je m’améliore sur cette distance », souligne-t-il.

Double médaillé

aux Jeux des îles

« Après 2018, je ne voulais plus entendre parler de l’athlétisme et je voulais abandonner. Mais encore une fois, Karl m’a fait comprendre que les Jeux des îles allaient se faire à Maurice et que j’avais une chance de courir à un tel évènement. J’ai ensuite continué l’aventure », explique le jeune homme. Qui ne tente rien n’a rien, comme dit l’adage. Sélectionné à cette compétition régionale, il monte sur le podium à deux reprises, prenant la médaille d’argent au 400m haies et le bronze au 110m haies. « Pour moi, cette médaille d’argent est synonyme d’or. En traversant la ligne, je ne savais même pas si j’étais sur le podium, car à 120m de l’arrivée, j’étais en sixième position. Et lorsque j’ai entendu mon nom, je n’avais qu’une idée en tête, de retrouver Karl et de le prendre dans mes bras », conclut Pascal Désiré.

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