AVOIR 20 ANS, COMME LA RÉPUBLIQUE: Timide ou courageuse. Ambitieuse ou désintéressée.

Comme la République de Maurice, elles toutes 20 ans et appartiennent à une génération qui se distingue par son dynamisme, sa fraîcheur et son envie de réussir. Des rêves, elles en ont plein la tête. Qu’elles soient professionnelles ou étudiantes, ces jeunes femmes recherchent toutes la stabilité. Sur le plan relationnel comme sur le plan matériel. Entre prendre soin de son look, se faire plaisir et profiter de la vie, elles se construisent tout en songeant à l’avenir.
Une fraîcheur douce et agréable qui pourrait bien être contagieuse. Saira Abibe dégage une grande énergie. Elle vit sa vie en couleurs et pétille de bonne humeur. Lorsqu’elle prend la parole, on se laisse naturellement entraîner dans sa bulle, à la fois colorée et dynamique. Un univers où elle s’imagine, dans cinq ans, confortablement installée dans une luxueuse demeure, entourée de ses deux enfants et de son époux. Étudiante en Sciences Politiques, la jeune femme voudrait être journaliste. “Un métier qui correspond parfaitement à mon caractère de battante”, dit-elle. “Je rêve d’avoir ma belle voiture et d’occuper le poste qui me plaît. Je veux être entièrement indépendante.”
Autonomie.
Être libre et autonome. C’est la phrase qui revient constamment chez Stacy Février et Delphine Montagne-Longue. Jusqu’à présent, Delphine s’estime heureuse de pouvoir s’affirmer et s’exprimer dans notre société en tant que jeune femme de 20 ans. “En classe, les gens sont attentifs à ce que je dis. Dans mon entourage, on accorde de l’importance à mes opinions”, dit-elle. C’est avec conviction que Stacy indique, pour sa part, qu’elle lancera sa propre boîte dans le domaine de la communication, car elle ne souhaite aucunement travailler sous les ordres de quelqu’un d’autre, “encore moins d’un homme”, précise-t-elle. Elle ajoute : “Mon souhait, c’est de démolir cette mentalité qui persiste à croire que la place des femmes est à la maison, à s’occuper des enfants.” La jeune femme veut ainsi suivre les traces de sa mère qui, désireuse elle aussi de créer son entreprise, a rejoint Entreprendre au féminin l’océan Indien, une association qui propose des formations et un encadrement aux femmes voulant lancer leur propre affaire. C’est non seulement pour en apprendre davantage sur le sujet, mais également pour encourager la volonté de ces femmes à s’envoler de leurs propres ailes, qu’elle accompagne parfois sa mère à ses diverses rencontres.
Stabilité.
Sans pour autant se montrer désintéressée, Drishtee Bhangeerothee a pour seul désir d’être à la hauteur des rêves de ses parents. Tantôt timide, tantôt énergique, elle s’explique : “Mes aînés ont toujours insisté sur le fait que je puisse avoir une carrière stable, que je sois une fille respectable, afin de pouvoir un jour me marier et fonder une famille, comme l’a fait ma mère. Je suis redevable envers mes parents pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. C’est donc mon devoir de leur obéir et de réaliser leurs rêves.” Un choix que Drishtee Bhangeerothee semble assumer avec vivacité.
Du khôl pour relever ses yeux, du fard à joues pour illuminer ses pommettes, un léger rouge à lèvres… On pourrait penser que la jeune femme a tenu à se faire belle pour le spectacle qu’elle présentait ce jour-là à l’université. Or, elle nous avoue qu’elle ne se sépare jamais de sa trousse de maquillage, et qu’elle essaie toujours d’être soignée. “C’est un besoin chez moi. Je dois me sentir belle et intelligente.” Comme elle, Delphine Montagne-Longue et Saira Abibe apprécient le sentiment d’être vue et aimée. Ce qui fait qu’elles ont constamment besoin d’être entourées.
Argent.
De nature très réservée, Fareezah n’est pas de celles qui rêvent de faire carrière dans un secteur en particulier, ou de réussir professionnellement. Employée dans une pharmacie depuis trois ans, pour elle, le fait de pouvoir jouir d’une bonne santé est amplement satisfaisant. “Que les gens me trouvent belle ou pas, c’est le cadet de mes soucis”, dit-elle. Elle avoue se plaire dans son travail, qui lui permet de s’offrir le strict minimum. “Posséder les plus beaux bijoux du monde, la maison et la voiture la plus luxueuse ne fait pas partie de mes aspirations. Une vie stable au sein d’une famille stable me conviendrait”, dit-elle.
Saira, pour qui se faire belle compte énormément, éprouve quant à elle le besoin de s’acheter les vêtements qui lui plaisent, sans oublier les accessoires et les bijoux appropriés. C’est sa façon à elle de se sentir bien dans sa peau. De nature très dépensière, elle explique qu’elle a du mal à gérer son argent de poche. “Si je fais attention, cela peut m’arriver de ne dépenser que Rs 500 par semaine. Sinon, c’est Rs 800 à Rs 1 000 la semaine. Sans compter ce qu’il me faut pour mon matériel scolaire, etc.”, explique-t-elle.
Priorité.
Drishtee Bhangeerothee, qui se définit comme une personne modérée, évalue son budget hebdomadaire à Rs 500. Une somme qui lui est nécessaire pour ses dépenses à l’université. “Ma priorité reste les études. C’est la base de la réussite”, dit-elle. Stacy, Delphine et Saira sont du même avis. “Si on veut que les hommes nous respectent et qu’ils voient en nous des modèles de la société, il nous faut leur montrer que nous avons des capacités et que nous pouvons, nous aussi, réussir sur le plan professionnel. Sans éducation, nous n’arriverons pas à nos fins”, affirme Stacy, ne cachant pas sa motivation et sa détermination.
S’épanouir et atteindre ses objectifs. C’est ce que désirent ces jeunes adultes, dont les moments libres sont partagés entre shopping, sorties entre amis, internet ou musique… “En tant que femme de 20 ans, je veux profiter pleinement de ma vie et m’offrir la chance de vivre des expériences uniques. Je ne suis pas là pour tuer le temps !”

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