BOM : Aucune nécessité de changement majeur de la politique monétaire

Dans le premier compte rendu de sa 24e réunion tenue le lundi 5 décembre, le Monetary Policy Committee (MPC) de la Banque de Maurice dit constater que, sur la base de l’impact attendu des mesures budgétaires 2012 et d’une prévision de croissance économique d’environ 4 % pour l’année prochaine, la nécessité d’un changement majeur dans l’approche en matière de politique monétaire ne se fait pas sentir. C’est beaucoup plus pour booster la confiance des opérateurs économiques et des consommateurs que le comité a pris la décision de ramener le taux directeur de 5,5 % à 5,4 %.
Les sept membres à part entière du MPC ont voté en faveur de la baisse de 10 points de base du taux directeur, peut-on lire dans le compte rendu de la réunion. Ce sont : le gouverneur de la BoM Manou Bheenick, ses deux adjoints, Yandraduth Googoolye et Mohamed Iqbal Belath, Jacques Li Wan Po et Syham Seebun, deux membres du Board de la BoM, et deux membres indépendants, Jagnaden Padiaty Coopamah et Pierre Dinan.
« Members shared the view that the Key Repo rate was broadly appropriate. A sizeable interest rate cut was unlikely to correct for the fragile external demand conditions », précise le compte rendu. Le comité a cependant noté avec appréhension le faible niveau de confiance des opérateurs économiques et des consommateurs et c’est pour le faire monter que la décision de recommander une très légère baisse du taux directeur a été prise à l’unanimité.
Le comité indique qu’il a bien mesuré les risques à la croissance et à l’inflation pour les premiers mois de 2012 et a discuté de différents scénarios concernant le taux d’intérêt. Il dit avoir noté que les risques à la croissance avaient augmenté du fait d’une conjoncture internationale des plus difficiles mais estime que les mesures fiscales et financières contenues dans le budget 2012 ont « the potential to shore up growth ». Le comité est aussi arrivé à la conclusion que les pressions inflationnistes semblaient avoir diminué mais presque tous les membres du MPC sont d’opinion que les risques à l’inflation sont toujours significatifs. « They considered it important to continue to anchor inflation expectations and minimise the risk of second-round effects », souligne les Minutes of meeting, certains membres du MPC jugeant même qu’il fallait arriver à un taux d’intérêt réel positif (où le taux d’intérêt à l’épargne est supérieur au taux d’inflation) dans la conjoncture.
Avant d’arriver à leur décision, les membres du MPC ont pris lecture du rapport rédigé par le personnel de la BoM concernant l’évolution de l’économie globale, notamment de la situation dans les pays industrialisés en particulier les États-Unis et la zone euro, et les pays en développement où la croissance a été revue à la baisse, et des récentes tendances observées au niveau de l’économie mauricienne. « Staff observed that domestic economic growth was losing momentum and the outlook increasingly clouded by continuing global uncertainty. The staff’s near-term projection for GDP growth was revised downwards to 4.1 per cent in 2011 », indique le compte rendu du MPC. Le personnel de la BoM estime que la croissance tournera autour de 4 % en 2012 à condition que la crise de la dette dans la zone euro ne se détériore pas davantage.
S’agissant de l’inflation, les techniciens de la banque centrale prévoient que la headline inflation (moyenne de l’indice des prix à la consommation sur douze mois comparée à la moyenne pour les douze mois précédents) restera élevée jusqu’à la fin de l’année mais qu’elle descendra à environ 5,5 % d’ici juin 2012. Quant à la year-on-year inflation (niveau du CPI pour un mois donné en comparaison à celui du mois de l’année précédente), les prévisions officielles sont que le taux atteindrait 5,1 % d’ici juin 2012. Le MPC considère que les pressions inflationnistes sous-jacentes au niveau global, surtout dans les pays émergents et en développement, étaient particulièrement significatives mais qu’à l’avenir elles s’estomperaient du fait de la baisse dans l’activité économique globale et d’un repli des prix des matières premières. Le MPC observe une réduction des pressions exercées par l’inflation exogène sur les prix à Maurice.

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