CHAGOS – SOUVERAINETÉ TERRITORIALE : Maurice quasi prête avec sa résolution pour l’Onu

– Le GM ne compte pas attendre la réalisation des promesses de la Première ministre britannique, Theresa May, bousculée par le dossier Brexit

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– Les procédures enclenchées par la partie mauricienne pour que le dossier soit envoyé aux Nations Unies dans les jours à venir

– L’enjeu des droits de pêche dans les eaux de l’archipel remonte à la surface, Londres maintenant que le BIOT est un “Coastal State” sous l’IOTC

L’échéance de la fin avril se précisant, Maurice est quasi prête à enclencher la prochaine étape à la suite de l’Advisory Opinion de la Cour internationale de Justice sur les Chagos. La résolution que Maurice compte déposer aux Nations Unies pour que cette instance prenne note officiellement de ce développement majeur intervenant le 25 février, avec une injonction à la Grande-Bretagne de mettre fin dans les meilleurs délais à l’occupation de cette partie du territoire mauricien, est en passe d’être bouclée. Des sources concordantes au Prime Minister’s Office affirment que les discussions se sont multipliées ces jours-ci en vue de peaufiner cette démarche avec des va-et-vient du représentant permanent de Maurice à New York, Jagdish Koonjul, de Sateeaved Seebaluck, consultant du gouvernement sur le dossier Chagos, et Me Dheeren Dabee, Senior Counsel au bâtiment du Trésor. En parallèle, la question des droits de pêche dans les eaux de l’archipel remonte à la surface avec la Grande-Bretagne maintenant que le British Indian Ocean Territory constitue le “United Kingdom Coastal State” sous l’Indian Ocean Tuna Commission (IOTC).

Le gouvernement serait en passe de déclencher la deuxième manche de ce combat territorial, fort de l’avis consultatif qui a confirmé que l’archipel des Chagos avait été illégalement détaché de Maurice par la Grande-Bretagne avant l’indépendance en 1968. Après l’opération « coz dan vid » entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et son homologue britannique, Theresa May, au 10 Downing Street le 18 mars, le gouvernement est sur le point d’expédier la deuxième résolution mauricienne aux Nations unies sur le dossier Chagos, fort des retombées de l’“Advisory Opinion” de la Cour internationale de Justice de La Haye. De sources bien informées confirment que cette résolution en est au stade final, le Premier ministre participant aux discussions avec ceux qui ont travaillé de manière assidue sur ce dossier territorial, les hauts fonctionnaires du PMO, le secrétaire au cabinet, Nayen Koomar Ballah, Jagdish Koonjul, Sateeaved Seebaluck et Dheeren Dabee. Si Londres avait proposé des consultations entre les deux représentations permanentes à New York et le déplacement d’un Foreign Office Minister à Maurice pour des discussions, rien ne s’est matérialisé à ce stade, laisse-t-on entendre à l’hôtel du gouvernement.

Pravind Jugnauth avait d’ailleurs indiqué à la Première ministre britannique que le “drafting” de cette résolution avait déjà été entamé en collaboration avec les autres pays membres de l’Onu. Selon les dernières informations qui circulent en haut lieu, le dossier est bouclé et serait sur le point d’être soumis au secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres. Maurice s’oriente dans cette direction, craignant que Theresa May ne soit préoccupée par des développements découlant du dossier Brexit et ne prête attention à la revendication mauricienne dans la conjoncture. Le gouvernement mauricien veut mettre toutes les chances de son côté. « Aux Britanniques de décider ce qu’ils comptent faire, mais nous ne pouvons continuellement les attendre à la table des discussions », laissent entendre des sources informées sur le “Chagos File”.
Les formalités enclenchées, le dossier de Maurice devrait être traduit en pas moins de six langues pour les pays membres qui devront voter pour placer cette deuxième résolution à l’agenda de l’Assemblée générale des Nations unies. En parallèle, Maurice maintiendra sa campagne de lobbying internationale pour réunir un maximum de pays à sa cause. À ce matin, au Prime Minister’s Office, on laissait entendre que le Premier ministre s’expliquera sur la démarche dans peu de temps.

Sur un autre plan, Maurice se prépare à livrer bataille concernant la souveraineté sur les Chagos, plus particulièrement au niveau des droits de pêche dans les eaux de l’archipel. En dépit de la demande formelle, logée par Maurice sous la Convention des Droits de la Mer au sujet d’une notification pour une extension de la limite extérieure du plateau continental au-delà des 200 milles marins des lignes de base concernant la région sud des Chagos, Londres ne veut pas céder par rapport à son occupation illégale du territoire mauricien.

C’est ce qui découle des éléments de réponse fournis lors des dernières “Parliamentary Questions” à la Chambre des Communes. Sir Alan Duncan, porte-parole du Foreign and Commonwealth Office sur les Chagos, affirme que « the United Kingdom is a member of the Indian Ocean Tuna Commission (IOTC) in right of the British Indian Ocean Territory, which is a coastal state within the geographic scope of the IOTC (see article IV of the IOTC Agreement) ». Une façon de préciser que Londres ne tient nullement compte de l’“indictment” de la Cour internationale de Justice du 25 février dernier.

Néanmoins, le député du Scottish National Party, Alan Brown, revient à la harge à ce même sujet avec une autre interpellation. Il voudrait savoir que « pursuant to the answer of 1 April 2009 to Question 237799 on Indian Ocean Tuna Commission, whether as a result of the International Court of Justice Advisory Opinion, the Government plans to relinquish its claim to membership as a coastal State under Article IV of the Agreement for the establishment of the Indian Ocean Tuna Commission in favour of Mauritius. » Affaire à suivre…

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